La reprise des activités économiques aura été marquée, cette année, l’effort soutenu des acteurs de la construction. Outre les projets déjà en cours, l’on ne compte plus les chantiers d’envergure qui sont sortis de terre au lendemain du discours budgétaire. Le gouvernement, avait en effet souhaité faire de ce secteur le fer de lance de la reprise économique. Un pari qui, aux dires des principaux opérateurs, a été relevé haut la main. Reste désormais à savoir si la croissance sera au rendez-vous.
Preuve du dynamisme actuel du secteur, le groupe UBP a récemment annoncé le rachat de Drymix et Pre-Mixed pour Rs 376 millions. Une acquisition stratégique qui permet, selon l’entreprise, de « générer de la valeur en permettant l’amélioration des synergies au sein du groupe. » L’on soulignera également l’acquisition, par Cementis Investment, filiale de Taylor Smith Investment, des filiales de l’ex-LafargeHolcim à la Réunion, Madagascar, Comores et Mayotte. Là encore, ce développement majeur démontre que les principaux opérateurs, loin de se laisser abattre par le contexte économique, veulent croire dans la reprise.
Seule ombre au tableau : la montée inexorable des prix. Si les opérateurs, face à la menace d’un contrôle des prix par l’état, ont lancé sur le marché une gamme de produit au prix inchangé, ils ont cependant prévenu qu’une hausse serait inévitable à moyen terme. En effet, difficile pour ces derniers de continuer à absorber la hausse du cours du fret ainsi que la dépréciation de la roupie. En bout de chaîne, ce sont les consommateurs – toujours eux – qui devront payer la note. Et elle risque d’être très salée. Car outre le ciment, le prix de quasiment tous les matériaux de construction, ont pris l’ascenseur ces derniers mois. À tel point que certains jeune couples, qui prévoyaient de se construire une maison, ont été contraints de remettre à plus tard leur projet, faute de moyens.