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Maladies cardio-vasculaires : Première cause de mortalité chez la femme

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Les maladies cardio-vasculaires ne cessent de gagner du terrain et sont responsables du décès d’une femme sur trois à Maurice. Le Dr Fadil Sohawon, médecin généraliste, évoque les facteurs de risque cardio-vasculaires propres aux femmes.

Les maladies cardio-vasculaires demeurent la première cause de mortalité chez la femme et constituent un problème de santé publique d’autant plus inquiétant que leur incidence et la mortalité liées augmentent chez les femmes les plus jeunes. Cette évolution alarmante peut s’expliquer par une modification des comportements ainsi que par une méconnaissance et une sous-estimation du risque cardiovasculaire féminin, entraînant des inégalités de prise en charge.

«À Maurice, 2 000 personnes meurent chaque année des suites de maladies cardio-vasculaires. En 2006, on a procédé à 650 chirurgies cardiaques. Et en 2016, le nombre a doublé jusqu’à atteindre les 1 300», indique le médecin généraliste.

L’hypertension artérielle, le diabète de type 1 ou de type 2, le tabagisme, la dyslipidémie sont parmi les principales causes de la prévalence des maladies cardio-vasculaires et du taux de mortalité élevé. Il y a aussi l’excès de cholestérol dans le sang (hypercholestérolémie). S’ajoute à cela un risque sous-évalué, associé à une inégalité préjudiciable de la prise en charge et à une surmortalité.

Outre les facteurs de risque cardiovasculaires traditionnels, dont le tabac, l’alcool, la sédentarité, le diabète, le cholestérol, l’obésité, l’hérédité et l’âge, il y en a qui exposent plus les femmes aux maladies cardio-vasculaires, dont le risque hormonal – spécifique aux femmes. «Ce risque est lié à trois facettes de leur vie : la contraception avec estrogène de synthèse (comprimé, anneau vaginal ou patch), la grossesse et la ménopause. Le risque d’accidents artériels dû à la contraception avec estrogène de synthèse dépend principalement du tabagisme associé, de l’âge (plus de 35 ans), de l’existence d’autres facteurs de risque comme l’hypertension artérielle, le diabète, l’obésité sans oublier la migraine avec aura ou la migraine ophtalmique», énumère-t-il.

Par ailleurs, la prééclampsie, l’hypertension gravidique et le diabète gestationnel sont parmi d’autres facteurs de risque spécifiques d’accidents cardio-vasculaires, classiquement un peu plus tard dans la vie de la femme, et cela, surtout en l’absence de mesures de prévention adaptées.

Ménopause et facteurs psychologiques.

Les perturbations hormonales à la ménopause sont, elles, responsables d’un syndrome métabolique dont l’obésité abdominale, la dyslipidémie et le diabète, mais aussi d’un syndrome vasculaire : artères plus rigides, hypertension artérielle, artères athéromateuses avec plaques de cholestérol. «À la ménopause, sans hygiène de vie adaptée et dépistage ciblé des facteurs de risque, le risque d’accidents cardio-vasculaires peut rattraper rapidement celui des hommes», observe le Dr Fadil Sohawon.

Par ailleurs, les facteurs psychologiques peuvent également être à l’origine d’un risque plus important chez les femmes. Les facteurs psychosociaux font que deux fois plus de femmes que d’hommes souffrent d’un épisode dépressif et elles sont plus fréquemment dans une situation socio-économique défavorisée. «Ces facteurs de risque sont davantage liés à la maladie coronaire chez elles que chez les hommes, pour en faire un facteur de risque aussi important que l’hypertension artérielle et le diabète», résume notre interlocuteur en se basant sur l’étude Interheart 2004.

Des symptômes différents des hommes

Les femmes ont en moyenne 10 ans de plus au moment de faire un infarctus du myocarde. Mais avec l’âge, la mortalité par suite d’accidents cardiaques augmente. Cela explique pourquoi les femmes meurent plus souvent d’infarctus du myocarde que les hommes. Les symptômes sont souvent moins explicites que chez les hommes. C’est pourquoi il s’écoule parfois plus de temps avant que l’infarctus du myocarde ne soit décelé et traité chez la femme. Chez la femme, il se peut que les symptômes suivants soient les seuls signaux d’alarme : difficultés à respirer, nausées inexplicables et vomissements, sensation de pression dans la poitrine, le dos ou l’abdomen même si les symptômes «classiques» peuvent aussi se manifester.

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