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Commerce alimentaire : Le marché s’adapte au contexte pandémique

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Commerces et marques s’évertuent à contrer les répercussions liées à la covid-19. Plusieurs accélèrent même leur plan pour maintenir la pertinence de leur existence dans cette nouvelle normalité. Éclairage.

ALORS que la société bascule dans le sans-contact en raison de la Covid-19, de grands changements s’opèrent. Face à la crise, changer d’approche pour repartir sur des bases plus solides relève ainsi de la survie. Celle-ci a imposé à tous les commerces alimentaires de repenser leur mode de fonctionnement. Et les mécanismes promotionnels restent forts dans un contexte inflationniste. «Parmi les nouveaux services offerts, il y a la possibilité de commander en ligne. Force est de constater qu’il n’y a pas une formule gagnante aujourd’hui, mais plusieurs modèles coexistant – aucun ne remplaçant encore l’achat physique quand il est possible», explique Yovan Jankee, Head of Strategy & Communication de Panagora. Il ajoute, par ailleurs, que la pandémie a accéléré des changements dans la manière de communiquer. «Les enseignes font un effort pour promouvoir leurs partenaires et leurs fournisseurs locaux, émettent parfois des brochures 100 % digitales ou encore explorent de nouveaux médias sociaux comme Tik Tok.» La distribution alimentaire, ce n’est non seulement les grandes enseignes mais aussi les commerces de proximité. «On l’a vu pendant les deux confinements: la boutique du coin, la tabagie d’antan ou encore la supérette permettent aux consommateurs de s’approvisionner assez rapidement en produits essentiels», développe le Head of Strategy & Communication. Consommer local passe donc par les produits et le lieu d’achat. «Les commerçants traditionnels connaissent souvent plus personnellement les habitudes de chaque client. C’est un avantage certes, qui ne suffit pas forcément. La plupart de nos clients en sont conscients et travaillent à se réinventer.»«Nous sommes tous impactés, d’une manière ou d’une autre par la pandémie de la Covid-19. Elle génère une incertitude et une inquiétude les plans professionnel et personnel. Nous vivons tous dans un contexte sans précédent et très difficile avec peu de visibilité sur le court terme, ce qui a un impact, également, sur les perspectives, les perceptions et les comportements des consommateurs», explique Nicolas Caboche, General Manager de KFC Maurice.

Cette crise a eu un impact certain sur le monde de la restauration avec une grande pression sur le pouvoir d’achat, avec les mesures sanitaires restrictives, la hausse des prix des matières premières et la fermeture des frontières, entre autres. «Comme beaucoup d’entreprises, nous avons aussi été impactés mais grâce à nos employés qui sont restés mobilisés et notre capacité à nous adapter, nous avons pu mitiger cet impact avec les livraisons à domicile, le drive-thru quand les restaurants étaient encore fermés…» REPENSER L’EXPÉRIENCE SHOPPING Conséquence logique de ces évolutions : les prix flambent ! «Maurice traverse une période difficile où plusieurs facteurs exercent des pressions inflationnistes, comme l’augmentation des cours des commodités, la disruption des lignes maritimes et aériennes et les problèmes de production dans les pays d’importation.» Comme il le rappelle, chaque commerce a sa stratégie. Certaines enseignes privilégient les produits importées alors que d’autres essaient de valoriser le Made in Moris. «Les animations en magasin sont aussi une ressource additionnelle pour attirer les consommateurs. On peut repenser l’expérience shopping pour en faire un moment plus agréable.» Et de poursuivre : «À l’international, on remarque des innovations plus extrêmes comme les magasins complètement automatisés d’Amazon Go. Le marché mauricien ne semble pas forcément prêt étant donné le contexte économique et les investissements technologiques requis». Ainsi, KFC a su rapidement s’adapter à cette nouvelle normalité, avec de nouveaux menus, plus accessibles à tous, notamment, le Cheeky Burger Meal à Rs 99 et services, avec la livraison à domicile et la mise en place de solutions numériques pour les commandes et paiements, entre autres. «Nous ne cessons d’innover afin de nous adapter aux nouveaux besoins de nos clients ; nous venons d’ailleurs d’ouvrir notre 23e restaurant à Beau-Plan, au Mahogany Shopping Promenade afin de nous rapprocher davantage de nos clients du Nord. KFC est une marque résiliente et attentive qui est toujours restée proche et attentive aux besoins de ses clients. Et c’est dans cette optique que nous ouvrons deux nouveaux restaurants d’ici à la fin de l’année», annonce Nicolas Caboche. En outre, les maîtres mots sont adaptation, transparence et innovation tout en gardant un service d’exception et de proximité. KFC Maurice s’assure de maintenir des mesures sanitaires strictes dans tous ses restaurants, notamment le port du masque obligatoire, les deux mètres de distance entre les tables, la limite de 50 personnes, les séparations en plexiglass aux caisses et la distance entre les personnes dans les files d’attente. «La sécurité de tous reste notre priorité. Aujourd’hui, nous avons déjà 92 % de notre personnel complètement vacciné.»


PANAGORA : Marketing, vente et distribution des produits de grande consommation

PANAGORA est un distributeur alimentaire qui sert aujourd’hui plus de 5 000 clients, allant des tabagies aux grandes chaînes. «Notre portefeuille fait la part belle aux produits locaux, avec des marques mauriciennes comme Chantecler, Régal, Blédor ou encore Perette», dit Yovan Jankee, Head of Strategy & Communication. Connue pour être le leader de la distribution alimentaire à Maurice, Panagora, qui a été lancée en 1974, assure le marketing, la vente et la distribution des produits de grande consommation.

«Historiquement, nos marchés de prédilection sont le poulet, la farine et les produits laitiers. Nous avons construit des partenariats forts avec des producteurs locaux mais également de grands groupes internationaux tels Unilever ou encore McCain, que nous représentons à Maurice.» Les offres évoluent régulièrement pour répondre aux enjeux de fond du secteur alimentaire. Par exemple, en privilégiant les produits ‘Healthy, Easy et Local’. «Notre pays traverse une période difficile. Il devra se réinventer dans les années à venir. Nos clients font tous le constat que les consommateurs privilégient l’essentiel. Toutefois, il serait caricatural de dire que les Mauriciens ne se font jamais plaisir. Par exemple, ils achètent bien des glaces ou des barres de chocolat. Il serait donc plus juste de dire que les Mauriciens s’efforcent de consommer intelligemment», soutient-il tout en précisant que Panagora accorde une place particulière aux commerces de proximité et aux boutiques traditionnelles.


KFC MAURICE : 23 restaurants dans les quatre coins de l’île

KFC est une marque présente à Maurice depuis 1987. Depuis l’ouverture de son premier restaurant à Curepipe, avec une dizaine d’employés, l’enseigne n’a cessé d’évoluer et de se diversifier tant en matière de produits, de services que d’innovations.

L’enseigne s’est même implantée à Madagascar. Elle compte aujourd’hui 23 restaurants dans les quatre coins de l’île, ainsi que plus de 620 employés. L’enseigne jouit également d’un fort ancrage local. Travaillant principalement avec des fournisseurs locaux, elle a, depuis quelque temps, intégré le label Made in Moris. Il s’agit d’une étape très importante car la population mauricienne s’identifie aujourd’hui à la marque. Son équipe est également composée d’une main-d’œuvre à 100 % locale.

En tant qu’entreprise responsable, KFC Maurice a aussi pour ambition de promouvoir le développement durable et inclusif. En sus d’offrir l’opportunité à des sourdsmuets d’intégrer le monde du travail en les employant, la marque œuvre également à la réduction du plastique dans l’ensemble de ses restaurants.

«Nous mettons un point d’honneur à toujours proposer de nouvelles idées de menu, avec une touche bien locale, pour éblouir et faire plaisir à nos clients. Le développement durable et responsable ainsi que la réduction du gaspillage alimentaire sont aussi au centre de nos priorités. Nous avons multiplié les initiatives en ce sens, à travers le bannissement des pailles et des emballages en plastique dans nos restaurants. KFC a d’ailleurs été le premier fast food à bannir les pailles en plastique de ses restaurants. Nous avons encore beaucoup d’efforts à faire à ce niveau mais nous nous dirigeons assurément vers un développement plus respectueux de l’environnement», dit Nicolas Caboche General Manager de KFC Maurice.


FRANCE DÉLICE : Diversfication dans les viennoiseries

«CÔTÉ PÂTISSERIE, nous subissons aussi les répercussions liées à la Covid-19. Avant, nous comptions plus de clients. Et l’introduction du work from home complique considérablement les choses», dit d’emblée Éric Ng de France Délice, qui souligne que les commandes sont en baisse.

Ainsi, pour attirer les clients dans la situation actuelle, le propriétaire explique que toutes les mesures sont prises afin de respecter les gestes barrières : distanciation sociale, prise de température automatique et barrière physique en plexiglass, entre autres. «Nous encourageons les clients à passer leurs commandes au préalable pour éviter qu’il y ait trop de monde en même temps…»

Quid du chiffre d’affaires de France Délice ? Éric Ng affirme qu’il y a eu un impact. «Cela a bien diminué. Au début de la pandémie, on était presque à 50 % et avec la reprise partielle, on enregistre malheureusement une baisse de 35 %.» Malgré la baisse d’activité, la pâtisserie se concentre sur de nouveaux projets. Le dernier en date : proposer des viennoiseries. «Nous nous concentrons sur la vente de croissants et de sandwichs.»


KING SAVERS : Retravailler l’offre avec des produits alternatifs moins coûteux

KING SAVERS a vu le jour en 1996. Tout a commencé par une supérette de 200 mètres carrés située à la rue Jaynarain Roy, à Mahébourg. «Il y avait un besoin pour un concept selfservice/hard discounter dans la région», raconte le directeur général, Alain Saverettiar M.S.K. Il était alors cadre dans l’industrie sucrière. Par la suite, l’enseigne ouvre quatre magasins dont un hypermarché au Bo’ Vallon Mall, deux supermarchés à Goodlands et un à New Grove et emploie quelque 300 personnes à plein temps. «Nous avons présenté un nouveau logo en novembre 2018.» Cette nouvelle identité représente l’évolution et le dynamisme de la compagnie.

Malgré l’expansion de la compagnie, elle souffre également en raison de la Covid. «Effectivement il y eu un débalancement au niveau de l’industrie causé principalement par une chute du pouvoir d’achat des consommateurs, une appréciation des devises, une augmentation phénoménale du coût du fret, une production réduite chez certains fournisseurs à l’étranger, une main-d’œuvre fragilisée tant moralement que physiquement… C’est un cocktail explosif pas facile à gérer !», explique Alain Saverettiar.

Le directeur général affirme que la compagnie dépend beaucoup des produits importés pour la consommation. Elle ne dispose pas d’une grande marge de manœuvre pour contrecarrer cette situation. «Le seul moyen, c’est de retravailler l’offre en optant pour des produits alternatifs moins coûteux. Il faut solliciter le soutien de tous les partenaires de la chaîne afin de contrôler au maximum la hausse des prix. Il nous faut aussi être encore plus agressifs plus que jamais au niveau du marketing pour attirer et fidéliser la clientèle.»

Aujourd’hui, la gestion de King Savers s’articule autour de la valeur ajoutée pour tous les habitants et clients. La compagnie est très active sur le plan social, avec pour engagement principal l’encouragement à la pratique et la promotion du sport. Elle soutient également les associations du 3e âge en organisant des activités régulières.


PHOENIX MALL : Quand le shopping est avant tout un loisir

PHOENIX MALL est le premier centre commercial à abriter un hypermarché sur l’île. Phoenix Mall, ouvert depuis 1994, était alors connu comme Le Continent. C’est le premier centre commercial à avoir révolutionné les comportements d’achat à Maurice. Qu’il s’agisse de shopping, de nourriture, de divertissement ou d’une sortie amusante en famille, Phoenix Mall est le lieu idéal pour répondre à tous les besoins.

Le centre commercial compte plus de 75 magasins et invite à une expérience glorieuse. Il abrite des principaux détaillants locaux et des marques internationales de renommée mondiale, en passant par des restaurants proposant des spécialités du monde entier. C’est la destination unique pour les achats et les excellentes cuisines. En outre, en raison de son emplacement et de ses connexions faciles vers l’autoroute M1 et le pont récemment lancé, Phoenix Mall est facilement accessible de tous les côtés de l’île.


MAHOGANY SHOPPING PROMENADE : Un voyage dans ‘letan lontan’

«LES CENTRES COMMERCIAUX doivent se réinventer. Nous avons misé sur l’expérience client tout simplement. Nous avons bati notre centre autour de ce cadre existant à Beau Plan, là où la nature a une place prédominante», dit Sarah Ah Hong, Centre Manager.

En effet, le Mahogany Shopping Promenade arbore une architecture contemporaine. Il abrite un food court qui invite au partage et à la bonne humeur. D’authentiques camions Bedford reconvertis en food trucks accueillent les gourmets et les plongent dans un «voyage dans letan lontan». Il se veut être une expérience shopping unique, avec une vue imprenable sur le lac, ainsi qu’une expérience olfactive unique, inspirée de notre arbre centenaire, le Mahogany.

«Deux ans déjà depuis que Beau Plan s’était donné cette mission colossale : bâtir la ville de demain». C’est un endroit où il fait bon vivre et travailler, et c’est un développement qui se fait au profit des travailleurs et habitants de la région, si ce n’est de la région elle-même.

C’est un art de vivre au bord du lac pour se ressourcer dans la nature, un projet inclusif axé sur les habitants avec la créativité à son comble et une architecture réfléchie. «Aujourd’hui à Mahogany Shopping Promenade, on offre à nos clients un moment de détente, liant la modernité et le naturel».


INTERMART : Satisfaire les attentes des Mauriciens

«C’EST UNE RÉFLEXION qui a été faite depuis quelque temps déjà et je dois dire que de par notre business model, on est bien placé pour pouvoir faire face à cette nouvelle normalité. D’autant plus qu’on a comme devise le combat contre la vie chère, et cela se fait à tous les niveaux de notre métier», dit Andrew Sin Yan Too, le directeur général d’Intermart. Il explique que l’enseigne a essayé d’anticiper les besoins des consommateurs et y répond au maximum. «Tout cela se passe à bien faire notre métier de ‘commerçants’ qui est de toujours satisfaire le client à tous les niveaux (prix et promotion, qualité des produits, choix des produits, sécurité à l’intérieur comme à l’extérieur du magasin, confort et plaisir dans les rayons, normes de sécurité et équipement, etc.»

Ainsi, pour continuer à attirer la clientèle, il explique qu’il a fallu sécuriser les équipes. Le personnel est vacciné à 100 %. La conscientisation sur les gestes barrières de même que l’accompagnement et la communication pour les équipes sont de mise. «Et tout ça s’est décliné envers nos clients qui ont répondu présent de par la qualité de nos prestations dans les différents magasins.»

En ce qui concerne le chiffre d’affaires, Andrew Sin Yan Too précise que c’est positif. «Il ne faut pas oublier que les marges sont très tendues avec la hausse des prix à cause de multiples raisons dont la dépréciation de la roupie, l’énorme augmentation du fret, la non-disponibilité de certaines matières premières, des retards réguliers au niveau des arrivées de bateaux et ruptures des fournisseurs et tout ça a un effet de boule de neige sur tous les coûts opérationnels.» L’enseigne tient toujours le cap en essayant de maintenir les prix bas tout en rongeant sur les marges au bénéfice des clients.

Le directeur général poursuit : «Je pense que la question ne se pose pas car les clients sont aujourd’hui à nouveau présents mais bien sûr il est impératif de maintenir le niveau et perpétuellement satisfaire les attentes des Mauriciens au niveau des offres avec une petite dose d’innovation… Après tout est une question du pouvoir d’achat des Mauriciens dans le futur proche.»

 

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