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Logistique : Un marché assombri par la crise économique

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L’industrie de la logistique et des transports a toujours été l’épine dorsale du commerce mondial. Elle continuera à être au premier plan de toutes les opérations qui relient l’Afrique au reste du monde. Outre la distance entre les principaux marchés européens et américains, l’île Maurice a dû faire face à de nombreux défis ces trois dernières années. Dans le box des accusés : la pandémie et les crises économiques. Ainsi, selon l’Economic Development Board (EDB), la contribution de ce secteur au PIB est de 0,7 % et le volume des transactions a diminué à 258 972 tonnes en 2021, contre 268 930 tonnes en 2020. La valeur commerciale du port franc a augmenté de 42 %, passant de Rs 24,1 milliards en 2020 à Rs 34,3 milliards en 2021. Entre la congestion portuaire et des problèmes systémiques, les opérateurs de ce secteur mettent en relief les tribulations qu’ils ont rencontrées pendant la pandémie.

Velogic : L’agilité dans un environnement volatil

VELOGIC a dû tenir ferme face aux adversités des crises sanitaires et économiques. Comme le rappelle Neerish Chooramun, Corporate Manager-Marketing & Communication, les chaînes d’approvisionnement traditionnelles ont été profondément perturbées. «Mondialement, outre les pénuries de maind’œuvre dans des secteurs de production clés, la plus grande disruption logistique a été les congestions portuaires, surtout du fait que les conteneurs étaient mal positionnés et l’évacuation des ports était problématique avec une pénurie de main-d’œuvre. Cela dit, nous constatons un retour à la normale.» Afin d’atteindre un nouveau cap de sa croissance, Velogic a fait son entrée sur le marché secondaire de la Stock Exchange of Mauritius en décembre 2021. Cela lui permet d’être plus visible tant pour sa clientèle que pour la communauté des investisseurs. Pour Neerish Chooramun, cette cotation en Bourse ouvrira les possibilités de financement pour leur croissance. «Pour notre l’année financière à juin 2022, Madagascar, Kenya et l’Inde ont fait une belle croissance qui s’est ajoutée à des résultats louables à Maurice. Cela s’est traduit par une rentabilité record pour la société. Nous avons jusqu’ici pu montrer de l’agilité dans un environnement volatil, en solutionnant tant bien que mal les besoins de nos clients, reflétant les efforts de l’ensemble du personnel. Nous avons maintenu cette même cadence pendant les six premiers mois de notre année financière.»

Quid de la croissance pour ce secteur en 2023 ? Le Corporate Manager-Marketing & Communication dessine un portrait sombre quant à son évolution. Il avance qu’une récession se profile à l’horizon. «Pour venir soutenir cela, l’OMC a tout récemment prédit qu’en 2023, le commerce mondial devrait quasiment stagner face à la hausse des prix de l’énergie et les resserrements monétaires, opérés par de nombreuses banques centrales. Étant donné que la logistique dépend de l’économie mondiale, le secteur devra faire face à un affaiblissement sur la demande d’importation.»

Celero : Des équipes dédiées à de multiples interventions

CELERO note que la pandémie a été un élément clé pour révéler la fragilité de la chaîne d’approvisionnement mondiale et en exacerbant les problèmes systémiques. Pour Jean-Alain Marie-Louise, Logistics Manager de Celero, la plupart des organisations exploitent depuis longtemps leur chaîne d’approvisionnement comme un centre de coûts, conçu pour être reproductible et rentable à volume élevé, en s’attendant à ce qu’il soit rarement confronté à des perturbations opérationnelles importantes.

«De nombreuses entreprises qui conduisaient leurs organisations de chaîne d’approvisionnement à être très légères et rentables depuis des décennies repensent maintenant cette stratégie. Ils s’inquiètent de la croissance du chiffre d’affaires alors que l’entreprise a du mal à mettre les produits sur les étagères et entre les mains des consommateurs. Les solutions à court terme qu’ils ont appliquées pour surmonter les perturbations et l’incertitude, comme conserver un stock de sécurité supplémentaire ou fabriquer des composants qu’ils ne peuvent pas acheter facilement, sont déjà épuisées ou s’épuisent rapidement», souligne Jean-Alain Marie-Louise.

Celero met l’accent sur le bien-être de ses employés afin de soutenir la productivité. «Nous avons mis en œuvre de nouvelles thodes de travail pour fournir efficacement des capacités de collaboration depuis l’enlèvement de la marchandise jusqu’à la livraison

Jean-Alain Marie-Louise note toutefois que la durée et l’issue de la guerre en Ukraine, ainsi que la réponse à l’augmentation de l’inflation et au ralentissement de l’économie mondiale, sont susceptibles d’impacter la croissance du marché. «Les ralentissements seront plus prononcés en Europe et en Amérique du Nord, qui devraient connaître une croissance beaucoup plus faible en dessous de la moyenne mondiale. Le marché sera dicté par l’Asie, qui devrait connaître une croissance solide du secteur du commerce de détail au cours de l’année à venir.»

Cargotech : Travailler en indépendant

CARGOTECH veut être un accompagnateur indispensable pour les clients. Cette entreprise spécialisée dans la logistique ajoute qu’il faut mettre tout en œuvre pour les servir. «Si on veut être à jour, il faut avoir le temps de se documenter, de faire fonctionner ses contacts de par le monde, d’apprendre ce que font les autres clients, surtout pour Maurice qui est exportateur de produits, de savoir ce que font leurs acheteurs, mais aussi leurs compétiteurs», estime Kishore Beegoo, le Managing Director de Cargotech.

De ce fait, dans l’optique de maintenir ses prix, Cargotech n’est rattaché à aucun groupe ni ne possède de bureau à l’étranger. «Cargotech travaille avec un minimum de trois agents dans chaque pays et les met en permanence en compétition et ne prend que celui qui lui donne le meilleur qualité prix/service pour chaque expédition.» Depuis la période pandémique, l’entreprise a érigé une entité permanente de collecte d’informations pour s’assurer qu’elle propose le meilleur produit et service.


Neerish Chooramun (Corporate Manager – Marketing & Communication de Velogic) : «Nous finalisons une nouvelle acquisition au Kenya»

Au niveau de vos opérations, comment abordez-vous 2023 ?

Nous continuerons à mettre l’accent sur l’accompagnement de nos clients en les encadrant dans leur croissance et en proposant des solutions adaptées à leurs besoins, spécialement en cette période d’incertitude.

Quels sont les marchés sur lesquels opère votre entreprise ?

Nous comptons à ce jour 38 bureaux sur sept notamment à l’île Maurice, l’île de la Réunion, Madagascar, Kenya, l’Inde, France et Singapour. De plus, nous pensons que les marchés émergents où nous sommes présents regorgent d’opportunités ; à l’instar de Madagascar, du Kenya et de l’Inde. Madagascar est un pays avec beaucoup de potentiel tandis que nous finalisons une nouvelle acquisition au Kenya. Quant à l’Inde, nous avons ouvert un dixième bureau en 2022 et continuerons dans ce même élan en 2023.

À l’heure la lutte contre le réchauffement climatique amène à repenser certains systèmes de production, quels sont les enjeux climat pour le secteur de la logistique ?

Nous reconnaissons l’impact de notre activitésur le réchauffement climatique. Le secteur de la logistique utilise principalement des combustibles fossiles pour transporter des marchandises. Avec une forte orientation vers le développement durable, nous travaillons à  réduire progressivement les impacts négatifs des activités sur l’environnement à mesure que l’industrie du transport adopte de nouvelles normes et de nouveaux carburants. Pour renforcer notre engagement sur les questions environnementales et sociales avec les autres acteurs économiques, Velogic a adhéré à la charte SigneNatir, une initiative communautaire de Business Mauritius pour rendre l’île Maurice plus respectueuse des hommes et de l’environnement.

Notre domaine d’intervention comprend l’intégration des principaux piliers tels que le développement durable et l’économie circulaire. Dans notre quête à adopter une logistique plus verte, nous avons initié plusieurs plans d’action pour faire un pas de plus vers un avenir durable. Nous nous engageons à réduire notre empreinte carbone, majoritairement classée Scope 3, c’est-à-dire, émise par nos principaux fournisseurs ; lignes aériennes et maritimes. À mesure qu’ils adopteront des carburants plus verts, l’empreinte carbone de l’entreprise diminuera également.

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