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Les Comores en quête d’investisseurs

u003cpu003eu003cstrongu003eCe qui frappe dès lu0026rsquo;arrivée à lu0026rsquo;aéroport Prince Saïd Ibrahim de la Grande Comore, cu0026rsquo;est du0026rsquo;abord la végétation luxuriante des alentours et lu0026rsquo;absencedu0026rsquo;infrastructures. Lu0026rsquo;île a lu0026rsquo;air de su0026rsquo;être figée dans le temps. Pourtant, elle est dans une dynamique de développement et veut séduire les investisseurs étrangers.u003c/strongu003eu003c/pu003eu003cpu003eLu0026#39;union des Comores, cu0026rsquo;est un archipel de quatre îles : la Grande Comore, Mayotte (un département français), Moheli et Anjouan. La Grande Comore vit principalement du0026rsquo;agriculture de plantation du0026rsquo;ylang-ylang (les Comores fournissent du0026rsquo;ailleurs la prestigieuse maison Lu0026rsquo;Oréal) et du0026rsquo;épices, mais aussi de la pêche, de lu0026rsquo;élevage et du commerce de produits importés. Le secteur industriel ne représente que 12,5 % du PIB et se compose principalement de petites unités (menuiseries / boulangeries et une petite distillerie).u003c/pu003eu003cpu003eLe rétablissement de la stabilité politique et institutionnelle a permis aux Comores de renouer en 2011, 2012 et 2013 avec la croissance économique avec un taux annuel moyen de 3 % et une perspective favorable pour 2014, sans pour autan tavoir un effet sur lu0026rsquo;emploi, notamment celui des jeunes. Certains freins au développement économique perdurent, à lu0026rsquo;instar du manque du0026rsquo;infrastructures, des coûts énergétiques élevés et du manque de main-du0026rsquo;œuvre qualifiée.u003c/pu003eu003cpu003eToutefois depuis 2011, lu0026rsquo;économie comorienne enregistre ses meilleures performances de ces dix dernièresannées, ce qui est de bon augure pour lu0026rsquo;avenir. Le retour à la croissance a été favorisé par une politique budgétaire expansive grâce aux importants financements extérieurs, notamment des pays arabes. Cependant, le tissu économique comorien reste dominé par le secteur agricole, lequel représente près de la moitié du PIB. Le déficit commercial comorien est passé de USD 83,7 millions (en 2008) à USD 127 millions en 2013. Ses principaux partenaires commerciaux sont : la Turquie, Singapour, lu0026rsquo;Inde, lu0026rsquo;Union européenne et les Émirats arabes unis. Lu0026rsquo;édition 2014 de Doing Business de la Banque mondiale classe les Comores au 158u003csupu003eeu003c/supu003e rang sur189 pays, soit deux places de mieux quu0026rsquo;en 2013.u003c/pu003eu003cpu003eLes Comores ont traversé une période du0026rsquo;instabilité politique qui ne favorisait pas le développement économique, explique Fahmy Thabit, président de lu0026rsquo;Union des chambres de commerce, du0026rsquo;industries et du0026rsquo;agriculture et de lu0026rsquo;Union des Chambres de Commerce et du0026rsquo;Industrie de lu0026rsquo;océan Indien. Depuis, les choses ont changé.u003c/pu003eu003cpu003eu003cstrongu003eLes secteurs prioritairesu003c/strongu003eu003c/pu003eu003cpu003eAujourdu0026rsquo;hui, les secteurs définis comme prioritaires (tourisme, agriculture, transport, pêche, élevage, manufacture, banques, transformation, notamment) bénéficient du0026rsquo;un cadre privilégié avec tous les équipements qui sont exemptés de taxe douanière. De plus, les entreprises bénéficient du0026rsquo;une exonération de lu0026rsquo;impôt pendant 7 à 10 ans, selon la région dans laquelle un investisseur étranger implante son entreprise : 7 ans en zone urbaine et 10 ans en zone rurale.u003c/pu003eu003cpu003eLu0026rsquo;année dernière, les Comores ont enregistré un taux de croissance de 3,6 %, une performance largement dopée par le secteur BTP (bâtiment et travaux publics), avec la réfection et la construction de routes. u0026laquo;u003cemu003e Il y a aussi la rentrée de fonds dans lu0026rsquo;économie comorienne puisque la diaspora envoie une masse importante du0026rsquo;argent à sa famille iciu003c/emu003e u0026raquo;, poursuit notre interlocuteur. En effet, la croissance comorienne est aussi largement dynamisée par la consommation des ménages, celle-ci étant alimentée par lu0026rsquo;envoi de fonds des émigrés (USD 147 millions en 2012). Après une croissance de 3,6 % lu0026rsquo;année dernière, lu0026rsquo;archipel devrait réaliser une croissance de 4 % en 2015 et 2016, avec une inflation en baisse, stabilisée à 3,2 % jusquu0026rsquo;en 2016, alors quu0026rsquo;elle évoluait au-delà de 6 % en 2011 et 2012.u003c/pu003eu003cpu003eMais aujourdu0026rsquo;hui, plus quejamais, les Comores ont besoin du0026rsquo;investissements directs étrangers, pour résorber le chômage. u0026laquo;u003cemu003e Nous avons déjà des industriels qui viennent aux Comores. Il y a le groupe Bolloré pour le port, et des entreprises comme Colas pour la construction des routes. Nous avons une première usine de pêche qui débutera ses opérations dans quelquesmois. Elle générera environ 4 000 emplois directs et 6 000 indirects avec des Qataris. Il su0026rsquo;agit de la Société Nationale de Pêche. La gestion de cette usine sera confiée à une entreprise sri-lankaise déjà réputée dans ce secteur. Cu0026rsquo;estce genre de projetsque nous souhaitons voir se concrétiser aux Comoresu003c/emu003e u0026raquo;, souligne notre interlocuteur. Lu0026rsquo;usine va démarrer avec une production de 10 000 tonnes. 75 % de la production sera exportée notammentvers les pays du Golfe et du Common Market For Southern and Eastern Africa (Comesa). Ce genre de projet peut être développé dans la Grande Comore, mais aussi dans des îles comme Anjouan, ajoute Fahmy Thabit.u003c/pu003eu003cpu003eIl y a un grand potentiel dans le secteur touristique aux Comores, lu0026rsquo;archipel disposant de belles plages vierges de sable fin. La Grande Comore, cu0026rsquo;est surtout pour le tourisme balnéaire.u0026nbsp; Mohelicible le tourisme écologique parce quu0026rsquo;il su0026rsquo;agit de lu0026rsquo;île la plus verte et la plus préservée qui abrite des lémuriens et chauve-souris. Anjouan cu0026rsquo;est plutôt pour lu0026rsquo;agro-tourisme puisque cu0026rsquo;est vraimentlu0026rsquo;île des épices et Mayotte est réputée pour son lagon.u003c/pu003eu003cpu003eOr, pour développer lu0026rsquo;industrie, les atouts naturels ne suffisent pas. Il faudrait attirer lu0026rsquo;investissement dans lu0026rsquo;hôtellerie. u0026laquo;u003cemu003e Nous avons de magnifiques plages de sable blanc très fin, notammentdans le nord et le sud de la Grande Comore. Le problème cu0026rsquo;est que nous nu0026rsquo;avons pas encore de grands hôtels pour accueillir les touristes. Nous avons besoin du0026rsquo;investisseurs pour développer le secteur touristiqueu003c/emu003e u0026raquo;, souligne Ben Karroo, directeur général de lu0026rsquo;hôtel Retaj à Moroni.u003c/pu003eu003cpu003eEt FahmyThabit de renchérir :u0026laquo;u003cemu003e Lu0026rsquo;archipel des Comores a beaucoup à gagner à mettre tous ses atouts en commun. Nous avons fait des représentations aux autorités mahoraises en cesens.Quand on regarde les indicateurs économiques, nous avons le mêmetaux de chômage, nous avons les mêmes problématiques économiques sur lu0026rsquo;ensemble des quatre îlesu003c/emu003e. u0026raquo;u003c/pu003eu003cpu003eLa prioritéest de promouvoir les échanges économiques entre les Comores, mais aussi entre toutes les îles de la région. Cela doit commencer par la libre circulation des personnes, la libre circulation des biens à travers les îles de la région. u0026laquo;u003cemu003e Lu0026rsquo;on ne peut pas parler du0026rsquo;intégration régionaleu0026nbsp; si on ne peut même pas aller chez nos voisins alors quu0026rsquo;eux viennent chez nous sans problèmes.Cu0026rsquo;est vrai quu0026rsquo;il y a des problèmes politiques, mais il faut une réelle volonté du0026rsquo;aller vers cette intégration régionalu003c/emu003ee u0026raquo;, observe FahmyThabit. Lu0026rsquo;intégration régionale sera définitivement lu0026rsquo;une des clefs du progrès économique de lu0026rsquo;Union des Comores dans les années à venir.u003c/pu003e}]

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