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Franchise : Un modèle économique attirant et viable

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Les franchises sont présentes dans divers secteurs à maurice, ce qui témoigne de leur attrait pour un entrepreneur. Être franchisé devient ainsi une option considérable quand on souhaite se lancer dans le monde des affaires, avec un système bien établi et efficace. Ce processus a de nombreux avantages mais aussi des inconvénients pour le franchisé, compte tenu des règles imposées par le franchiseur.

DÉVELOPPER sa propre marque et se forger une répu­tation à partir de zéro peu­vent paraître intimidants pour nombre d’entre nous. Raison pour laquelle de nombreux entrepreneurs ont choisi de faire partie d’un réseau de franchisés. Cette option offre de nombreux avantages dont ne bénéficie pas un entrepre­neur qui démarre sa propre entreprise. Déjà, le franchisé tire avantage de la notoriété de la marque, des produits et des processus opérationnels du franchiseur. Entreprendre demeure un défi au quotidien et pouvoir bénéficier de l’ex­périence du franchiseur pour mettre en oeuvre le concept de la marque est un atout in­déniable. Dominique Filleul, directeur général de City Sport, est de cet avis : «Il y a plusieurs avantages liés à être franchisé. En premier lieu, c’est de bénéfic­ier de la renommée de la marque. Nous avons aussi le support et l’expertise du franchiseur dans plusieurs domaines tels que le choix des collections, l’assistance marketing. Aussi, le choix de l’im­plantation lors de l’ouverture du ou des magasins».

Lorsqu’on acquiert une franchise, le franchisé béné­ficie du soutien et d’une for­mation approfondie de la part du franchiseur. Cela aide ainsi à démarrer l’entreprise plus rapidement et à réduire les risques liés à la mise en place d’une propre entreprise à par­tir de zéro. Annabelle Fanch­ette-Thomas, Head of Market­ing & Communication de KFC Maurice – qui fait partie de la franchise américaine YUM ! – abonde dans le même sens : «À travers son expérience, la fran­chise détenait la bonne formule pour que tout fonctionne pour le mieux dès le départ. Ce qui a per­mis de réduire les risques aux­quels sont souvent confrontés ceux qui créent une entreprise»

KFC, ancrée dans la so­ciété et dans les habitudes des Mauriciens depuis plus de 40 ans, est un exemple de fran­chises jouissant d’un modèle économique efficace et viable. «La relation avec notre franchise est très saine. Nous avons des échanges permanents. En in­tégrant une franchise, nous re­joignons un réseau de soutien de franchisés où les idées et les meilleures pratiques sont part­agées pour aider les uns et les autres à s’améliorer. Nous avons accès à des formations et à des ressources qui nous permettent de maintenir les standards de la marque», renchérit Annabelle Fanchette-Thomas. Et Dom­inique Filleul d’indiquer qu’au regard du nombre de franchis­es présentes à Maurice dans divers domaines depuis plu­sieurs années, l’on s’accorde à dire que c’est un modèle économique efficace.

RESPECT DES RÈGLEMENTS DU FRANCHISEUR

Malgré les avantages d’être franchisé, il y a aussi des règles strictes à respecter, imposées par le franchiseur, une fois l’accord de franchise obtenu et l’acquisition faite. Le franchisé est appelé à re­specter un cahier des charges strict en termes d’identité vi­suelle et de règlementations. Il y a aussi des dispositions légales qui régissent une telle entente sur le territoire choisi, qui doit être observé. Dom­inique Filleul ajoute, pour sa part, qu’un droit d’entrée peut être demandé pour obtenir la franchise, précisant d’ail­leurs que l’emplacement est généralement très import­ant en fonction de la marque. «Le processus peut varier en fonction des franchiseurs. La liberté du territoire et la volonté de celui-ci à se développer dans le pays sont prises en considéra­tion. Ensuite, il faut remplir un dossier complet avec l’apport dont vous disposez pour réalis­er les travaux d’aménagement, supporter les coûts du mobilier et de la marchandise.»

Quid des dispositions lé­gales en vigueur ? Tania Li de Orison Legal, firme spécialisée notamment dans les activités commerciales, rappelle que la relation entre les franchiseurs et les franchisés est régie par le droit des contrats mauric­ien, conformément à notre Code Civil. «L’exploitation de l’activité franchisée est aussi soumise aux lois et réglementa­tions habituellement applicables telles que les pratiques anticon­currentielles, les principes de ‘fair trading’ et de protection des consommateurs, ainsi qu’aux réglementations spécifiques rel­atives à la nature particulière de l’activité (par exemple, pour les contrats de franchise alimen­taire, l’activité de restauration doit se conformer aux normes qualitatives et sanitaires). Le franchiseur devra envisager l’en­registrement de ses marques dans la juridiction où se situent les franchisées afin de protéger sa propriété intellectuelle», avance-t-elle.

Ainsi, après avoir signé un contrat de franchise, le fran­chisé doit prendre conscience des contraintes qui peuvent exister. «De manière générale, l’intégration d’une franchise, pour certains, peut comporter certains inconvénients, tels que des coûts initiaux élevés ou encore, une perte d’autonomie», fait part Annabelle Fanchette-Thomas. En effet, les franchises peuvent être coûteuses, avec des frais initiaux élevés et des redevanc­es en cours. De plus, en tant que franchisé, vous devrez suivre les processus opérationnels définis par le franchiseur, ce qui peut contenir votre créa­tivité et votre indépendance en tant qu’entrepreneur. Le fran­chisé doit souvent acheter les produits et services auprès du franchiseur, ce qui peut limiter les choix et les marges béné­ficiaires. «Les défis sont nom­breux et peuvent être complexes en fonction des pays. Les règles douanières, la capacité à importer dans les meilleurs délais, assurer une rotation des stocks suffisants pour combler le consommateur, tout cela entre en jeu», détaille Dominique Filleul.

Ainsi, une série de condi­tions et de règlements imposés par le franchiseur, dont le but principal est de s’assurer le respect des ‘brand standards’. C’est ce qu’explique Tania Li : «Le franchisé est amené à adhérer à et mettre en oeuvre toutes les ‘standard operating procedures’ (SOP) dans l’exploitation des ac­tivités. Des audits périodiques sont prévus par le franchiseur afin de vérifier si le franchisé se conforme aux ‘brand standards’ et SOP.»

Avant de se lancer dans le développement d’une fran­chise, il y a ainsi plusieurs fac­teurs à prendre en considéra­tion. Il faut d’abord commencer par se renseigner sur les divers­es industries et aussi analyser la zone géographique pour voir s’il existe un marché pour ce type d’entreprise. Il faut aussi une étude du marché approfondie pour voir si une telle entreprise est viable et pourra s’intégrer dans le secteur dans lequel le franchisé compte évoluer. Dans l’ensemble, une franchise est un modèle économique utile et avantageux, permettant à un franchiseur de dévelop­per un réseau de franchisés à partir d’un concept et de son savoir-faire. Il est ainsi import­ant de bien comprendre tous les avantages et inconvénients avant que l’entrepreneur ne décide si une franchise est une bonne option.

L’APPORT DES FRANCHISES SUR LE MARCHÉ LOCAL

Comme évoqué, les franchisés sont nombreux à Maurice et contribuent fortement à l’économie du pays. Une franchise génère des emplois pour des milliers de Mauric­iens. «Cela démontre que l’intégration d’une franchise peut apporter des oppor­tunités à la communauté dans son ensemble. Ce qui a un impact positif sur l’économie locale», confie la Head of Marketing & Communication de KFC Maurice. Dominique Filleul d’ajouter qu’une franchise apporte une dynamique commerciale, et cela prof­ite aux consommateurs «grâce au savoir-faire des franchiseurs et aux nou­veautés présentées sur le marché mauricien. Les con­sommateurs apprécient dans l’ensemble de pouvoir trouver les collections des autres pays sans attendre de nombreux mois, sans oublier le professionnalisme au niveau des standards des magasins».

LES LIENS CONTRACTUELS ENTRE FRANCHISEUR ET FRANCHISÉ

Afin de développer une franchise sur le territoire, le franchisé doit posséder un minimum de moyens financiers à compléter en cas de besoin par un emprunt bancaire. Le processus enclenché, vient le contrat de franchise. Tania Li explique qu’il existe deux formes de contrat et de mo­des opératoires, soit le ‘master agreement’ et le ‘franchise agreement’. «Le ‘master agreement’ ou contrat-cadre est en ver­tu duquel le franchiseur accorde à un sous-franchiseur dans un territoire ou une région spécifié le droit de conclure des contrats de franchise avec des tierces personnes franchisées, permettant à ces dernières d’opérer le concept dans ce territoire ou cette région. En effet, le sous-franchiseur agit alors comme un repré­sentant ou agent du franchiseur. C’est un mode opératoire moins commun que le simple ‘franchise agreement’ ou contrat de fran­chise conclu directement entre le franchiseur et le franchisé. Dans les deux cas de figure, le franchiseur reste le propriétaire de la propriété intellectuelle incluant la marque et le concept. Les parties négocieront le mode opératoire le plus approprié selon leurs objectifs commerciaux tels que le marché ciblé et la péné­tration du marché désiré, et le franchisé sera appelé à fournir les documents usuels de ‘know-your-customer’ (par exemple, le certificat d’incorporation de son entreprise et les permis octroyés par les autorités) ainsi que les derniers états financiers de son entreprise, entre autres. Le franchisé devra également signer un accord de confidentialité avant d’entamer les négociations

Être franchisé est aussi un engagement de longue du­rée, cela en fonction de la marque choisie. Me Tania Li indique toutefois que les contrats de franchise sont souvent conclus pour une durée déterminée et peuvent être renouvelés si les parties le souhaitent. «Au franchisé est accordé un droit d’utili­sation de la propriété intellectuelle par le franchiseur, c’est-à-dire le nom commercial, la marque, le concept, le logo et tout autre droit associé, en contrepartie du paiement d’une redevance et, dans certains cas, d’un pourcentage sur le chiffre d’affaires ou des profits du franchisé», ajoute-t-elle.

Il existe aussi des sanctions en cas de manquement contractuel. Le franchisé doit ainsi bien consulter les clauses relatives aux sanctions en cas de manquements et des pos­sibilités de réparations envisagées. Tania Li souligne que des manquements graves ou répétés entraîneront une ré­siliation du contrat. «Il peut également y avoir une clause de non-concurrence et une clause de non-sollicitation applicables pendant la durée du contrat de franchise et pendant quelques années après la résiliation.» En ce qui concerne le règlement du litige, l’avocate précise que c’est principalement un tri­bunal arbitral qui est sollicité en raison de procédures re­lativement plus rapides. Tania Li rappelle cependant que le franchisé doit tenir en compte qu’une procédure d’arbitrage peut être plus coûteuse «surtout si le contrat de franchise est régi par la loi de la juridiction où se situe le franchiseur et qu’il lui faudra donc engager les services d’un avocat étranger

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