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Madagascar – Majoration des tarifs d’eau et d’électricité: la contagion inflationniste inquiète

u003cpu003eu003cstrongu003eLe gouvernement malgache su0026rsquo;est plié aux exigences du FMI en révisant de manière substantielle les tarifs du0026rsquo;eau et du0026rsquo;électricité. Cela afin du0026rsquo;assainir les finances publiques.u003c/strongu003eu003c/pu003eu003cpu003eLa posture gouvernementale vis-à-vis des abonnés de la Jirama, la compagnie nationale du0026rsquo;eau et du0026rsquo;électricité, suscite des interrogations. La population nu0026rsquo;a, en effet, pas été avertie quu0026rsquo;elle devrait subir, à compter du mois dernier, une hausse conséquente des tarifs de ces deux services de première nécessité, soit de lu0026rsquo;ordre de 9, 10 et 15 %, suivant les codifications précises des contrats passés avec la Jirama. Si ces majorations constituent des charges financières assez importantes pour les foyers à revenu moyen, elles seront encore plus lourdes à porter pour les familles vivant sous le seuil de pauvreté.u003c/pu003eu003cpu003ePourtant, ces réajustements tarifaires figuraient parmi les exigences des émissaires du Fonds monétaire international (FMI) lors de leurs missions du0026rsquo;évaluation du Programme de référence conclu avec le gouvernement malgache en septembre 2014. La partie malgache su0026rsquo;y est pliée, entre autres engagements, afin quu0026rsquo;un accord définitif soit signé par rapport à lu0026rsquo;octroi de $ 304,6 millions dans le cadre des Facilités élargies de crédit. Pour aider Madagascar à sortir de la crise politique qui su0026rsquo;est étendue de 2009 à 2013, lu0026rsquo;institution de BrettonWoods a utilisé et activé les mécanismes du Fonds de crédit rapide.u003c/pu003eu003cpu003eDans le passé, Didier Ratsiraka (NdlR : président de la République malgache de juin 1975 à mars 1993 et de février 1997 à juillet 2002) et son équipe ont été gratifiés par le FMI u0026laquo;u003cemu003edu0026rsquo;être ses meilleurs élèvesu003c/emu003eu0026raquo;, sans que ce soit suffisant pour sortir la majorité de la population de lu0026rsquo;ornière de la pauvreté. Aussi, le feu vert du FMI ne peut-il être érigé en un passeport pour la réussite totale de la relance économique qui traîne en longueur. Il a, tout au plus, le mérite de rassurer le milieu des affaires. Une légère appréciation de lu0026rsquo;ariary a été ressentie sur le marché interbancaire de devises et la mansuétude du FMI équivaut aussi à un gage de crédibilité du gouvernement aux yeux des autres bailleurs de fonds. Du classique dans le répertoire des relations avec les partenaires financiers dont lu0026rsquo;objectif a été de réduire considérablement les subventions accordées par lu0026rsquo;État à ses sociétés au bord de la faillite, incluant la Jirama. Du0026rsquo;où les nouvelles majorations des prix de lu0026rsquo;eau et de lu0026rsquo;électricité. Avant ces mesures impopulaires mais salutaires pour la compagnie nationale, elle vendait à perte u0026ndash; à raison de 20 cents par kilowatt u0026ndash; à ses abonnés.u003c/pu003eu003cpu003eLu0026rsquo;application de la vérité des prix pour les carburants est aussi un exercice de style obligatoire pour lu0026rsquo;État malgache. Une révision à la hausse, pas encore la dernière, est intervenue quelques jours avant celle de lu0026rsquo;eau et lu0026rsquo;électricité. Les transporteurs du secteur privé desservant les lignes de la capitale nu0026rsquo;ont pas tardé à y réagir en menaçant de faire passer cette augmentation aux passagers. Le ticket de 400 ariary devait ainsi revenir à 500 ariary. Une majoration qui a finalement été reportée.u003c/pu003eu003cpu003eMême le charbon de bois, utilisé par la plupart des Malgaches pour cuire leurs aliments, nu0026rsquo;a pas échappé à la contagion inflationniste : le combustible solide, qui coûtait 15 000 ariary le sac auparavant, su0026rsquo;achète désormais à plus de 30 000 ariary. Une source du0026rsquo;énergie devenue par ailleurs inappropriée au vu des dommages quu0026rsquo;elle cause à ce qui reste de réserves forestières. Pour ne pas arranger les choses, les ménages doivent déjà songer aux dépenses relatives aux préparatifs de la rentrée des classes.u003c/pu003eu003cpu003eDans ces conditions qui dégagent une forte odeur de brûlis, nombre du0026rsquo;observateurs se demandent comment le gouvernement pourra comprimer lu0026rsquo;envolée inflationniste en dessous des 8 % en glissement annuel, tel que le prévoit la Loi de finances rectificative.u0026nbsp;u003c/pu003e

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