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Tourisme d’affaires : La reprise malgré les conditions défavorables

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Plombé par les revers de la covid-19 presque deux années durant, le tourisme d’affaires reprend son envol depuis 2022. Le World Travel and Tourism Council Table sur une croissance moyenne annuelle de 5,5 % jusqu’en 2032, en soulignant l’importance des voyages d’affaires dans l’écosystème du voyage et du tourisme. à maurice, les opérateurs sont optimistes, bien que la compétition soit rude dans ce domaine.

Aux constats effectués par le world travel and tourism council (wttc), les voyages d’affaires ont été affectés de manière disproportionnée par la covid-19, avec une baisse des dépenses de 56,2 % en 2020. Après presque deux années d’arrêt, ou presque, de l’industrie mondial des voyages et du tourisme en raison des restrictions et retombées liées à la covid-19, les analyses indiquent une embellie amorcée depuis 2022. Les arrivées touristiques enregistrées mensuellement depuis la pleine réouverture des frontières mauriciennes témoignent de l’embellie continue dans le secteur touristique mauricien, et ce, en dépit de la guerre que livre la russie à l’ukraine depuis une année, et qui complique la situation socio-économique, la stabilité et la solvabilité des entreprises à l’échelle mondiale. Malgré les incertitudes dues à ces facteurs, l’optimisme est au rendez-vous pour les acteurs du tourisme d’affaires mauricien.

Dans les pays dont l’économie est en développement, les voyages d’affaires jouent souvent le rôle principal dans la croissance du secteur des voyages et du tourisme au sens large, en créant l’infrastructure et les emplois nécessaires au transport, à l’hébergement et à d’autres services que les voyageurs de loisirs et l’économie en général pourront exploiter en temps voulu», explique le World Travel and Tourism Council dans le rapport ‘Travel & Tourism – Economic Impact 2022: Global Trends 2022’ sorti en août dernier. Malgré les défis des deux dernières années, le secteur s’adapte et se redresse, note le WTTC. Après des projections d’une nouvelle croissance de 41,1 % en 2022, précisait le rapport d’août dernier sur les tendances globales, une progression annuelle moyenne de 5,5 % est attendue entre 2022 et 2032, positionnant les voyages d’affaires comme élément incontournable de l’écosystème du voyage et du tourisme mondial.

«Le segment MICE a connu une reprise plus rapide que prévu dans le monde entier. La fermeture de quelques destinations prédominantes, telles que les États-Unis et l’Asie, a créé une demande accrue pour Maurice de la part des marchés européens et régionaux. Il faut souligner également que la contribution de la MTPA et d’Air Mauritius a été cruciale afin de relancer le secteur et renouveler l’image de la destination mauricienne à l’international», note François Eynaud, CEO de Sunlife.

L’hôtelier souligne d’ailleurs qu’après des années difficiles, c’est avec une grande satisfaction que le retour des touristes d’affaires et des voyages de groupes et conférences sur l’île a été constaté. «Deux ans d’isolement ont alimenté un besoin de contact avec des collègues et des clients, que ce soit lors de réunions, de voyages d’affaires ou sur le lieu de travail. Chez Sunlife, nous avons reçu des demandes sans précédent (dépassant les niveaux pré-Covid) depuis la réouverture des frontières mauriciennes en 2021. Nous avons accueilli bon nombre de clients dans nos resorts, allant de conférences, congrès, ou voyages de groupes pour les meilleurs vendeurs de la destination et de nos hôtels comme la Kuoni’s Cup qui nous avons accueillie du 24 au 30 janvier 2023. Nous en avons d’autres qui sont programmés au cours des prochains mois.»

DES VISITEURS À FORTES DÉPENSES

Si au niveau d’Impact Production Group, acteur incontournable du secteur de l’événementiel et du marché des MICE, l’on demeure optimiste sur la reprise amorcée du tourisme d’affaires, son CEO/General Director, Jean-Luc Manneback, fait ressortir qu’il y a peu de visibilité sur ce marché. «Nous faisons face de plus en plus à des demandes de dernière minute. Les agences MICE sont encore fragilisées par la crise mondiale de la pandémie et la Chine ne commence que timidement à se rouvrir. La crise russo-ukrainienne en Europe n’est pas pour arranger les choses même si notre métier nous oblige à rester optimistes.»

Décortiquant les projections chiffrées de WTTC, Jean-Luc Manneback précise qu’un chiffre de croissance moyenne annuelle de 5,5 %, «quand on part de zéro», s’avère résolument comme un signal positif, «bien qu’il n’indique pas encore que les choses reviennent à la normale», fait valoir le spécialiste du marché du MICE. Il fait remarquer cependant qu’à toutes choses, malheur est bon. «Nos plages, notre océan ont eu le temps de se régénérer durant ces deux années de pandémie pratiquement sans touristes.» Notre interlocuteur soutient que le plus important maintenant demeure de se réinventer «et de se battre car toutes les destinations compétitrices vont tout faire pour capter le marché du MICE et récupérer cette clientèle de niche».

Un point que relève d’ailleurs le rapport ‘Travel & Tourism – Economic Impact 2022: Global Trends 2022’ du WTTC, en détaillant que la reprise dans le tourisme d’affaires variera probablement selon le segment du voyage, du secteur d’activité et du pays. Les voyages d’affaires pourraient revenir plus rapidement en Asie-Pacifique que sur de nombreux marchés européens et américains, peut-on lire dans le document, la reprise pouvant se faire par phases en fonction des secteurs industriels dominants. «Compte tenu de l’évolution des dépenses au cours des dernières années, les secteurs tels que l’industrie manufacturière, l’industrie pharmaceutique et la construction sont les premiers à adopter un retour aux voyages d’affaires.»

Après ces deux années de pandémie de la Covid-19, le marché a connu des mutations. «Au niveau des profils voyageurs, on sent clairement que beaucoup de clients recherchent des destinations qui respectent l’environnement. En termes de budget, nous avons été agréablement surpris de voir que les clients acceptent des augmentations qui ne sont en définitive que proportionnelles à l’inflation, aux taux de change et aux hausses de salaires», indique Jean-Luc Manneback. François Eynaud, CEO de Sunlife, nous signale également que les réunions intégrant la notion de développement durable figurent parmi les plus demandées. Il en va de même pour les conférences virtuelles/hybrides.

La valeur des réunions en face à face ne peut être sous-estimée, étaye le WTTC à ce sujet, et elles ne seront jamais entièrement substituées par des réunions en ligne, concède-t-il. «En outre, le tourisme MICE a le potentiel d’amener de grandes quantités de visiteurs à fortes dépenses vers une destination, augmentant ainsi de manière significative les revenus du tourisme. Il peut également prolonger la saison touristique tout en contribuant à la synergie des idées et à l’augmentation des ventes aux entreprises. En outre, l’essor des «vacances-travail», rendu possible par le travail à distance et la flexibilité, offre de nouvelles possibilités aux fournisseurs de voyages et aux destinations.»

Vital pour de nombreux secteurs de l’économie mondiale, réitère le WTTC, le secteur du tourisme et des voyages d’affaires dépend de la collaboration de toutes ses parties prenantes pour trouver des solutions afin d’aider à son rétablissement.


TENDRE VERS ZÉRO POLLUTION DANS L’AVIATION

L’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) a pris l’engagement en octobre dernier d’atteindre zéro émissions nettes de dioxyde de carbone (CO2) pour l’aviation d’ici 2050. Maurice envisage d’ailleurs de soumettre un plan d’action actualisé sur la réduction des émissions de CO2 dans ses opérations aériennes internationales. «Ce sont des belles résolutions mais il faut d’abord commencer par faire de sorte à ne pas polluer notre belle île avec des détritus qui jonchent nos plages et nos routes (à l’instar des bouteilles en plastique et des sacs poubelles). Cependant, si nous arrivons à atteindre les objectifs de l’OACI tout en augmentant les arrivées touristiques, ce serait magnifique, mais j’ai des doutes» réagit Jean- Luc Manneback, CEO/General Director d’Impact Production Group.


FOIRES ET SALONS, COMPOSANTES INCONTOURNABLES DU TOURISME D’AFFAIRES

Comment la technologie et la digitalisation affectent-ils ce sous-segment touristique ? Jean-Luc Manneback est d’avis que la communication digitale, moyen indéniablement rapide et efficace, est porteuse de résultats. Et ce, grâce aux algorithmes et une communication parfaitement ciblée. «Cependant, les foires et Salons restent d’excellentes plateformes d’échanges impérativement nécessaires pour parler aux clients et leur présenter nos produits», argue ce dernier.

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