Business Magazine

Marché du luxe : l’activité en pleine croissance malgré la crise

Les produits de luxe ont toujours la cote. Malgré la baisse généralisée du pouvoir d’achat, la clientèle de ces types de produits maintient son train de vie. Entre voyages et articles de grand luxe, ceux aux grands moyens continuent de dépenser. Mais le secteur est appelé à continuellement se réinventer pour demeurer attrayant et rester compétitif vis-à-vis des destinations concurrentes.

Selon l’Africa Wealth Report de Henley & Partners, il y a une forte croissance de millionnaires dont un grand nombre de ces personnes fortunées se sont installées à Maurice au cours de la dernière décennie. Maurice abrite aujourd’hui environ 4 800 HNWI, contre 2 700 il y a dix ans. Le rapport prévoit que le pays connaîtra une croissance de 80 % de richesse au cours de la prochaine décennie (jusqu’en 2031). Cela en fera l’un des marchés à revenu élevé à la croissance la plus rapide au monde au cours de cette période (en termes de pourcentage de croissance), avec l’Australie, la Nouvelle-Zélande, la Suisse et Malte. D’ici 2031, le nombre de HNWI à Maurice devrait se situer à plus de 8 000.

L’économiste Manisha Dookhony indique que les produits de luxe sont achetés pour diverses raisons, surtout parce qu’ils témoignent d’un certain statut, véhiculent la richesse et sont symboles d’exclusivité. «Nous avons dû faire face à la perte de valeur de la roupie, qui a fait grimper le prix des produits de luxe. L’élément de démonstration est devenu un élément clé de réussite à Maurice. Les aînés ont préféré garder profil bas contrairement à la Génération X et la Génération Z. À Maurice comme ailleurs dans le monde, la demande mondiale pour les produits de luxe est forte et en croissance rapide. Les marques de luxe les plus performantes ont ajusté leurs stratégies pour refléter l’importance croissante des jeunes consommateurs de mode et un certain nombre connaissent un succès incroyable en les courtisant de manière proactive», explique-t-elle.

Pour Renaud Azema, CEO de Vatel Mauritius, le luxe est un mode de vie pour la classe des nantis, à laquelle beaucoup souhaiteraient appartenir. «C’est une façon de toucher du doigt un rêve inaccessible au quotidien. Il est synonyme d’effort, parfois de privation, et ne peut se consommer que rarement. Ce qui est rare est cher, justifie l’acte d’achat. Mais le luxe n’est pas nécessairement onéreux et ostentatoire. Pour moi, par exemple, fréquenter une plage de Rodrigues en plein été est un luxe. Et pour le coup, ce n’est pas vendu assez cher», plaide-t-il. Delphine Espitalier-Noël, directrice des opérations d’Aqui, décrit le luxe comme synonyme de qualité dont beaucoup ne peuvent plus se passer. «Qu’importe la typologie de nos clients, l’art de vivre est un dénominateur commun. Ils apprécient le vin et ses à-côtés, ils aiment se faire plaisir et faire plaisir aux autres», nuance-t-elle.

UN PRESTIGE

Chez Roche Bobois, Sandrine et Bernard Fanchette, directeurs et propriétaires de Roche Bobois Ile Maurice et Afrique, s’accordent à dire que le luxe séduit toujours plus. «Le chiffre d’affaires des marques de luxe Dior et Chanel et celui de Roche Bobois sont en constante augmentation, avec une forte accélération depuis deux ans. Les clients qui ont les moyens se retrouvent dans des marques de luxe et de qualité tout en donnant un statut de prestige. Notre base de clients dans notre magasin à l’île Maurice est réparti en plusieurs segments très distincts : une forte clientèle mauricienne, des étrangers qui ont acheté des biens dans les PDS, IRS et qui connaissent déjà Roche Bobois mais aussi des Mauriciens qui meublent des maisons dans d’autres pays (Angleterre, France…) et des étrangers qui meublent des biens aux Seychelles, à Madagascar ou au Kenya», précisent-ils.

Pour Kevin Kim Lim, Senior Manager de Centre Porsche Ile Maurice, le marché du luxe ne connaît pas vraiment de crise au niveau de la demande. «Bien au contraire, le client a plus que jamais envie de se faire plaisir en s’offrant la voiture de ses rêves. Cependant, le conflit russo-ukrainien et la Covid-19 ont rendu l’approvisionnement en véhicules plus difficile pour les concessionnaires automobiles», dit-il, ajoutant que le luxe séduit parce qu’il est synonyme de qualité et d’un certain savoir-faire. Pour le client, le luxe différencie l’ordinaire de l’extraordinaire.

Le Dr. Jérôme Fabre, Managing Director de l’Institut Escoffier, estime que contrairement aux idées reçues, la clientèle du luxe se démocratise. Tout le monde veut avoir son luxe quotidien. Tout le monde a été impacté par la Covid 19 d’une manière ou d’une autre et certains le ressentent plus que d’autres.

«Ceux qui ont les moyens auront toujours les moyens. Certaines grosses fortunes se sont multipliées pendant la pandémie. Les clients et fournisseurs le savent. La transformation digitale des entreprises a aidé à multiplier les ventes par Internet», note Jérôme Fabre, rappelant que de tout temps, le luxe renvoie à ce qui est lumineux, précieux, au bien-être et à la rareté. En ce sens, le luxe est un concept de géométrie variable. «À chacun son luxe. Nous pouvons nous mettre d’accord que la réponse se trouve quelque part dans l’étymologie du mot luxe. Le luxe renvoie à tout ce qui est lumineux et la lumière gagne toujours sur les forces obscures de la guerre et aux pandémies», dit-il.


MAURICE, UN HUB POUR L’IMPORTATION ET LA PRODUCTION DU LUXE

L’Economic Development Board (EDB) a annoncé vouloir faire de Maurice un hub pour les produits de luxe. Josh Chinneya, Sales & Marketing Manager de Ravior, est d’avis que cette vision est enrichissante pour l’avenir du pays. «Ce serait une occasion de promouvoir les artisans mauriciens locaux et de les motiver à progresser.» Il ajoute que la création locale de bijoux de luxe se commercialise à travers le monde entier, ajoutant que Ravior a déjà une clientèle mauricienne, d’expatriés et de la diaspora mauricienne. Les bijoux de luxe sont proposés selon le besoin et les préférences. Pour Manisha Dookhony, transformer Maurice en hub est nécessaire, et la fabrication de produits à haute valeur intervient dans cet élan.


Opération séduction des marques de luxe

Manisha Dookhony souligne que l’impact du confinement dû à la Covid-19 sur le marché du luxe en Asie inquiète l’industrie avec la Chine jouant un rôle prépondérant. 2021 a été une année mouvementée pour le secteur du luxe. Les fermetures strictes dans les deux grandes villes de Pékin et de Shanghai ont mis un frein à la croissance du segment. L’économiste précise que LVMH a augmenté les prix de Louis Vuitton de 5 %, de la marque d’alcool Hennessy de 3 à 4 % et a également procédé à des ajustements de prix à la hausse sur les articles Christian Dior les plus vendus – et a tout de même enregistré une croissance de 29 % de ses revenus pour le premier trimestre 2022 par rapport à la période correspondante en 2021. «Les entreprises de luxe ont trouvé des moyens uniques et intéressants de séduire leurs fidèles clients. Avec un confinement strict à Shanghai, les marques de luxe proposent des plats à emporter de première classe et des tutoriels de maquillage en ligne. Pour les super-riches, les banques et les hôtels haut de gamme se sont joints aux marques de luxe pour envoyer des goodies – un privilège qui n’est pas passé inaperçu sur les réseaux sociaux», dit-elle.


LE DIGITAL EN RENFORT

Jérôme Fabre trouve que le luxe a la peau dure. L’investissement dans un produit, un service de luxe à l’île Maurice ou ailleurs est une valeur sûre. La grande majorité des entreprises qui exercent dans l’industrie du luxe ont connu une croissance à deux chiffres par-delà la Covid-19 grâce à la transformation du digital. Ce n’est pas Véronique Camille, Business Unit Manager – Luxury Cosmetics de Grays, qui dira le contraire. Elle estime que la Covid-19 et la guerre Russie – Ukraine ont bousculé le marché mondial, n’épargnant pas le marché mauricien. Cependant, les marques de luxe font office de valeur de refuge et restent compétitives. «Certains achats continuent à se faire en boutique, où le consommateur peut voir, toucher et expérimenter les produits, mais les habitudes d’achats en ligne instaurées pendant la Covid-19 sont toujours d’actualité. Les attentes des consommateurs par rapport aux marques de luxe se sont renforcées, notamment sur la notion d’engagement, en matière d’environnement et de responsabilité sociale. Ils sont avides de transparence. De nombreuses marques de luxe avaient déjà pris de tels engagements avant le début de la crise et continuent à le faire. Le luxe est sans doute moins impacté que d’autres marchés en temps de crise. En période de crise et de ralentissement économique, les clients ont tendance à préférer les marques reconnues et établies, dans lesquelles ils ont confiance», indique-t-elle.

Sandrine et Bernard Fanchette, directeurs et propriétaires de Roche Bobois Ile Maurice et Afrique, disent avoir connu une excellente année 2021 à Maurice. «La meilleure depuis notre ouverture, d’ailleurs. Il est cependant encore trop tôt pour comprendre à long terme ce que cette guerre terrible va engendrer sur notre marché dans cette région de la planète.»

Josh Chinneya, Sales & Marketing Manager de Ravior, constate que la situation est difficile pour tout le monde. La consommation du luxe a changé, qui est considéré de nos jours comme un investissement. «Nous devons aussi mentionner la main-d’œuvre qualifiée qui est de plus en plus rare, ce qui complique l’augmentation de notre capacité de production. Durant les quarante années d’existence, l’entreprise a pu compter sur la fidélité de ses clients grâce à la confiance instaurée depuis leurs premières visites.»

L’économiste Manisha Dookhony souligne que le secteur du luxe reste robuste malgré le confinement dans certains pays comme la Chine, la guerre entre la Russie et l’Ukraine, l’impact de l’inflation et les perturbations des chaînes d’approvisionnement. Selon elle, le luxe est une industrie où la rareté et le mystère renforcent l’attrait, l’apparence véhicule le statut et la dépense rassure.

Le luxe est un mode de vie pour la classe des nantis, à laquelle beaucoup souhaiteraient appartenir

UN APPORT ÉCONOMIQUE CERTAIN

«Le secteur du luxe est un des plus versatiles. À travers le monde, les dirigeants des secteurs du luxe œuvrent pour atténuer l’effet immédiat de la récession. Pour beaucoup, la crise du COVID-19 et la crise actuelle de la guerre en Ukraine créent trois principales opportunités d’action : l’innovation du modèle d’entreprise, l’adaptation aux nouvelles tendances géopolitiques et écologiques et les nouvelles façons de travailler, d’organiser et de diriger. Et cela pour assurer une meilleure durabilité, c’est-à-dire l’utilisation juste et équitable des ressources. Ainsi, que ce soit ailleurs ou à Maurice, le secteur du luxe s’adapte à la clientèle pour mieux plaire», dit-elle.

Sandrine et Bernard Fanchette indiquent que le luxe contribue au secteur de l’économie au niveau de la masse salariale, en créant des emplois qualifiés, en formant des mauriciens à Maurice et à l’étranger. Mais aussi en payant au gouvernement des taxes d’import notamment élevées. Elle apporte aux étrangers des marques de repère qu’ils connaissent.

Dr. Jérôme Fabre précise que l’Institut Escoffier a créé depuis deux ans un observatoire de l’industrie du luxe à l’Ile Maurice et à l’International. Selon lui, l’industrie du luxe comporte des mythes. Le luxe ne se limite pas à l’hôtellerie. L’industrie du luxe intègre et dépasse de loin le segment de l’hôtellerie qui après avoir été à l’arrêt, reprend des couleurs, grâce à l’action collective public et privé. «Le luxe fait aussi la part belle au marché de seconde main. D’autres phénomènes ont été constatés. Ensuite, l’industrie du luxe émerge dans le sillage du développement socio-économique afin de faire de l’île Maurice un pays à haut revenu. Elle est donc systémique, structurante car traduisant des phénomènes à long terme et pas exclusivement conjoncturels. Enfin, le luxe regroupe un ensemble hétérogène de segments qui démontrent dans l’ensemble une très bonne santé», dit-il.

Delphine Espitalier-Noël souligne que le marché du luxe répond à une demande bien présente et complète l’offre globale du pays. «Si nous voulons attirer des individus à fort pouvoir d’achat, nous devons nous assurer qu’ils puissent avoir des produits et un train de vie similaires que dans les autres centres financiers.» Il y a chez Grays un équilibre entre les Mauriciens et expatriés. Leur profil diffère selon nos enseignes. Véronique Camille soutient que le luxe continue de faire rêver. Elle constate que pendant la période post-Covid-19, il est naturel de se faire plaisir car la tension se relâche. «Le luxe a résisté aux précédents ralentissements mondiaux et il y a tout lieu de croire que les marques réagiront intelligemment et profiteront de cette période pour proposer des offres nouvelles sur le marché», dit-elle.

FRET ET IMPORTATION

Renaud Azema déplore que le fret impacte l’importation de produits alimentaires de luxe, prenant en considération le fait que les champagnes, foies gras et autres caviars seront parmi les produits qui souffriront de ces augmentations. «Ceux qui pourraient consommer ces produits de façon occasionnelle vont espacer leurs achats, voire y renoncer. Tandis que les plus riches continueront à consommer malgré ces nouvelles augmentations. L’importation devrait diminuer sur ces produits, sauf si Maurice attire plus de personnes à fort revenu, moins touchés (voire pas affectés du tout) par la crise actuelle.»

Les directeurs et propriétaires de Roche Bobois connaissent depuis plusieurs mois de nouvelles contraintes, notamment au niveau du fret. Tous les produits sont fabriqués en Europe, les expéditions sont moins problématiques que celles qui viennent d’Asie. «Nous avons connu pendant quelques mois un retard de livraison qui revient progressivement à la normale. Les prix ont augmenté mais restent stables sur le trajet depuis l’Europe. Nous sommes dans une logique d’augmentation de nos rotations de containers pour l’instant. Nous avons pris la décision de stocker plus de modèles pour ne pas pénaliser nos clients avec des délais de livraison qui pourraient s’allonger», indiquent-ils.

Du côté de Porsche, Kevin Kim Lim fait comprendre que le fret a certes impacté les prix des véhicules tout en soutenant qu’aucune diminution des importations n’est prévue. L’abattement fiscal du gouvernement aide à maintenir un prix qui soit juste malgré le taux de change défavorable de la roupie face à l’euro. Dans le même sens, Manisha Dookhony suppose que plus que le fret, c’est la perte de la valeur de la roupie qui fait grimper le prix, tout en soutenant que ce n’est pas le prix qui pourrait empêcher certains de profiter de ces produits car «plus c’est cher, plus ces produits de luxe deviennent intéressants à leurs yeux».

Spécialisée dans la création et la fabrication de bijoux de qualité, Ravior importe les matières premières et équipements pour les besoins de fabrication. «Le fret a connu un débalancement, commençant par le coût jusqu’aux délais de livraison. Il ne faut pas oublier les frais de dédouanement et d’importation. Cette situation ne nous a pas empêché de consolider la vente en ligne», dit Josh Chinneya.

TOURISME HAUT DE GAMME

La guerre en Ukraine et la crise économico-politique affectent le marché touristique mauricien. Même si les chiffres sont en baisse, Renaud Azema constate que les Russes et les Ukrainiens continuent à fréquenter notre destination. «Il n’en est pas de même des destinations de luxe de la Méditerranée (Monte Carlo, Cannes, St-Tropez…) où les avoirs des oligarques ont été saisis ou gelés. Dans le secteur touristique mauricien, les établissements qui fonctionnent le mieux en cette période post-Covid semblent être ceux qui se positionnent sur le haut du marché. Preuve que la clientèle de ce segment reste au rendez-vous, quand la classe moyenne est obligée de compter ses sous», explique-t-il.

Renaud Azema indique que concernant le secteur de l’immobilier et du tourisme, le luxe permet de maintenir un niveau de dépense qui affecte les classes les moins aisées. «Acheter une villa, un yacht, une Porsche ou un collier de perle n’est pas compromis par la crise actuelle. Au contraire pourrait-on dire, les plus riches sont à la recherche de terres d’asile compréhensives.»

Afin de se mettre à l’abri de la crise, il conviendrait, selon Renaud Azema, de remettre à l’ordre du jour la stratégie d’attraction des touristes en quête de prestations haut de gamme, moins sensibles aux fluctuations des marchés économique et financier. «Il serait particulièrement pertinent de considérer le repositionnement de Maurice en destination exclusive où s’allieraient une très forte connectivité numérique, une considération exemplaire pour le développement durable et un engagement sans faille au profit du bien-être des Mauriciens et des résidents. Il y aurait alors de quoi attirer une clientèle de luxe plus abondante», suggère Renaud Azema.

Concernant le secteur touristique, Renaud Azema souligne que ce sont les étrangers qui font fonctionner les établissements les plus luxueux. Les expatriés apportent leur contribution significative mais ne peuvent pas remplacer le flux qui peut être généré par les arrivées touristiques. Il est donc essentiel de relancer cette activité sans laquelle le luxe ne pourrait pas survivre faute de clientèle.


MAURICE, PAYS LE PLUS RICHE D’AFRIQUE

Selon le rapport d’avril 2022 sur les HNWI, après plusieurs décennies de forte croissance, Maurice se classe désormais comme le pays le plus riche d’Afrique par une marge importante (sur une base de richesse par habitant). Cela s’élevait à 34 500 $ US en décembre 2021, soit bien au-dessus de l’Afrique du Sud, deuxième (10 970 USD). Les projections de croissance pour Maurice sont solides, que le pays connaisse une croissance de la richesse de 80 % au cours de la prochaine décennie (jusqu’en 2031). Cela en fera l’un des marchés à revenu élevé à la croissance la plus rapide au monde au cours de cette période (en pourcentage de croissance), avec l’Australie, la Nouvelle-Zélande, Suisse et Malte. D’ici 2031, le nombre de HNWI à Maurice devrait dépasser 8 000.


Jonathan Ah Kiow (Investment Portfolio Manager, AfrAsia Bank) : “Dans un contexte d’inflation élevée, les propriétés haut de gamme deviennent des actifs performants intéressants qui continuent à prendre de la valeur.”

La gestion du patrimoine est un service clé pour AfrAsia bank. Jonathan Ah kiow, investment portfolio manager, parle des stratégies de la gestion des biens de ses clients.

AfrAsia offre à sa clientèle fortunée un service de gestion de patrimoine. De même, la banque a réalisé des études sur les grosses fortunes en Afrique. Pouvez-vous expliquer votre approche en matière de gestion de fortune ?

Alors que le patrimoine privé total détenu en Afrique devrait augmenter de 38 % au cours des dix prochaines années pour atteindre trois trillions de dollars et que Maurice bénéficiera d’un taux de croissance de plus de 60 %, la gestion de patrimoine est plus que jamais un service clé au sein d’AfrAsia Bank. De manière simpliste, nous définissons les besoins et exigences de nos clients tout en les éduquant sur les risques et les possibilités de gains.

Grâce à une évaluation méthodique des conditions des marchés, y compris des données macroéconomiques, des politiques monétaires et fiscales, ainsi qu’à l’analyse de divers éléments tels que les fondamentaux et les tendances des entreprises, nous obtenons une liste de choix de conviction dans diverses classes d’actifs. Un portefeuille de ces actifs est ensuite constitué pour différents profils de risque et nous surveillons constamment les allocations en fonction de la dynamique du marché.

Sur le plan tactique, nous pouvons nous écarter de notre proposition initiale lorsque nous constatons que les bénéfices ne valent pas les risques encourus. Par exemple, avec le début de la crise en Ukraine, nous avons déplacé nos positions en cash jusqu’à 70 % en fonction des différents portefeuilles sous gestion. Maintenant que les données sur l’inflation montrent des signes de pic et que les membres de la Réserve fédérale (Fed) ont confirmé leur position en faveur d’une hausse des taux d’intérêt pouvant atteindre 1 % lors de leur réunion de juillet, les acteurs du marché ont plus de visibilité et le sentiment s’améliore. Nous voyons un éventail d’opportunités qui peuvent profiter à nos clients dans un futur proche.

On sait que les grosses fortunes cherchent des solutions de placement ou encore à s’assurer que la transmission de leur patrimoine se fasse dans les meilleures conditions à leurs héritiers. Comment répondez-vous à ces attentes ?

Notre approche est celle d’un partenariat avec les clients et d’un parcours commun. Tout d’abord, nous devons situer le client en identifiant sa tolérance au risque et en priorisant ses besoins, tout en comprenant ce qui affecte sa situation financière actuelle, qu’il s’agisse d’un revenu récurrent nécessaire, du paiement d’un projet spécifique à terme ou de la préparation de la transmission des actifs aux héritiers. Tous ces facteurs permettent de créer une stratégie financière, tout en respectant un ensemble de principes de base.

En ce qui concerne la gestion de portefeuilles, après avoir élaboré une stratégie solide, nous restons en communication constante avec le client, en le guidant dans les périodes volatiles et en lui apprenant à penser à long terme. Du côté de la banque, plus particulièrement dans le cadre d’un financement de bien immobilier, nous adaptons aussi des stratégies de financement des acquisitions adaptées à la clientèle. Parmi ces stratégies, on retrouve le financement au travers de mécanismes d’amortissement liés à un portefeuille d’investissement, le tout sans toucher au capital. Il est même fréquent qu’à l’issue de l’opération, cette structuration de crédit offre un gain final significatif.

À l’international, le marché du luxe est en pleine croissance malgré la crise. Pouvez-vous nous expliquer ce phénomène ? Qu’en est-il à Maurice ?

Il y a quelques semaines, malgré les perspectives revues à la baisse des géants de la vente au détail Target et Walmart, nous avons constaté que Nordstrom et Ralph Lauren, qui ciblent les clients à revenu élevé, faisaient état de prévisions optimistes. À Dubaï, le segment du luxe a surpassé tous les autres cette année malgré une augmentation des prix. Dans un contexte d’inflation élevée, certains produits de luxe tels que les propriétés haut de gamme deviennent des actifs performants intéressants qui continuent à prendre de la valeur. À Maurice, la vie en propriété de luxe est également très populaire parmi les expatriés fortunés, des promoteurs notables comme Anahita Mauritius, Villas Valriche et Mont Choisy Le Parc attirant cette clientèle. De plus, la situation en Europe s’aggravant avec la crise en Ukraine, l’île Maurice offre un style de vie tranquille, avec l’accent mis sur un environnement socio-économique stable et sûr ainsi qu’une vie privée complète.


Aqui : Le luxe comme art de vivre

Aqui Ltd est dans la commercialisation de vins principalement d’Europe mais aussi d’accessoires qui bonifient cet ‘art de vivre’ : les verres en cristal Zalto, les lampes d’extérieur design ELO ainsi que des couteaux et couverts de table de la Coutellerie de Laguiole Honoré Durand – authentiques du village de Laguiole en France. Elle représente aussi les caves Tastvin et les climatiseurs WineMaster qui garantissent la conservation des vins dans les conditions optimales. La directrice des opérations, Delphine Espitalier-Noël, informe qu’Aqui représente une passion et la transmission de la découverte dont celle du vin et l’histoire qui se cache derrière chaque artisan vigneron. Les produits sont accessibles à tous les palais et tous les budgets. À travers des formations et ateliers à thème, accrédités par l’École du Vin de Bordeaux, sont organisées tous les mois des dégustations privées sur mesure. «Nous sommes soigneusement à l’écoute de la clientèle afin de lui prodiguer des conseils avisés, composer et gérer ses caves ainsi que stocker ses vins, dans nos locaux. Aqui, c’est une équipe dynamique, investie et qui a envie de servir de façon personnalisée et professionnelle.» Aqui opère au cœur du Domaine de Labourdonnais.


Beauty Success (Grays) : Représentant de parfums et de produits cosmétiques de luxe

Filiale du groupe Terra, Grays est aujourd’hui une compagnie incontournable du secteur de la distribution à Maurice. Des vins aux spiritueux en passant par l’alimentaire, les soins de beauté, ou les produits pharmaceutiques, l’objectif de Grays est la satisfaction de ses clients à travers la distribution de ses propres marques et de produits de marques internationales allié à un service irréprochable.

Grays, fondée en 1935, importe aussi certaines des plus grandes marques internationales telles que Dom Pérignon, Moët et Chandon, Hennessy, Jack Daniel’s et Glenfiddich. Grays se diversifie dans quatre secteurs d’activités (alimentaire, produits de soin et d’entretien, vins et spiritueux), avec également un déploiement important dans l’univers du retail (20/Vin, L’Occitane, M.A.C, Cocoon et Colors, notamment). Grays met l’aspect humain au cœur de sa réflexion et, à travers sa conscience écologique, met un point d’honneur à mettre en place des solutions pour un avenir durable.

Véronique Camille, Business Unit Manager – Luxury Cosmetics de Grays, indique que le 13 mai dernier, la première enseigne de parfumerie & institut de beauté française Beauty Success a ouvert ses portes au Victoria Urban Terminal, à Port-Louis «On peut y retrouver les grandes marques de parfums et cosmétiques telles que Dior, Hermès, Shiseido, Estée Lauder, Clarins, Clinique, Hugo Boss, Calvin Klein, Gucci, Burberry, Jean Paul Gaultier, Montblanc, Chloé, ou encore Versace. Mais Beauty Success est également un institut de beauté où s’offrir un véritable moment de détente et de bien-être», dit-elle.


Institut Escoffier :  Former aux métiers du luxe

Jérome Fabre (Managing Director) de l’Institut Escoffier

Incorporé en décembre 2014 à Maurice, l’Institut Escoffier (www.escoffier-institut. com) compte trois pôles d’activités, soit le pôle éducatif, le pôle formation professionnelle et le pôle loisirs. Accrédité par la Higher Education Commission (H.E.C), l’Institut Escoffier propose cinq Bachelor (Bachelor de Marketing du Luxe ; Bachelor de Sommellerie ; Licence de Gastronomie Française ; Licence de Management de la Restauration et Licence de Manager d’Unité Hôtelière de Luxe) à temps plein pour les étudiants titulaire du Bac, du HSC ou du CCP STHR de l’Institut Escoffier. «Un MBA de Management et Marketing du Luxe est proposé à temps partiel pour les détenteurs de Bachelor ou du HSC à condition d’avoir exercé plus de sept ans dans l’industrie du luxe en qualité de Manager. Les étudiants détenteurs de la Form V peuvent également suivre des formations diplômantes à temps plein ou à temps partiel en gastronomie (Pâtisserie et Cuisine), restauration ou hôtellerie. Le pôle de formation professionnelle comprend des formations techniques et non techniques relatives à l’étiquette et au protocole du luxe, la gastronomie, la sommellerie, entre autres. Enfin, le pôle loisirs se réfère aux formations délivrées pour les passionnés à l’Institut Escoffier», indique Jérôme Fabre, Managing Director de l’Institut Escoffier. Celui-ci ajoute que la transformation digitale fait l’objet des priorités de l’Institut Escoffier. «Nous étudions les options de délivrer des cours en ligne prochainement. Nous puisons notre force dans nos valeurs que sont le respect, l’innovation, l’intégrité et la responsabilisation (R.I.I.R)», annonce Jérôme Fabre.


Ravior : Promouvoir le ‘lab grown diamond’

Josh Chinneya de Ravior (Sales & Marketing Manager)

Ravior est avant tout une entreprise familiale qui représente la neuvième génération de bijoutiers et joailliers. Fondée à Maurice en 1982, Ravior est devenue au fil des années une marque privilégiée dans le domaine de la joaillerie. «Créativité, innovation et précision sont les idéaux prônés par la marque, garantissant ainsi un haut niveau de qualité et offrant une expérience exceptionnelle à ses clients. Ayant été reconnue et primée pour son savoir-faire, Ravior est aujourd’hui une marque de confiance», indique Josh Chinneya, le Sales & Marketing Manager. Ravior offre également des services tels que l’évaluation de bijoux, la restauration d’objets, le nettoyage de bijoux, la gravure laser et mécanique, la fabrication de trophées et de sculptures, entre autres.

Ce qui a commencé comme un simple atelier a grandi pour devenir aujourd’hui une équipe d’artisans prête à créer non seulement des pièces classiques, mais également des pièces sculptées en 3D, imprimées et finies à la main. «L’entreprise est fière d’avoir toujours employé une équipe locale, rendant ainsi l’entreprise 100 % mauricienne. Nous avons déjà investi dans le projet de vente en ligne, plus précisément l’e-commerce, et nous sommes confiants que cette initiative portera ses fruits. Un projet parallèle est de promouvoir des diamants cultivés en laboratoire, qu’on appelle le ‘lab grown diamond’. Cette initiative, considérée comme plus éthique, sera très certainement un point fort dans le domaine de la bijouterie. Nos valeurs sont la confiance, la transmission du savoir-faire, l’aspect humain de notre métier. Chez Ravior, il ne s’agit pas de conclure une vente mais plutôt de créer une relation», dit-il. Les bijoux sont disponibles en boutique ainsi que sur le site web www.ravior.com.


Adamas : La réinvention d’une icône

Priya Napaul-Bijloll, Head of Marketing d’Adamas

La nouvelle boutique Adamas au Pavillon Caudan offre une nouvelle expérience de luxe à tous ses clients prévoyant une passerelle entre le monde de l’écriture et l’artisanat du cuir avec son incontournable marque Montblanc. Dans sa nouvelle collection « Glacier », la marque propose : stylos de luxe, sac et maroquinerie, valise, porteclés, portefeuilles, montres et accessoires, entre autres.

Les cadeaux d’entreprise sont parfaits pour témoigner de la reconnaissance, récompenser ou encourager en toute occasion professionnelle. Tenant à cœur cela, Adamas travaille d’ores et déjà sur les cadeaux d’entreprise afin d’avoir le stock à temps pour la saison. Du nouveau est aussi annoncé côté bijoux en or, argent avec ou sans diamant. Les mises à jour sont publiées sur ses pages Facebook et Instagram.


Centre Porsche Ile Maurice : Des développements annoncés dans la mobilité électrique et le développement durable

Kevin Kim Lim, Senior Manager de Centre Porsche Ile Maurice

Stuttgart Motors Ltd, importateur officiel de la marque Porsche à Maurice sous le nom de Centre Porsche Ile Maurice, a accompli beaucoup de choses depuis son introduction en 2008, du lancement de la Porsche Macan à la vente de plus de 400 véhicules sur le marché mauricien, souligne Kevin Kim Lim, Senior Manager. L’expérience et l’expertise de l’équipe, dit-il, rassurent les clients sur le fait qu’ils ont fait le bon choix. Un atelier haut de gamme, un showroom d’exception et un «fitting lounge» pour les commandes personnalisées sont disponibles pour satisfaire la demande des clients et, ce faisant, positionner Stuttgart Motors Ltd comme le leader des véhicules de luxe haut de gamme sur le marché mauricien. «De belles choses sont à venir au centre Porsche Ile Maurice. Nous prévoyons beaucoup de développements tels que la mobilité électrique ainsi que le développement durable, sans pour autant perdre les valeurs qui ont fait le succès la marque. Nous mettons nos clients et nos employés au centre de nos activités. Nous sommes une grande famille où le respect et l’égalité priment», dit-il.


Vatel Mauritius : Former des cadres pour le tourisme et l’hôtellerie

VATEL Mauritius est une Business School dont la mission est de former des cadres opérationnels pour le tourisme et l’hôtellerie. Depuis plus de 13 ans, elle est implantée à Maurice et a formé plus de 1 500 étudiants à travers le Bachelor et le Master in international Hotel Management.

«De nombreux étudiants ont choisi de travailler dans des établissements de luxe à travers le monde et les anciens sont présents au sein de marques comme LVMH, Cheval Blanc, Rosewood, Ritz, Bocuse, One and Only, Jumeirah, etc.», précise Renaud Azema, CEO de Vatel Mauritius. Cette école est sensible à trois enjeux majeurs qui challengent notre société : le digital, le développement durable et le bien-être. Elle propose ainsi deux programmes à cet effet : le Bachelor et le MBA de VATEL (classé école numéro 1 en France selon le QS World University Ranking). Ces trois notions très transversales font l’objet d’options au sein du Bachelor et permettent aux étudiants de se démarquer sur le marché du travail. L’objectif est de renforcer ces orientations afin de continuer à fournir aux entreprises des jeunes dynamiques et employables immédiatement.

Renaud Azema souligne que Vatel est avant tout une école de la vie où les étudiants apprennent le respect et l’honnêteté. «Nous les formons afin qu’ils puissent faire preuve d’intégrité dans le cadre de leur carrière professionnelle, une qualité qui fait notoirement défaut dans le monde du travail. Hors ces valeurs essentielles, nous cultivons la valeur du travail sans laquelle nul résultat ne pourrait être obtenu, la valeur de la confiance, absolument nécessaire au travail d’équipe qui est le fondement du progrès collectif et inclusif et, enfin, nous valorisons l’audace car nous pensons qu’il ne faut jamais cesser d’oser. La fortune ne réussit elle pas aux audacieux ?»


Roche Bobois : Promouvoir le French art de vivre

Roche Bobois est une entreprise française fondée il y a 60 ans, qui est maintenant le spécialiste mondial de l’édition de meubles et d’accessoires haut de gamme des designers. Avec plus de 250 showrooms dans le monde, Sandrine et Bernard Fanchette, directeurs et propriétaires de Roche Bobois Ile Maurice et Afrique du Sud, indique que leur entreprise développe le ‘French Art de Vivre’ sur tous les continents.

«Ouvert depuis plus de 10 ans à Maurice, nous meublons : villas, appartements, hôtels et même sièges sociaux avec des pièces de qualité, toutes produites dans nos usines en Europe. Les meubles peuvent être fabriqués suivant les dimensions, le style, le budget et les goûts (tissus, cuir, bois, laques…) de nos clients. Nos meubles sont uniques de par leur qualité mais aussi leur design. Roche Bobois utilise les meilleurs designers pour créer ses nouvelles collections tous les ans. Nous avons aussi d’étroites collaborations avec des maisons de Haute Couture (Missoni, Christian Lacroix, Jean Paul Gaultier, Kenzo Takada…)», disent-ils fièrement. Ils ajoutent qu’ils développent la marque sur certains marchés africains et améliorent continuellement le service offert aux clients.

Les produits peuvent aussi être fabriqués aux couleurs et dimensions de la clientèle. Roche Bobois collabore en exclusivité avec les plus grandes marques de haute couture pour concevoir de magnifiques tissus et meubles pour la marque.

Exit mobile version