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Médecine esthétique : les Mauriciens s’y intéressent de plus en plus

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La médecine esthétique intéresse davantage les Mauriciens. Les compatriotes et expat se tournent vers ces soins particuliers en dépit de ce contexte particulièrement compliqué, sur le plan financier, entre autres, avec la pandémie qui perdure et le conflit russo-ukrainien. La clientèle composée d’étrangers ne serait pas en reste, avec une croissance attendue au fil des mois.

Gommer les imperfections, enlever ce qui gêne et se sentir bien dans sa peau… La médecine esthétique intéresse de plus en plus les Mauriciens. Le Dr Didier Van Den Broeck, fondateur, directeur et chirurgien plasticien d’Aestheticare Ltd, souligne que ses patients en médecine esthétique sont majoritairement des résidents mauriciens. Il s’attend même à ce que le nombre grimpe dans les mois à venir. «Paradoxalement, la médecine esthétique a peu souffert de la pandémie ; elle est plus demandée par les patients locaux car certains se sont mis à se regarder autrement (effet des réunions en ligne) et ont commencé à se tourner vers les soins proposés. L’après-pandémie va faire grossir davantage le nombre de personnes désireuses de ce type de soins», dit-il.

D’ailleurs, ceux proposant ces types de soins s’attendent à ce que le nombre de patients augmente suivant la mise à nu du visage, sans le masque qui a camouflé ses défauts deux années durant. En comparant les chiffres, Didier Van Den Broeck note qu’avant la pandémie, 68 % des interventions chirurgicales se faisaient sur des patients étrangers. La pandémie a ramené le nombre de patients de cette catégorie à 0 %. Et, suivant la réouverture des frontières, ce pourcentage s’élève à 30 % en juin 2022, ce qui est très encourageant, dit-il. «La médecine esthétique est également en hausse auprès des patients étrangers. Il est important de noter que l’augmentation de la demande mauricienne pour ce type de soins a largement compensé ces diminutions», s’enthousiasme-t-il.

Philippe Paronneau, chirurgien-dentiste qui a installé son cabinet dédié aux soins et à l’esthétique dentaire, à l’implantologie et la prothèse implantaire à Dental Esthetic, dit compter une clientèle autant mauricienne qu’étrangère. Selon lui, le choix se tourne vers Maurice pour plusieurs raisons, à l’instar de la beauté du pays, de la gentillesse de ses habitants mais aussi de la renommée et de l’offre de traitements de plus en plus diversifiés. «Les deux clientèles viennent chez nous pour des soins, dont des célébrités en tourisme médical. On pourrait chiffrer que 30 % sont des citoyens mauriciens et 70 % concernent des expatriés. Certains clients étrangers combinent besoins et plaisirs en venant pour se faire opérer et passer par la suite un séjour de détente», résume-t-il.

Du côté de C-Care Wellkin, le Dr Kheeldass Jugun, chirurgien plastique/ esthétique, constate que la clientèle est majoritairement composée de Mauriciens et d’expatriés. Il rappelle qu’avec la Covid-19, beaucoup d’industries ont été impactées, y compris le secteur de la médecine esthétique. «La priorité dans ces moments n’était pas la chirurgie esthétique. À l’international, il y a une hausse considérable de l’intérêt pour la chirurgie esthétique post-Covid. À Maurice, l’industrie se porte mieux mais elle n’est pas celle qu’on a connue avant la Covid», confie-t-il. Depuis l’ouverture des frontières, ils ont accueilli un nombre restreint de clients ; la plupart avaient déjà pris rendez-vous avant la Covid. Il fait comprendre qu’en ce moment, il y a beaucoup de requêtes à travers les courriels et la messagerie instantanée. «Nous anticipons une tendance à la hausse avec l’assouplissement des restrictions sanitaires et surtout pour les vacances de fin d’année», ajoute le Dr Kheeldass Jugun.

DE Rs 10 000 À Rs 200 000

Face à la baisse du pouvoir d’achat, le choix des clients de C-Care s’oriente plutôt vers des procédures plus légères et plus accessibles financièrement. Les clients optent pour le botox et les fillers. «Nous voyons une hausse pour les mini-chirurgies spécialisées afin d’affiner les silhouettes et d’améliorer l’apparence, entre autres. Nos clients reviennent plus tard pour des chirurgies plus conséquentes et plus coûteuses, démontrant ainsi la confiance du client et la qualité de nos prestations», explique-t-il. Le coût des services varie selon la demande du patient. Les coûts démarrent à Rs 10 000 pour les interventions mini-invasives et arriver à Rs 200 000 pour les chirurgies. Si le patient veut subir plusieurs traitements en même temps, les tarifs seront plus élevés.

Pour le directeur d’Aestheticare, des facteurs différents et personnels influencent le comportement des patients. «Nos patients sont sensibles aux prix des prestations proposées. Mais ils recherchent avant tout la qualité des soins, un bon suivi et, bien sûr, un résultat à la hauteur de leurs espérances», dit-il. Il ajoute que cette augmentation du pouvoir d’achat des patients étrangers doit certainement peser dans leur décision. Selon lui, le prix n’est pas la seule raison pour laquelle les patients étrangers choisissent Maurice. La qualité des soins, l’environnement médical et les prestations hôtelières sont les facteurs déterminants. Dans sa clinique, le prix varie en fonction du type de soin. D’ailleurs, tout est décidé et conseillé lors de la consultation. «C’est une bonne façon de répondre au mieux à la demande des patients tout en leur confirmant les détails financiers», précise-t-il.

Philippe Paronneau indique que l’évolution des taux de change entre les valeurs monétaires a pénalisé les praticiens. «Notre façon de travailler n’a pas changé. Et notre tarif est resté pareil. Même si nous suivons toujours notre goal standard avec les fournitures les plus réputées et les plus fiables», nuance-t-il. Il concède que les tarifs pratiqués doivent être adaptés à la situation économique du pays. «Il y a deux façons de se démarquer : soit par des prix attractifs soit par l’excellence. L’idéal serait bien sûr un mix des deux. Il ne faut pas mettre l’accent que sur le prix quitte à offrir un service médiocre», estime-t-il.


LES FEMMES MAJORITAIREMENT INTÉRESSÉES

La médecine esthétique séduit majoritairement les femmes. Du côté d’Aestheticare Ltd, la proportion est d’environ 5 femmes pour 1 homme, avec une tranche d’âge très large même si la tranche des quarantenaires est la plus représentée. Même constat chez C-Care, où il y a davantage de femmes qui font appel à leurs services que d’hommes. Une estimation d’un ratio de 4:1. La majorité de leur clientèle est généralement âgée de 35 ans et plus. Chez Dental Esthetic International, le plus jeune patient du cabinet a environ 1 an et le plus âgé a plus de 95 ans. «Il n’y a pas d’âge pour avoir besoin de nos services. La parité homme / femme est assez bien respectée bien que ça soit souvent les femmes dans la famille qui fassent le premier pas», fait comprendre Philippe Paronneau.


POSITIONNER MAURICE SUR LA CARTE DU TOURISME ESTHÉTIQUE

Le tourisme esthétique pourrait amener sa pierre à l’édifice de l’économie mauricienne. Le Dr Kheeldass Jugun fait ressortir que la médecine esthétique est un marché très spécialisé à Maurice. «Nous avons la volonté de démocratiser cette pratique et de mettre en lumière notre expertise. L’industrie doit pratiquer des tarifs compétitifs, illustrer le résultat de procédures invasives et non invasives et surtout démontrer que nos services sont conformes aux normes internationales. Nous devons positionner l’île Maurice sur la carte du tourisme esthétique et faire de notre île une destination médicale de confiance dans la région de l’océan Indien. Il est rejoint par le Dr Didier Van Den Broeck. Celui-ci affirme que la médecine esthétique pourrait devenir un segment dominant grâce à l’augmentation globale de la qualité et de la diversité de l’offre de soins dans le secteur. La médiatisation et une communication efficace sont essentielles.

LES SOINS EN GRANDE DEMANDE

Chez C-Care, Wellkin, les femmes font souvent appel à leur service après leur grossesse pour de l’abdominoplastie, de la liposuccion ou encore pour la réduction mammaire mais il y a aussi celles en quête de soins anti-âge. Elles sont âgées de 40 à 60 ans et font appel à des services pour l’injection de botox ou des ‘fillers’ au visage. Aestheticare enregistre des demandes variées qui concernent essentiellement la poitrine, le visage et la silhouette.

 


La liposuccion est une des procédures les plus fréquentes de la chirurgie plastique à Maurice

 

Dr Krishna Munnee en salle d'operation

Dr Krishna Munee est chirurgien plasticien enregistré à Maurice. Il pratique la chirurgie esthétique et la chirurgie reconstructrice depuis plus de 15 ans. Travaillant à la fois dans les hôpitaux publics et les cliniques privées, il participe également à des activités bénévoles en faisant partie de missions internationales telles que «Operation Smile», dans le cadre duquel des services médicaux gratuits sont destinés aux enfants nécessitant une réparation de fente labiale et palatine.

Le Dr Krishna Munee est l’auteur de nombreuses publications scientifiques. Il participe et donne régulièrement des conférences. Il rappelle que la chirurgie plastique se développe continuellement. «On doit toujours introduire des équipements de pointe tout en acceptant les innovations et nouvelles technologies. Il faut constamment répondre aux demandes des patients qui changent de jour en jour. Aussi, comme l’obésité et le surpoids sont en augmentation à Maurice, la liposuccion est une des procédures les plus fréquentes de la chirurgie plastique ici», dit-il.

Le chirurgien plasticien offre un large éventail de traitements et des chirurgies plastique et reconstructrice, notamment sur la peau : nævus, kystes, lipomes, neurofibrome, cancers – l’excision, la biopsie et la réparation les injections de Botox pour les rides et les maladies au niveau des muscles comme la dystonie cervicale et la dystrophie musculaire, ulcères de varices et plaies non cicatrisées ainsi que le traitement de brûlures aiguës et des séquelles de brûlure. Mais aussi au visage comme le lifting du visage, chirurgie des paupières, augmentation ou réduction des lèvres, chirurgie du menton, la rhinoplastie, le lifting du cou, la chirurgie des oreilles, le traitement de l’acné, etc.

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