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L’épicerie fine à La Réunion : se démarquer par la qualité

u003cpu003eu003cstrongu003eMême si le secteur reste associé à une image festive, le public pousse de plus en plus les portes des épiceries fines et non plus seulement pour les fêtes. Cu0026rsquo;est le cas des boutiques de La Réunion qui privilégient la fidélisation de la clientèle et la valorisation de produits du0026rsquo;exception.u003c/strongu003eu003c/pu003eu003cpu003eComme le révèle une estimation réalisée par Xerfi lu0026rsquo;année dernière sur un panel composé de sociétés non rattachées à une enseigne nationale, ces dernières verront leur chiffre du0026rsquo;affaires progresser de 2 % en 2016 alors que les ventes en volume resteront sous tension. Selon la même enquête, certaines familles de produits garderont leur attractivité, comme les aliments dits festifs (le foie gras, le caviar, les confiseries, le chocolatu0026hellip;). Autre fait marquant :les acteurs de la distribution du0026rsquo;épicerie fine auraient connu plusieurs années de croissance positive.u003c/pu003eu003cpu003eDe belles perspectives se dessinent pour le secteur, en métropole en tout cas. En effet, en France, le contexte continue à être favorable à lu0026rsquo;épanouissement du marché de lu0026rsquo;épicerie fine et spécialisée. Un signe de lu0026rsquo;intérêt grandissant des Français pour le u0026laquo;bien mangeru0026raquo;, la gastronomie et le terroir. Le cas de La Réunion, de par la spécificité structurelle de lu0026rsquo;île, est particulier. Cela se confirme par les dires des professionnels qui vivent de ce type de commerce et font vivre ce secteur.u003c/pu003eu003cpu003eu003cstrongu003eMarchandise spécialiséeu003c/strongu003eu003c/pu003eu003cpu003ePour mieux comprendre le domaine que recouvre lu0026rsquo;épicerie fine, il est utile de chercher à cerner celui qui y travaille. Il su0026rsquo;agit du0026rsquo;un épicier détaillant qui est en contact permanent avec la clientèle, du0026rsquo;un généraliste qui se distingue par son sens de lu0026rsquo;accueil et la qualité de service apporté à sa clientèle. Il peut être amené à proposer une assez grande variété de produits du0026rsquo;alimentation, allant par exemple des conserves, des confitures à la charcuterie et aux produits laitiers, mais il convient de le distinguer du0026rsquo;un autre type du0026rsquo;épicier du0026rsquo;alimentation générale qui vend des produits que lu0026rsquo;on pourrait retrouver dans les grandes surfaces (cu0026rsquo;est le cas des u0026laquo;Tites boutiquesu0026raquo; de La Réunion et des tabagies de Maurice, pour ce qui concerne la partie alimentation en tout cas) alors que la marchandise du0026rsquo;une épicerie fine reste spécialisée.u003c/pu003eu003cpu003eMême en se cantonnant à très peu de produits, le tenant du0026rsquo;une épicerie fine se distingue du0026rsquo;un u0026laquo;pure playeru0026raquo;, comme on appelle dans le jargon anglo-saxon du commerce la personne qui se limite à la distribution du0026rsquo;un unique produit. Cu0026rsquo;est ce quu0026rsquo;a bien compris, par exemple, la marque réunionnaise Ou0026rsquo;Thé, lancée à La Réunion par Mathieu Grasset, qui malgré son concept initial axé sur le thé en vrac, propose également des épices et de lu0026rsquo;huile du0026rsquo;olive bio dans ses boutiques.u003c/pu003eu003cpu003eLes fonctions de lu0026rsquo;épicier sont celles du0026rsquo;un bon gestionnaire, puisquu0026rsquo;en amont, il lui revient la tâche de sélectionner avec soin les produits auprès de ses fournisseurs, du0026rsquo;acheminer, de stocker et de mettre en place ses produits dans le respect des règles du0026rsquo;hygiène et de sécurité alimentaire. En aval, en boutique donc, il doit démontrer ses talents de commerçant pour accueillir, conseiller et fidéliser sa clientèle grâce, notamment, à sa bonne connaissance des produits.u003c/pu003eu003cpu003eEn ce qui concerne la représentation professionnelle du secteur, il existe une Fédération Nationale de lu0026rsquo;Epicerie, Caviste et spécialiste en produits Bio (FNDECB). Cette organisation professionnelle soutient les épiceries fines au niveau national sur des sujets ayant trait au droit du travail, aux règles du0026rsquo;hygiène, à lu0026rsquo;immobilier et aux règlementations professionnelles. On note au niveau local lu0026rsquo;existence du0026rsquo;un Syndicat Réunionnais des Commerces Alimentaires de Proximité (SYRCAP) qui a pour ambition de participer aux instances locales de négociation sur lu0026rsquo;ensemble des problématiques liées aux commerces et qui a compétence sur lu0026rsquo;ensemble du territoire de la Réunion pour lu0026rsquo;étude et la défense des intérêts matériels et moraux des commerces alimentaires, de vins et de boissons à emporter.u003c/pu003eu003cpu003eu003cstrongu003eSe distinguer des grandes surfacesu003c/strongu003eu003c/pu003eu003cpu003eLes produits viennent de fournisseurs basés à La Réunion ou ailleurs (métropole et autres pays). Dans la plupart des cas, on a affaire à des produitsalimentaires qui ont une date limite de consommation (DLC) assez longue, ce qui garantit leur qualité (en conserve notamment), même après un long acheminement. Précision du0026rsquo;importance quand on sait que les épiceries fines gagent leur réputation sur lu0026rsquo;absence de conservateurs. Pour les quelques épiceries fines qui ont fait le pari de proposer du frais (fruits, légumes ou produits laitiers à la DLC limitée), nous avons pu comprendre leur logistique pour préserver la fraîcheur : cueillis par exemple en début de semaine dans un champ en métropole, les fruits de saison seront acheminés par avion et garniront les étals deux jours plus tard. Le client le consommera avant la fin de la semaine ; ce qui suppose deux impératifs indissociables : bien connaître les besoins de sa clientèle, notamment des habitués, et bien estimer la quantité à commander.u003c/pu003eu003cpu003ePour faire connaître ses produits ailleurs quu0026rsquo;en boutique, lu0026rsquo;épicier peut avoir recours au co-branding, qui a fait ses preuves dans la grande distribution et peut fonctionner à la condition de su0026rsquo;associer avec le bon partenaire, comme nous le confie Martine Montsarrat, gérante de Comtesse du Barry qui a passé un accord avec La Maison du Whisky de Saint-Denis. Le procédé est à double sens : le vendeur du0026rsquo;alcools propose dans sa boutique des produits de la marque du Gers spécialement conçus pour ceu003cbr /u003e co-branding (avec étiquetage précisant que cu0026rsquo;est bien La Maison du Whisky qui vend le produit), tandis que de son côté, lu0026rsquo;épicerie fine pourra commercialiser des bouteilles de whisky, là aussi spécialement étiquetées.u003c/pu003eu003cpu003eDepuis quelques années, grandes et moyennes surfaces commencent à commercialiser des produits que lu0026rsquo;on pourrait croire réservés aux seuls étals des épiceries fines : étiquetés saveurs de nos régions ou du pays, ils complètent lu0026rsquo;offre alimentaire générale des supermarchés et hypermarchés, en constituant une sorte de mini-rayon u0026laquo;épicerie fineu0026raquo; au sein même du magasin. Cependant, il ne su0026rsquo;agit pas du0026rsquo;une concurrence agressive, car lu0026rsquo;offre reste tout de même limitée et surtout la notion de libre-service reste étrangère à lu0026rsquo;idée que le public et les commerçants eux-mêmes se font du0026rsquo;une épicerie fine, caractérisée fortement par le service et le conseil. Cependant, la différenciation avec les grandes et moyennes surfaces est tout de même un critère déterminant, car lu0026rsquo;épicier fin est censé se démarquer en proposant des produits qui sortent de lu0026rsquo;ordinaire.u003c/pu003e

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