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TRANSPORT DE MARCHANDISES – Les transitaires mettent en branle leurs stratégies

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TRANSPORT DE MARCHANDISES - Les transitaires mettent en branle leurs stratégies | business-magazine.mu

La pandémie de la Covid-19 a vu une baisse considérable de plusieurs secteurs d’activités. C’est le cas de l’importation, qui a été impactée par la fermeture des frontières. «La crise sanitaire a mis les acteurs du commerce international, y compris le segment logistique, dans une passe difficile», commente Ramalingum Maistry, Chairman de la Mauritius Ports Authority (MPA). Il ajoute que «l’apparition du virus a fait que la situation économique mondiale change de semaine en semaine et même de jour en jour, avec actuellement une forte incertitude autour des prévisions de croissance mondiale».

D’après les derniers chiffres de Statistics Mauritius, l’importation pour le mois de mars a été de Rs 14,04 milliards, un chiffre à la baisse au regard des Rs 16,64 milliards enregistrées l’année dernière à la même période. Compte tenu de l’ampleur de la crise, les transitaires ont dû faire preuve de résilience.

Or, comme l’explique Neerish Chooramun, Corporate Manager de Velogic, le secteur a enduré les conséquences de la pandémie. Pour mener à bien les opérations, les employés ont dû télétravailler. Et dans un contexte purement logistique, le groupe a été confronté à des perturbations qui ont étendu les délais de transit. Ainsi, sur l’axe maritime avec quelques escales supprimées, et la pénurie de chauffeurs dans certains pays, la livraison des colis a été retardée. Neerish Chooramun avance qu’avec les mesures de sécurité qui ont été prises, quelques navires ont omis Port-Louis et quelques conteneurs ont été débarqués dans d’autres ports comme Pointedes-Galets à La Réunion. Ce qui a retardé leur livraison. Pour sa part, Ramalingum Maistry tient à préciser que le port de Port-Louis est au cœur même du système logistique national et traite environ 98 % des volumes d’échanges commerciaux du pays. Depuis le début de la pandémie, la firme travaille avec ses partenaires et les agences gouvernementales pour prendre toutes les mesures de précaution nécessaires pour la protection du port et de la maind’œuvre maritime, ainsi que les membres d’équipage.

«Nous avons aussi subi une diminution des vols en raison des diverses suspensions des compagnies aériennes. Cette réduction a eu des répercussions conséquentes sur le prix du fret», fait ressortir Neerish Chooramun. Aussi, d’un point de vue financier, avec la fermeture des sociétés, des entrepôts se sont retrouvés dans l’incapacité de prendre réception des colis  ou des conteneurs, augmentant ainsi les frais de stockage et, dans d’autres situations, la surestarie. 

PRÉPARER LA REPRISE

De plus, en première ligne dans le combat contre le virus, les transitaires se réorganisent pour la reprise. Le CEO de MC Easy Freight, Clarel Michaud, rappelle que la firme accordera une attention particulière à la santé de ses employés, de ses clients ainsi que des autres parties prenantes comme les services douaniers grâce à un protocole très strict au niveau de leurs interactions avec les autres, que ce soit lors de la réception, de la livraison ou de l’acheminement des marchandises. «Nous offrons à nos clients la possibilité de choisir en fonction des coûts et des délais, voire de l’urgence, entre différents modes de transport pour acheminer leurs marchandises ou une combinaison de plusieurs de ces moyens de transport au niveau international», confie-t-il. La compagnie travaille en étroite collaboration avec ses clients pour évaluer l’état des stocks de matières premières ou de pro-duits finis. 

Pour sa part, Neerish Chooramun souligne que la reprise dépendra d’autres secteurs au niveaux local et international. «Même si d’après les dernières informations, le coronavirus continue de se propager dans d’autres territoires, nous travail-lons en collaboration avec notre réseau, qui inclut nos différents partenaires ainsi que nos propres bureaux de transit à l’étranger – France, Inde, Bangladesh, Kenya, Madagascar et La Réunion – afin de proposer des solutions immé-diates à nos clients», précise-t-il. Dans la même foulée, il souligne aussi que le secteur du transit, tout comme d’autres industries, avance en terre inconnue et qu’il serait difficile de prédire la suite.

«La reprise sera très dure pour nous car nous n’avons pas encore de visibilité sur les vols cargo, ce qui ne nous aide aucu-nement. La programmation des bateaux est très irrégulière et nous ne pouvons malheureuse-ment pas estimer le temps de transit. Puis, le fait que certains pays ont fermé leurs frontières n’arrange définitivement pas les choses», déplore Daniel Ng, General Manager d’ABC Ship-ping & Logistics. Les transitaires, étant des sociétés à services, sont d’autant plus tributaires de la reprise économique des autres secteurs de l’économie comme le textile et le secteur de la consommation.

BUDGET : LES ATTENTES

En outre, la relance écono-mique dépendra des mesures incitatives et de soutien du gouvernement. «La présentation du Budget prévue pour le 4 juin don-nera une direction vers les objectifs à atteindre», estime Clarel Michaud. Selon lui, ce budget, s’il répond aux attentes des entreprises et des foyers mauriciens, pourrait être le game changer. Il évoque aussi le manque de visi-bilité actuellement concernant les perspectives d’avenir de plusieurs secteurs de l’économie mauricienne.

Les principaux opérateurs de différentes industries, que ce soit dans le textile ou l’hôtellerie, accusent des pertes financières conséquentes, et cela aura un effet domino sur les autres sec-teurs de l’économie.

Du côté d’ABC Shipping & Logistics, Daniel Ng affirme qu’il attend des mesures incitatives de la part des autorités car «nous avons été touchés financièrement après ces deux mois d’acti-vités au ralenti. Il nous sera dif-ficile de soutenir nos coûts fixes. Nous aurons besoin de facilités bancaires comme des prêts avec des taux d’intérêt réduits afin de garder la tête hors de l’eau. La relance du secteur import/export est vitale à notre survie en tant que transitaire».

Pour contourner cette contrainte, MC Easy Freight adoptera une approche novatrice en aidant ses clients à optimiser leur niveau de stocks afin d’éviter de bloquer des liquidités dans les entrepôts. «Ils pourront ainsi dis-poser d’un maximum de cash-flow pour continuer leurs activi-tés», explique Clarel Michaud. La compagnie privilégie un partenariat où toutes les parties prenantes sortent gagnantes.

Et Neerish Chooramun de conclure : «Cette crise nous aura montré l’importance de nos chaînes d’approvisionnement et du secteur du transit. Nous travaillons sur des stratégies avec différents scénarios».

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En prévision du plan de relance économique qui sera énoncé dans le prochain Budget, la Mauritius Ports Authority (MPA) se prépare à explorer toutes les possibilités D¾QGHen tant que pôle logistique dynamique centré sur les ports. «Concernant la stratégie de relance, l’industrie du transport maritime, notamment par conteneurs, aura du mal à se remettre de cette crise mondiale et les revenus seront extrêmement volatils pendant une certaine période. Les six prochains mois seront ULFKHVHen opportunités», explique Ramalingum Maistry, chairman de la MPA. La pandémie a causé de l’incertitude et de la congestion dans le monde. Toutefois, des mesures visant à booster la productivité des ports peuvent aider à améliorer leur capacité d’adaptation globale.

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