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Piscines et solutions de traitement d’eau : Le marché porté par l’hôtellerie et l’immobilier

Ces dernières années, il y a une certaine tendance à la démocratisation de la piscine à Maurice. Cela se traduit dans la demande en hausse pour ces objets autrefois considérés comme luxueux, d’autant plus que la période estivale s’installe. Le point avec les opérateurs du marché.

Un temps au ralenti avec les confinements et l’arrêt des activités, le marché des piscines et des solutions de traitement d’eau se porte bien. Tiré par l’immobilier et l’hôtellerie, elle devrait aussi bénéficier de la réouverture des frontières et de la reprise économique. L’économie mauricienne reprend des couleurs. Si c’est une note positive, les opérateurs préfèrent opter pour la prudence. Et pour cause : le marché des piscines et du traitement d’eau reste sensible aux conséquences de la crise sanitaire, même si c’est aussi un marché qui va de pair avec l’immobilier, secteur plutôt porteur. «D’un côté, les clients faisant face à des difficultés financières ont été contraints de mettre leurs projets en stand-by. De l’autre, le confinement et la fermeture des frontières ont favorisé les constructions, les rénovations et l’amélioration du confort à domicile. La piscine étant un élément de valorisation des biens immobiliers et un lieu de bien-être et de détente, son marché reste fortement au beau fixe. Il faut tout de même suivre de près la tendance du marché avec la réouverture des frontières», constate Guy Merven, Sales Manager de Nabridas, dans un état des lieux du marché. Nousrat Emambocus, Sales Engineer du département Water Solutions de Rey & Lenferna, parle aussi de la nouvelle tendance qui fait que la plupart des maisons nouvellement construites comprennent une piscine. «Par conséquent, il existe déjà un marché pour les équipements de piscine à Maurice par rapport aux années précédentes. Cependant, comme une piscine n’est pas une nécessité, nous avons rencontré des clients qui en ce moment mettent plus d’efforts pour terminer leurs maisons d’abord et garder le projet de piscine pour après, surtout avec l’augmentation sans précédent du coût des matériaux de construction», dit-elle. Celle-ci dit aussi noter une demande croissante pour les équipements de piscine venant des hôtels et villas ces dernier temps avec la réouverture des frontières, car les piscines doivent être en bon état de fonctionnement pour les clients. Patrick Rey, directeur d’Audax Ltd, quant à lui, dit s’attendre à une véritable reprise, certes progressive, avec l’ouverture des frontières et le parc hôtelier qui se remet en marche. En effet, selon lui, le développement s’est arrêté à l’île Maurice en mars 2020. «Pendant presque 18 mois où nous avons connu deux confinements, le développement en général a ralenti. Les hôtels ont, quant à eux, plus ou moins tous fermé les tiroirs de dépenses en ce qui concerne la maintenance des services essentiels comme le traitement des eaux et ou de la piscine. Si la tendance se maintient, nous devrons voir plus d’activités de ce côté. En ce qu’il s’agit de nouveaux projets, ce sera plutôt vers la mi2022 que les choses devraient se concrétiser», estime-t-il.

40-50% plus cher

Le marché des piscines et des traitements des eaux n’évolue évidemment pas en vase clos. Comme bien d’autres secteurs, il a été impacté par les répercussions de la crise sanitaire. S’il y a eu ralentissement, il y a aussi eu augmentation des coûts de fret et d’importation, ce qui a certainement eu un impact sur les prix pratiqués. «Comme tous les secteurs dépendant des importations de matières premières, celui de la piscine n’est pas épargné par des augmentations de coûts et nous sommes contraints de sans cesse réajuster nos prix», confie Guy Merven. Même son de cloche du côté d’Audax ou Patrick Rey qui confirme la hausse des prix : le client doit s’attendre à des variations entre 40 à 50 % d’augmentation pour le même produit, comparé à 2019. «Le fer et le ciment coûtent plus cher, ce qui a un impact direct sur le coût de construction. En ce qui concerne les solutions importées, le fret pénalise le coût des produits. Outre les prix de fret, à la source les produits d’entretien de piscine ont connu une augmentation de plus de 50 %. Cela a un impact direct sur l’entretien d’une piscine domestique ou dans un environnement collectif tel l’hôtel et autres établissements», indique cet interlocuteur. Il n’y a cependant pas que la grisaille au tableau, car l’été arrive avec ses journées ensoleillées et ses grandes chaleurs. Et la belle saison est porteuse d’espoir d’une possible hausse dans les commandes. C’est du moins ce que laisse entendre Guy Merven. «Avec l’arrivée de la période estivale, il est certain que nos clients vont s’activer à remettre leur piscine en état afin de pouvoir en profiter. Nous sommes prêts et nos quatre pool shops sauront répondre à la demande. Du côté des piscines, comme chaque année, certains prévoyants ont déjà installé leur piscine pour assurer leur été de rêve, d’autres sont en cours de finalisation pour une livraison au courant de la période festive». D’ailleurs, le Sales Manager indique que chez Nabridas, il y a, cette année encore, des nouveautés pour l’été. À l’écoute de sa clientèle, la société a lancé deux nouvelles piscines. La première étant la Diamond 6, une piscine de 6m x 3,5m, petite sœur des Diamond 8 et 10. La seconde est l’Il O Cerf 7, une piscine de 7m x 3,5m qui allie à la fois baignade et détente. Nabridas a également étoffé son offre en lançant son salon modulable dans la gamme de mobilier d’extérieur «Aquachic». «Ce salon est fabriqué à partir de fibre de verre hautement résistant au soleil, aux produits chimiques de la piscine et à l’environnement extérieur. Il est commercialisé en modules, ce qui permet aux clients de les agencer selon leurs envies et en fonction de leur budget», indique Guy Merven.

Demande croissante pour les équipements de piscine avec la réouverture des frontiers

La hausse des prix pousse à se tourner vers des alternatives

Si selon Patrick Rey, la conception des piscines ne va pas connaître de changement drastique malgré la hausse des coûts, il constate néanmoins que d’autres prestataires de service se sont installés à l’île Maurice depuis quelques années, offrant des kits semi-industrialisés. Les choses pourraient changer en ce qui concerne les produits de traitement d’eau, estime-t-il. Il se pourrait effectivement que cela mène vers une adaptation pour se tourner vers les traitements aux ultraviolets, au sel ou autre méthode récente ne nécessitant pas l’importation de produit. Nousrat Emambocus confirme que le marché de la piscine a bien évolué au fil des années. «De nos jours, nous n’avons pas seulement des pompes à vitesse fixe mais nous avons également des pompes de piscine à vitesse variable, ce qui permet d’économiser en termes de consommation d’énergie. Les pompes refroidies à l’eau sont aussi la nouvelle tendance et l’absence de ventilateur rend la pompe plus silencieuse et ne dérange pas les baigneurs», indique-telle. En termes de traitement de l’eau de piscine, le moyen le plus récent de désinfecter l’eau de piscine consiste à utiliser des électrolyseurs au sel, grâce auxquels les produits chimiques dangereux comme le chlore ne sont plus manipulés manuellement. «Du sel de chlorure de sodium est ajouté à l’eau de la piscine et grâce au processus d’électrolyse, du chlore est produit et assainit l’eau. On peut aussi installer des pompes de dosage pour injecter automatiquement le chlore ou de l’acide dans la piscine», dit-elle.

 

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