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Rafick Assenjee (directeur associé, Diamond Estate) : « Envisager une baisse des prix apparaît quoiqu’il en soit assez peu réaliste »

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Rafick Assenjee

L’immobilier de luxe continue-t-il de séduire toujours autant les investisseurs malgré la crise sanitaire et économique actuelle ?

Beaucoup d’investisseurs cherchent effectivement toujours des destinations refuges. Cependant, le contexte sanitaire incertain compromet leur venue et repousse d’autant plus leurs projets d’acquisition. Tant que cette incertitude persistera, elle restera un frein pour les investissements étrangers.

Certains promoteurs avaient fait part, au début de la crise sanitaire, de leur intention de reporter certains projets à plus tard. La situation s’est-elle suffisamment améliorée pour remettre ces projets sur les rails?

Le problème sous-jacent est bien plus complexe qu’il n’y paraît. Il existe un danger systémique que l’on semble oublier de prendre en considération : l’inflation soit l’augmentation drastique des coûts de la construction qui est un enjeu majeur et mondial. Les promoteurs qui ne reportent pas à plus tard leurs projets ne pourront pas absorber l’augmentation des coûts des matières premières sans la répercuter sur le prix de vente des biens. Les investisseurs seront-ils prêts à acheter plus cher : c’est la question que l’on doit se poser.

Les attentes des investisseurs ont-elles changé par rapport à la situation pré-covid?

Ils cherchent toujours à obtenir le meilleur rapport qualité-prix avec une prédominance pour la bonne affaire. Celle-ci reste difficile à dénicher car les biens déjà construits ne se négocient généralement pas à la baisse et ceux vendus sur plan ne pourront pas voir diminuer leur prix pour les raisons évoquées.

Certains observateurs disaient craindre une baisse des prix au lendemain de la reprise économique. Où en est-on aujourd’hui ?

Cela est loin d’être le cas aujourd’hui, toutefois tout marché tend à se rééquilibrer avec le temps. Envisager une baisse des prix apparaît quoiqu’il en soit assez peu réaliste. Depuis des décennies, la tendance dans l’immobilier est plutôt à la hausse.

Avez-vous eu un retour des investisseurs quant à leurs intentions en matière d’investissements immobiliers dans le secteur du luxe?

Il y aura toujours une demande dans le domaine du luxe, mais celle-ci reste limitée en raison de la taille et de l’attractivité de notre marché. Cette demande ne va certainement pas croître de manière significative en sortie de crise, car notre taille n’a pas changé et nous sommes dans un univers mondialisé et concurrentiel. D’autres destinations très attractives tant au niveau des prix de vente que des avantages fiscaux attirent des clients fortunés.

Quelles sont les hypothèses de reprise pour 2022 ?

Difficile de prédire l’évolution de la crise sanitaire et des décisions politiques qui seront prises. Celles-ci auront un impact direct sur la croissance du pays. En tant qu’acteurs économiques, nous n’avons pas vraiment de prise sur cette réalité.

Au vu de la crise économique qui se profile eu Europe, pensez-vous qu’il faille désormais d’aller chercher les acheteurs dans des marchés encore inexploités jusqu’à présent ? Lesquels ?

Nos marchés historiques ont toujours été la France et l’Afrique du Sud, aucun autre pays en particulier n’apparaît comme étant plus porteur que ces 2 principaux marchés. Cela dit, les orientations stratégiques que l’île Maurice serait prête à envisager pourraient nous démarquer des destinations concurrentes.

Pour continuer à séduire les investisseurs, les projets immobiliers doivent innover. Quelles sont, selon vous, les améliorations qui devront être faites ?

L’innovation ne doit pas forcément se faire au niveau technique mais plutôt dans l’approche et le rapport que l’on entretient avec les clients étrangers. Il faut surtout revenir sur des priorités de base, une construction saine donc bien mise en œuvre. L’amélioration doit concerner la maîtrise d’ouvrage avec une volonté de bien faire et la maîtrise d’œuvre s’appuyant sur des compétences nécessaires pour livrer des produits au niveau de qualité des constructions européennes.

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