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Madagascar – Agriculture : La filière café en quête d’oxygène

u003cpu003eu003cstrongu003eVieillissement des pieds et conditions climatiques difficiles font partie des facteurs ayant contribué à lu0026rsquo;affaiblissement de la filière café. Une situation qui su0026rsquo;est accompagnée du0026rsquo;une hausse importante du prix de cette denrée.u003c/strongu003eu003c/pu003eu003cpu003eLe kilo de grains de café atteint actuellement les 20 000 ariary. En cause : les nombreux aléas u0026ndash; climatiques, économiques et financiers u0026ndash; auxquels sont exposées les zones productrices, avec pour résultat la raréfaction de cette denrée que les grossistes ont de plus en plus de mal à se procurer. Du coup, les amateurs de café commencent à trouver un peu amer le goût de leur boisson favorite quu0026rsquo;ils doivent payer entre 100 et 500 ariary la tasse à lu0026rsquo;estaminet du quartier.u003c/pu003eu003cpu003eLa filière éprouve des difficultés : le café a perdu non seulement sa renommée et ses saveurs du0026rsquo;antan, mais son prix a pris lu0026rsquo;ascenseur. La qualité nu0026rsquo;a pas suivi la tendance haussière des prix. Il se vend au quadruple de son prix normal qui était de 5 000 ariary le kilo en moyenne, suivant les variétés disponibles sur le marché.u003c/pu003eu003cpu003eu0026laquo;u003cemu003eEn deux mois, le prix du kilo de grains de café a franchi la barre des 5 000 ariary, puis des 8 000 ariary, pour bondir et atteindre les 20 000 ariaryu003c/emu003eu0026raquo;, explique un détaillant du grand marché du0026rsquo;Anosibe, principal site du0026rsquo;approvisionnement de la capitale et de ses environs. Le prix dont fait mention ce commerçant est pratiqué dans la plus importante zone productrice de café Robusta u0026ndash; la variété constituant les 95 % de la production annuelle du pays u0026ndash;, le littoral sud-est.u003c/pu003eu003cpu003eu0026laquo;u003cemu003eLa plupart des plants de café ont subi le passage dévastateur du cyclone Enawo. La pluie, puis la trop longue période de sécheresse ont eu des effets néfastes sur la qualité de la productionu003c/emu003eu0026raquo;, fait ressortir Chrétien Gilbert Ralaimitsiry, directeur régional de lu0026rsquo;Agriculture pour Vatovavy-Fitovinany. Il ressort que seul le quart des 56 000 ha de zone de caféiculture a pu assurer la production. u0026laquo;u003cemu003eLes sacs de café sont acheminés vers Fianarantsoa par voie ferrée ; donc le prix est à peu près le même pour Fianarantsoa et Manakara, chef-lieu de région de Vatovavy-Fitovinany. Il était de 3 000 ariary le u0026lsquo;kapoakau0026rsquo; (gobelet), ramenant ainsi le prix du kilo à 12 000 ariaryu003c/emu003eu0026raquo;, précise le directeur.u003c/pu003eu003cpu003eEn plus du coût du transport vers la capitale, Chrétien Gilbert Ralai-mitsiry pense que les manœuvres spéculatives tout le long du circuit de distribution su0026rsquo;accumulent pour expliquer ce plafond de 20 000 ariary.u003c/pu003eu003cpu003eLa chute du prix sur le marché international à moins de 2 000 dollars la tonne, soit une contribution de 0,2 % au PIB du pays, a elle aussi découragé les producteurs depuis une décennie.u003c/pu003eu003cpu003eMadagascar est classé u0026laquo;petit producteur de caféu0026raquo; avec ses 10 750 tonnes en 2007, 1 950 tonnes en 2009 et 8 800 tonnes en 2014, par rapport au Mexique qui produit près de 400 000 tonnes par an. La décrépitude des caféiers datant de la colonisation, couplée au refus des planteurs de su0026rsquo;adapter à de nouvelles techniques culturales, complique davantage la situation par une nette diminution des rendements. Les plantations ne produisent que très peu, environ 1 à 2 kg par pied, pour un rendement de 3 à 4 tonnes à lu0026rsquo;hectare, contre 6 à 8 kg par pied, du temps de la colonisation. Par ailleurs, depuis 1991, la détérioration a été accentuée par le choix des planteurs de café de cultiver plutôt des girofliers ou des vanilliers, su0026rsquo;engageant ainsi dans des filières plus rentables en dépit des crises cycliques. u0026laquo;La culture du café a été rayée à 70 % des habitudes de productionu0026raquo;, révèle encore Chrétien Gilbert Ralaimitsiry.u003c/pu003eu003cpu003eu0026laquo;u003cemu003eDes opérateurs de la Sava, dans le Nord-Ouest, viennent directement acheter notre vanille, et cu0026rsquo;est de lu0026rsquo;argent sûru003c/emu003eu0026raquo;, soutient lu0026rsquo;un de ces cultivateurs qui ont laissé tomber le café. Pour ceux qui sont restés fidèles à la filière, une lueur du0026rsquo;espoir semble se profiler à lu0026rsquo;horizon. De fait, la prochaine récolte devrait être meilleure bien que le projet de rajeunissement de plants et le recours à des semences sélectionnées ne porteront pas leurs fruits de sitôt.u003c/pu003eu003cpu003eu0026nbsp;u003c/pu003eu003cpu003eu0026nbsp;u003c/pu003eu003cpu003eu0026nbsp;u003c/pu003e

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