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Équipement de la grande distribution : à l’ère de la digitalization

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La pandémie de la Covid-19 a conduit les magasins à miser sur les nouvelles technologies innovatrices. Une nouvelle ère s’est installée dans la grande distribution, révolutionnant le quotidien des clients et des équipementiers.

La Covid-19 a amené la révolution au sein de plusieurs secteurs économiques. La grande distribution n’échappe pas à cette tendance, notamment au niveau de l’équipement utilisé. Cette tendance qui s’est dessinée dans ce secteur a poussé les fournisseurs à adapter leurs produits afin d’accroître l’intérêt des opérateurs dans ce marché. Un processus de digitalisation qui ne s’arrête pas depuis deux ans, d’autant qu’aujourd’hui les entreprises de la grande distribution veulent optimiser leurs activités notamment en minimisant les coûts.

Commentant cette situation, Sébastien Le Blanc, Chief Executive Officer de MIPS, rappelle que le comportement des chefs d’entreprise a changé. En effet, la Covid-19 a bousculé les habitudes de tout un chacun. «Dans le cas précis de MIPS, qui est une fintech, les entreprises se tournent vers des solutions de paiement qui ne nécessitent pas, ou très peu, de contact physique. C’est dans cette optique que nous avons lancé tout dernièrement notre PayStation Max qui permet aux clients de payer par carte bancaire ou application de paiement. Cela a aussi permis aux marchands d’éviter au maximum le contact physique avec les clients», explique-t-il.

Par conséquent, il reconnaît que les paiements sans contact sont en essor depuis les périodes succinctes de confinement. Il l’affirme même : «Notre île peut se vanter d’avoir déjà certaines infrastructures mises en place avant la crise. En tant qu’entreprise technologique, nous sommes heureux de savoir où nous voulons aller, et d’avoir obtenu la confiance de nos partenaires, qu’il s’agisse de banques ou de commerçants auxquels nous fournissons nos services. Cela nous permet de poursuivre sur notre lancée, et de pousser l’innovation et la technologie ‘Made in Moris’ aussi loin que possible. Nos produits sont pensés précisément pour les paiements cashless et sans contact, et surfer sur cette vague nous permet donc d’offrir de nouvelles façons de payer à nos ‘smart merchants’», dit-il.

Il constate, par ailleurs, que «les périodes de confinement ont favorisé la démocratisation et l’optimisation des commandes ainsi que les paiements en ligne. Il fallait, dit-il, chercher une solution afin que les familles puissent se sustenter convenablement tout en respectant le protocole mis en place. Pour certains types de commerces, le rapatriement des données en déporté vers la comptabilité ou tout autre service est crucial pour continuer à gérer leur entreprise comme s’ils étaient au bureau»

Pour sa part, Edward Sardes, CEO d’EMP Distribution, dit avoir beaucoup travaillé pendant le confinement avec ses équipes. Ils ont ainsi pu fournir de nouvelles solutions aux commerces leur assurant le bon fonctionnement de leurs appareils technologiques. Parmi les solutions, l’on retrouve des systèmes ‘cashless’ via leur plateforme de commandes à distance.

Solution innovante et ergonomique

L’innovation n’est toutefois pas la seule solution que recherchent les entreprises de la grande distribution. Celles-ci misent également sur l’ergonomie et la praticité des équipements. Un point qu’EMP Distribution a très vite compris, en témoigne son CEO. Il prend pour exemple les logiciels et plateformes utilisés par les entreprises. «Le matériel utilisé ainsi que leurs périphériques correspondants connaissent des améliorations continues au niveau du rendement. L’accent est également mis sur le design et l’ergonomie.»

Même constat pour Sébastien Le Blanc. Celui-ci explique qu’il est important de disposer d’un outil pratique et, de plus, adapté à l’environnement de travail des commerces. «Notre PayStation Max facilite la vie des caissiers à Maurice. L’acte de paiement est par essence un acte universel, par lequel passera tout consommateur. Tous les clients ne passeront pas forcément par le rayon surgelé pour toucher un réfrigérateur, dit-il, mais ils passeront tous à la caisse. Cet endroit concentre le maximum de personnes au mètre carré.»

Mais toutes les entreprises ne sont pas à l’image de MIPS, qui produit les solutions localement. Par exemple, ABC Motors, compagnie qui fournit des véhicules utilitaires aux commerces, est sévèrement impactée par les coûts grandissants liés à l’importation. Comme le déplore son Head of Sales, Aktar Ramjeet, ces 12 derniers mois, le coût des équipements – surtout en provenance de Chine – a augmenté de 25 %. Cela est dû principalement au coût du fret et à la hausse du dollar américain. Une situation qui contraint les opérateurs à revoir leurs stratégies afin que le prix de leurs produits ne soit pas impacté. Aktar Ramjeet se veut toutefois rassurant : «Nous faisons en sorte que nos clients ne soient pas pénalisés ; grâce à notre relation étroite avec la clientèle, nous essayons de faire partie intégrante de leurs équipes et anticipons ainsi leurs besoins pour mieux les servir.»

Le CEO d’EMP Distribution indique, quant à lui, que le fret et le temps de transit sont deux facteurs qui pèsent lourd sur la profitabilité, jusqu’à affecter parfois la pérennité d’une entreprise. S’ajoute à cette conjoncture particulièrement difficile, la dépréciation de la roupie mauricienne vis-à-vis des principales devises comme l’euro, le dollar et même le rand. «Nous sommes obligés de subir les coûts imposés par les lignes aériennes et maritimes. Comme solution : un prévisionnel sur l’année permettant l’importation par voie maritime afin d’essayer de limiter la casse avec la marge à respecter afin de rester profitable.»

Just walk out : faire ses achats sans passer à la caisse Just walk out est une méthode qui a cours depuis quelque temps à l’étranger. Elle permet au client de faire ses courses tranquillement après avoir scanné son Smartphone à l’entrée du supermarché. Le client peut partir sans passer à la caisse car l’ensemble de ses achats sera comptabilisé et débité de son compte. Edward Sardes est d’avis que cette technologie viendra bouleverser nos mœurs en faisant remarquer qu’il n’y aura pas de négociations ou de marchandage avec le commeroant. Mais il est con¾ant que d’ici deux générations, ce sera la norme tout comme les véhicules électriques. «Cette tendance sera à son apogée quand la génération PS-3, tablettes nourries au Smartphone constituera les décideurs de demain.» Sébastien Le Blanc maintient que tout dépendra des communications faites autour du sujet. S’il existe une campagne nationale collective d’un consortium privilégiant l’intérêt collectif, la somme d’efforts consacrée à la mise en place d’un tel système sera moindre. «Je vois déjà notre écosystème MIPS se marier avec ce concept. Reste maintenant à faire un effort vers le bouleversement des habitudes, jusqu’à ce que le Just walk out devienne une habitude», fait-il savoir.

FRANCHIR LE FOSSÉ TECHNOLOGIQUE

Amazon vient de dévoiler une version remasterisée de son Dash Cart, un chariot intelligent et connecté permettant aux clients d’un magasin de faire leurs courses plus rapidement sans devoir faire la queue à la caisse. Bien que friande de nouvelles technologies, la clientèle mauricienne est très conservatrice dans son comportement, observe Edward Sardes. La conversation avec la caissière ou le pompiste fait partie des habitudes.

Même son de cloche pour Sébastien Le Blanc. Difficile de voir le marché mauricien accueillir toutes les technologies émergentes à ce stade de l’évolution. «Pas à cause de leur inefficacité, mais par manque de persévérance de l’acteur majeur : le commerçant. Les technologies existent à Maurice, mais les grands acteurs de la distribution les perçoivent peut-être comme un trop grand bond ou un “investissement personnel” qui profiterait à terme aux compétiteurs qui suivraient la tendance. Là est une problématique que j’ai identifiée au bout de ces années entrepreneuriales à Maurice.

Créer la tendance demande des efforts d’abnégation pour mettre son ego de côté face aux suiveurs et opportunistes de tendance», dit-il. Cependant, il ne cache pas son enthousiasme. Il confie qu’il rêverait que MIPS implémente le chariot intelligent à Maurice en tant que solution mauricienne, en partenariat avec d’autres entreprises mauriciennes. Il manque cependant un bout de la chaîne pour le moment : la volonté d’un commerçant de s’affirmer en créateur de tendances, qui plus est en n’important pas une énième solution de l’étranger, mais plutôt en l’élaborant localement.

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