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Consommation: Le marché du Luxe ne connaît pas La crise

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Le secteur du Luxe affiche de belles couleurs malgré Les crises successives. Pendant Les deux années de Pandémie, Les mauriciens qui ne Pouvaient faire Leur shopping à l’étranger ont choisi de Le faire à Maurice. Et cette tendance s’est maintenue après l’ouverture des frontières, La clientèle mauricienne représentant 80 % du chiffre d’affaires.

Le marché des grandes marques a déjà retrouvé son niveau d’avant crise. La raison ? Les géants du secteur ont su s’adapter pour rebondir et attirer la clientèle, toujours en quête de qualité, bien qu’à travers le monde, de nombreuses boutiques ont fermé en 2021. Or, à Maurice, malgré la baisse généralisée du pouvoir d’achat, la clientèle de ces types de produits se manifeste toujours. Comme l’indique Sandrine Fanchette, la directrice de Roche Bobois, les marques haut de gamme se portent bien depuis deux ans. «Les grands groupes de luxe montrent des chiffres record de vente dans la plupart des pays et sont à la pointe des innovations dans beaucoup de domaines.»

Le COO du pôle mode du groupe Hyvec, Heman Sauboorah, souligne que l’engouement des Mauriciens pour les marques de luxe s’est accéléré ces dix dernières années avec l’avènement des réseaux sociaux, l’association avec les célébrités internationales, les influenceurs et leur accessibilité dans les centres commerciaux les plus réputés de l’île. «Malgré l’impact de la Covid et les perturbations de la chaîne d’approvisionnement mondiale, ce secteur est toujours aussi performant», ajoute-t-il. Il s’explique cela, d’une part, par un travail continu en termes de développement de nouveaux styles, de nouvelles matières, notamment des produits bio et durables, de la mise à jour de styles démodés en de nouveaux looks et, d’autre part, par la volonté du franchisé de mettre à la disposition du marché local dans ses magasins les mêmes collections lancées en Europe et en Asie.

Une valeur refuge

De plus, comme le fait ressortir Sandrine Fanchette de Roche Bobois, beaucoup cherchent des produits de luxe qui garantissent la qualité et un service exemplaire, «une valeur refuge en quelque sorte». Elle admet que certains clients recherchent également des produits qu’ils pourront revendre, si besoin. «Les personnes qui le peuvent achètent moins mais mieux. Les grandes marques sont de plus en plus nombreuses à proposer des produits recyclables ou en des matières recyclées. Et elles contrôlent la provenance de leurs matières premières…»

Pour sa part, Bryan Foo-Kune, le directeur de Fashion Heights, repense à deux ans de cela. «Les Mauriciens d’un certain niveau social qui avaient l’habitude de faire leur shopping à l’étranger, se trouvaient dans l’obligation de le faire ici. Ils n’avaient pas de choix vu qu’ils ne pouvaient pas voyager.» Cette situation a grandement aidé à faire grimper le chiffre d’affaires de nombre de magasins. «Du coup, beaucoup ont continué à acheter ici… Puis, avec la dépréciation de la roupie, il y a aussi beaucoup plus d’arrivées touristiques que de départs des Mauriciens.»

Sandrine Fanchette note qu’à Maurice, la clientèle reste encore de niche pour Roche Bobois, aussi bien chez les Mauriciens que chez les étrangers. «Par contre, les marques de luxe dans l’habillement, les produits technologiques ou les produits de beauté connaissent un élargissement plus rapide de leur clientèle cible…» Bryan Foo-Kune renchérit : «Il y a définitivement eu un changement dans le comportement du client mais c’est aux opérateurs de s’adapter à la clientèle. ‘Adapt or Perish’ s’applique surtout aux opérateurs».

Maurice, plaque tournante

Du côté d’Hyvec, Heman Sauboorah rappelle que les franchisés locaux ont, à travers l’introduction des marques de luxe dans les grands centres commerciaux de l’île, grandement contribué à la démocratisation de la clientèle. Si elles étaient longtemps réservées à une frange de la population qui pouvait se permettre de voyager, elles sont maintenant accessibles à plus de Mauriciens. «L’offre des marques de luxe peut être classée en trois catégories de prix avec des entrées de gamme comme les polos ou les T-shirts disponibles à un prix inférieur, suivis des pantalons et des chemises à un prix moyen pour finir avec des produits tels que des sacs à main et chaussures en cuir ou des éditions limitées à des prix plus élevés. Les entrées de gamme attirent la classe moyenne principalement pour les cadeaux de fin d’année, ce qui montre la démocratisation progressive du marché mauricien vers les marques de luxe.»

Pour conclure, selon les dires de Heman Sauboorah, Maurice est déjà une plaque tournante pour le commerce de marques de luxe. Le groupe Hyvec, à travers le pôle mode de son pilier commerce et distribution, en est l’exemple. «Plusieurs usines à Maurice ont déjà conclu des accords avec des marques de renommée internationale pour la production de leurs collections sous licence. Cependant, ce segment de l’économie mauricienne n’en est encore qu’à ses balbutiements», dit-il. D’après lui, il ne demande qu’à se développer pour une plus grande place sur le marché du prêt-à-porter à l’international. «Cette croissance créera des emplois directs et indirects localement et impactera la croissance de divers autres segments de l’économie tels que les services de transitaire et d’entreposage, entre autres.»

Pour sa part, Sandrine Fanchette pense que le pays pourrait devenir un hub de production pour le luxe mais il faudrait que certains paramètres soient réunis. «Le pays manque de main-d’œuvre qualifiée, notamment dans les métiers manuels du secteur du luxe (maroquiniers, ébénistes, gemmologues…). Nous manquons aussi de matières premières locales de qualité. Une vraie politique de développement devrait être organisée pour aider les futurs entrepreneurs de ce secteur.» Bryan Foo-Kune termine en expliquant que «si Maurice arrive à devenir un hub du luxe pour l’importation et la production, il faut que cela s’accompagne aussi d’une exportation. Sinon l’écart des échelles sociales pourrait s’agrandir.»


Les Mauriciens toujours à L’affût de nouveautés

Pour le directeur de Fashion Heights, Bryan Foo-Kune, cette période de fin d’année est un peu particulière. « il y a l’ouverture des frontières, la levée des restrictions, mais aussi avec l’ouverture annoncée de tribeca Mall à ebène. Il y a une certaine anticipation du public. Je pense qu’il sera bien servi avec de nouvelles marques fraîchement débarquées. À Maurice, quand c’est nouveau, c’est tout beau. le public sera curieux et voudra découvrir tout ce qu’il n’a pas l’habitude de voir », dit-il.

Le pays épargné par La guerre russie-ukraine qu’en est-il de la guerre russieukraine ? A-t-elle chamboulé le marché mauricien? Selon Sandrine Fanchette de roche Bobois, le pays est pour l’instant épargné. Elle ajoute que comme la plupart des pays, nous connaissons un phénomène d’inflation notable et difficile à vivre pour les populations qui voient le pouvoir d’achat s’effriter considérablement.

 

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