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Stéphane Chasteau de Baylon (Chief Operating Officer, DCS) : «Nous mettons en œuvre des actions clés pour un meilleur engagement en faveur des solutions durables»

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Stéphane Chasteau de Baylon

À l’heure même où le secteur de la blanchisserie essaie de sortir la tête de l’eau après une pandémie et deux confinements, le COO de DCS ne s’avoue pas vaincu et reste quand même optimiste quant à un éventuel rebond.

Quels ont été vos plus gros défis durant ces deux dernières années ?

Nos plus gros défis ont été de continuer à fournir le service aux hôpitaux et autres établissements de santé malgré la quasi-fermeture des établissements hôteliers, qui représentent entre 80 et 85 % de nos volumes. Comme vous pouvez l’imaginer, faire sortir en mer un porteavions pour un seul avion de chasse a des impacts économiques et opérationnels conséquents. Nous avons dû réduire nos dépenses afin de traverser la période concernée tout en maintenant la motivation de nos employés malgré les faibles revenus. Cela n’a pas été facile de maintenir nos engagements envers nos fournisseurs, mais nous y sommes arrivés malgré tout. Et certes, le plus gros défi a été de garder notre certification Ecolabel, de garder notre certification ISO, de maintenir nos standards d’hygiène et de qualité. Comme vous le savez, ce sont généralement les premiers éléments qui passent à la trappe. Et nous avons pris le pari de les conserver au détriment de notre compétitivité tarifaire.

Devrait-on s’attendre à un éventuel boom quant à la reprise des activités hôtelières au niveau des services de blanchisserie ?

Nous ne nous attendons pas à un boom dans notre secteur car, tout comme nous, nos partenaires, les hôteliers, ont eu à faire des choix et appliquer des mesures afin de minimiser l’impact financier de cette période difficile. La réduction de leurs dépenses et de leurs coûts de manière générale en fait évidemment partie. C’est pour cela que nous parlons plutôt de reprise graduelle des activités. Pour un complet retour à la normale, quelles sont les stratégies que vous avez mises en œuvre ? Nous ne maîtrisons malheureusement pas «le retour à la normale» car nous sommes tributaires de l’industrie touristique, des lois, des influences mondiales, entre autres. Notre stratégie a longtemps été de ne pas impacter nos clients et de réduire nos coûts afin de garder nos prix. Cet exercice s’est révélé challenging pendant la période pandémique. Mais il est quand même mathématiquement impossible pendant la période post-Covid ou encore le conflit russo-ukrainien dépendant de comment vous souhaitez voir les choses.

Peut-on s’attendre à une expansion du secteur lui-même ?

Si on peut s’attendre à une évolution du secteur, une expansion ne nous semblerait pas le terme approprié. Certes nous pouvons avoir de nouveaux hôtels ou de nouveaux hôpitaux mais de là à parler d’expansion, nous pensons que c’est un peu «far fetched». Par contre, une évolution du secteur avec de nouvelles pratiques, de nouveaux services, de la modernisation, et de la responsabilité écologique, cela nous semble plus approprié. Et c’est notre rôle au quotidien.

Justement, à l’ère où les développements durables sont préconisés, quelles sont les actions clés de votre entreprise ces dernières années en faveur de solutions durables dans la blanchisserie ?

Ces actions, nous les travaillons au quotidien ! Et nous y avons investi d’énormes sommes. Il est inquiétant de voir des établissements – qu’ils évoluent dans l’alimentaire, l’hôtellerie ou l’hospitalité – se voir décerner des «labels» d’hygiène ou d’écologie et de voir que derrière le rideau, leurs items sont traités à moindre coût dans des conditions hors des normes écologiques et hygiéniques. Notre dernier en date est l’acquisition d’une machine multisolvant (aux couleurs de notre lagon local) à la pointe de la technologie, première et unique. Celle-ci utilise des solvants écologiques contrairement au perchloroéthylène solvant polluant utilisé avant et ailleurs.

Pour ne pas s’arrêter là, notre engagement pour un environnement plus vert est d’abord de contrôler nos émissions grâce à une chaudière bien entretenue, modernisée et automatisée pour assurer une plus grande efficacité de combustion. Elle est régulièrement entretenue par les ingénieurs d’Afrique du Sud. Il y a aussi l’utilisation de véhicules électriques zéro émission – nous en possédons actuellement cinq au total. Chez DCS, nous utilisons principalement l’eau de notre forage pour réduire notre impact sur le réseau d’eau douce de la CWA et nous possédons aussi une usine de recyclage d’eau pour aider à réduire davantage notre consommation d’eau douce. Quant à l’électricité, notre réseau a été revu et optimisé pour en réduire les pertes. DCS est équipée de cinq groupes électrogènes pour alimenter toute l’usine en cas de coupure de courant du CEB afin d’éviter tout arrêt de production. Sans oublier que la sécurité de nos employés et de nos équipements ont été renforcées grâce à l’installation de nouveaux dispositifs de sécurité et à des contrôles mensuels.

D’éventuels projets ?

Des projets, nous en avons évidemment énormément et ils sont principalement liés à une réduction de notre empreinte carbone. Nous souhaitons mettre en œuvre l’utilisation de l’énergie solaire pour l’alimentation des bureaux, convertir le reste de notre flotte en électrique, investir dans la conversion de notre chaudière pour un fonctionnement au gaz naturel et utiliser des matières biodégradables pour l’emballage. À noter aussi que nous l’avons déjà mais que le coût ne peut pas encore être absorbé par nos clients. Pour des questions d’hygiène, principalement dans le domaine hospitalier, nous devons emballer les items.

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