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Formation un dynamisme croissant

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Le secteur de la formation connaît, depuis la crise sanitaire, un dynamisme croissant. D’un côté, les entreprises sont contraintes d’accélérer leur transformation digitale tandis que de l’autre côté, les salariés ressentent le besoin de se parfaire, voire d’acquérir de nouvelles compétences. Une aubaine pour les sociétés proposant des formations sur mesure, qui ont enregistré une augmentation dans les inscriptions ces dernières années. Mais au-delà de ce récent pic d’activité, le secteur de la formation, font ressortir les principaux acteurs, connaît une tendance ascendante depuis de nombreuses années.

«La formation à Maurice a eu un réel essor sur ces dernières 25 années avec l’approbation des cours au préalable par la Mauritius Qualifications Authority et les subsides aux employeurs émanant du ‘Training Levy’ qui est géré par le Human Resources Development Council», souligne Louis Clensy Appavoo, CEO & Senior Partner de HLB Mauritius. Cependant, met en garde Kaushal Ramlackhan, Managing Director à Analysis Institute of Management : «Nous sommes dans un petit marché et nous risquons d’arriver vite à saturation si la destination Maurice comme ‘Education Hub’ n’est pas bien positionnée.»

Plus que la nécessité de mettre à jour ses compétences, les formations sont pour beaucoup l’occasion de se lancer de nouveaux défis professionnels aussi bien à Maurice qu’à l’étranger. «Les Mauriciens choisiront des programmes dans des pays où il y a possibilité de travail et d’émigration en raison du taux de chômage élevé à Maurice. Les parents recherchent toujours un retour sur leur investissement dans les études de leurs enfants et veulent pour eux une éducation qui les rende «prêts à travailler». Par exemple, les universités au Canada sont très populaires auprès des parents mauriciens car non seulement ils acquièrent l’expérience de travail nécessaire grâce à l’enseignement coopératif, mais après les études du premier degré, les étudiants obtiennent un permis de travail de trois ans qui peut les aider vers leur résidence permanente là-bas», fait ressortir le Dr Dorish Chitson, fondateur et CEO d’Overseas Education Centre. Qu’ils optent pour des études à distance ou en présentiel dans des universités étrangères, les étudiants, jeunes et moins jeunes, espèrent pouvoir s’offrir une vie meilleure.

INTÉRÊT PÉRENNE POUR SE FORMER

Le travail à distance ainsi que la transformation digitale des entreprises ont suscité chez d’autres le besoin de se former aux nouveaux outils informatiques. Nombreux sont ceux à avoir, pendant les deux confinements, pris des cours pour mieux appréhender les exigences du ‘new normal’. «Qu’elle soit initiale, en ce qui concerne les programmes d’enseignement supérieur, ou en continu, la formation a pour but de permettre l’évolution et le perfectionnement de l’individu pour in fine également servir les besoins des organisations. Le marché mauricien offre l’accès à une panoplie de formations, tous industries et secteurs confondus, en présentiel ou en ligne, et malgré une situation économique difficile, il est intéressant de noter l’intérêt pérenne pour se former. Cependant, il est important de penser écosystème, et d’être à l’écoute du marché et des tendances. C’est nécessairement cette mise en adéquation qui permettra de proposer les programmes les plus adaptés», explique Ekaley Joulia, Executive Director de l’université Paris-Panthéon-Assas à Maurice.

Les établissements d’enseignement supérieur, de même que les centres de formation, ont, eux aussi, dû repenser leur organisation ainsi que leurs infrastructures pour continuer à opérer en distanciel. «Il est certain que la crise sanitaire de 2020 a bousculé la sphère de l’apprentissage dans son ensemble, obligeant à la mise en place soudaine de nouvelles méthodes d’apprentissage pour assurer la continuité de l’enseignement. Nous avons, au cours des deux dernières années, par exemple, dû nous assurer que nos étudiants, répartis aux quatre coins du monde, aient accès à la même qualité d’enseignement tout en redoublant d’efforts pour entretenir l’interaction professeur/ élève et leur motivation, ce qui était un énorme défi», poursuit Ekaley Joulia.

Forts d’une reprise soutenue de leur activité, les professionnels de la formation entament la nouvelle année avec enthousiasme. «Notre équipe est très motivée et nous avons pris du temps pour bien inculquer nos stratégies de marketing aux ‘Front liners’ afin de démontrer nos expertises, la qualité de nos prestations et la disponibilité des nouvelles formations issues des nouvelles technologies. À part Maurice, nous avons des demandes pour la formation au Rwanda, au Maroc, au Kenya et en Afrique francophone. Nous allons donc développer notre pôle ‘export’ au niveau de la formation pendant cette nouvelle année», explique Louis Clensy Appavoo, CEO & Senior Partner à HLB Mauritius. Une expansion qui témoigne de la bonne santé de tout un secteur d’activité.

Les experts prévoient que les inscriptions devraient encore augmenter cette année alors que de plus en plus de Mauriciens caressent le rêve de changer de carrière.

LES FILIÈRES LES PLUS PRISÉES

Parmi les formations les plus prisées à l’University of Technology Mauritius, l’on retrouve des thématiques liées à la robotique, l’ingénierie biomédicale, la cybersécurité ou encore la blockchain. Autant de domaines qui seront appelés, dans les années à venir, à se développer, et donc offrir des opportunités d’emplois. Du côté de Formaclic, la demande en formation professionnelle concerne davantage les grandes compétences suivantes : l’art de communiquer, la formation des leaders, le management à distance, la gestion des conflits en interne, la vente et la relation clientèle pour mieux fidéliser. «Les formations linguistiques sont aussi toujours très demandées et appréciées, permettant notamment d’obtenir un certificat reconnu à l’international», explique Elise Raffray, Managing Director de Formaclic. Forte de ses 17 années d’expérience, Formaclic s’est bâti une solide réputation dans le domaine de la formation à l’île Maurice, ce qui lui a permis de se positionner comme un partenaire pour les entreprises dans cette conjoncture difficile.

UN CATALOGUE DE FORMATIONS QUI NE CESSE DE S’ENRICHIR

Soucieux d’être au plus proche des besoins en formation des Mauriciens, les centres de formations comptent, cette année encore, enrichir leur catalogue. Du côté d’Analysis Institute of Management, l’on mise ainsi sur des cours d’animation 3D. «Avec l’avancée des nouvelles technologies, l’animation est un secteur qui recrute beaucoup et porteur de talent. C’est la raison pour laquelle, au sein de l’Analysis Institute of Management, après la réussite de nos programmes en MBA, Marketing et Finance en collaboration avec les plus grandes institutions : Sorbonne Business School et Université Paris Dauphine, nous avons voulu garder notre devise ‘La Référence dans le développement des Talents’ et ainsi suivre la demande du marché dans l’industrie créative pour offrir un programme taillé sur mesure. Nous avons choisi l’une des meilleures écoles d’animation au monde, Rubika, pour continuer notre mission qui est de démocratiser la formation internationale de qualité. Avec des campus à Montréal (Canada), Valenciennes (France) et Pune (Inde), Rubika s’implante à Maurice cette année. Notre île regorge de talents, nous voulons valoriser cela en leur donnant les outils nécessaires pour rayonner à l’international et faire de leur passion, un métier», explique Kaushal Ramlackhan, Managing Director à Analysis Institute of Management. Du côté de la MCCI Business School, l’on prévoit le lancement, cette année, d’une formation au niveau BAC + 5 en management, qui permettra de donner une suite logique aux formations existantes. «Nous envisageons également de proposer un master en tourisme qui sera davantage axé sur le tourisme insulaire», souligne Cedric Amiran, Marketing & Communications Executive à la MCCI.

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