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Interview Rencontre

«En deux ans, le paiement «touch and pay» a progressé de 50% à Maurice

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Fabrice Konan (Senior Director and Country Lead Indian Ocean Islands and Djibouti, Visa East Africa)

Fabrice Konan (Senior Director and Country Lead Indian Ocean Islands and Djibouti, Visa East Africa)Visa opère en partenariat avec la MCB à travers Visa Signature et avec la SBM à travers SBM Sky-Smiles Visa. En 2020, Visa a par ailleurs lancé à Maurice sa campagne «Tapez pour payer». Quel bilan faites-vous de toutes ces initiatives ?

Il est vrai que la SBM et la MCB sont des partenaires de Visa. Toutefois, c’est aussi le cas d’autres banques, à l’instar d’Absa ou encore de MauBank, entre autres. Étant une entreprise de technologie financière, l’on connecte les clients aux marchands via les banques. Ce sont donc des initiatives qui enrichissent l’écosystème financier mondial, mais aussi celui de Maurice.

Les initiatives avec la MCB et la SBM visent à offrir des solutions pratiques, mais différentes. Par exemple, SBM Sky-Smiles Visa vise à créer une synergie avec Air Mauritius en offrant des facilités pour voyager. La solution de la MCB, quant à elle, consiste à gagner des avantages avec des compagnies mauriciennes, mais également internationales. Elle offre également un accès à plus de 800 lounges d’aéroport et une couverture d’assurance voyage allant jusqu’à 750 000 dollars. Aujourd’hui, ces deux initiatives portent leurs fruits. Nous sommes en communication avec la SBM et MCB qui semblent satisfaites du produit.

S’agissant de la campagne de communication «Tapez pour payer», elle vise à démocratiser des modes de paiements alternatifs. En deux ans, nous avons multiplié les paiements «touch and pay» de 50 % à Maurice. Près de trois transactions sur dix dans les supermarchés utilisent cette technologie. L’on constate un changement dans le comportement d’achat des consommateurs mauriciens.

Fabrice Konan, Senior Director and Country lead Indian OceanIislands and Djibouti, Visa East Africa, de passage à Maurice, en profite pour faire le point sur les nombreux projets en partenariat avec les banques mauriciennes. Il évoque, par ailleurs, la transformation du paysage financier mauricien qui mue au gré de la technologie.

Nous souhaitons continuer sur cette lancée. Car il existe deux catégories de personnes lorsqu’on évoque l’adoption de technologies financières. Premièrement, on a les «early adopters» qui font confiance aux entreprises technologiques. Mais il existe également une autre catégorie de personnes réticentes. Notre objectif est de les convaincre que ce mode de paiement est sûr et sécurisé

Comme vous dites, l’aspect sécurité de la transaction est important ainsi que la protection des données. Comment Visa s’organise-t-elle à cet effet ?

La protection des données n’est pas une compétition, mais plutôt l’affaire de tous. Il est donc impératif d’avoir une homogénéité des normes et standards. Au niveau de Visa, nous avons mis des standards stricts auxquels tous nos partenaires doivent adhérer. Il y va de la réputation aussi bien de notre entreprise que de celles des opérateurs avec qui nous travaillons. Par exemple, nous avons des normes strictes pour les achats en ligne afin d’éviter le piratage et d’assurer des paiements sécurisés. Aussi, il est bon de souligner que la protection des données est une combinaison de la technologie et de l’homme. La technologie fournit les facilités, mais c’est l’homme qui doit élaborer les processus

Les modes de paiement poursuivent leur transition vers le digital. Aujourd’hui, avec le numérique, ce sont l’e-wallet et les applications de paiement mobile qui ont le vent en poupe. Comment se positionne Visa dans cette mouvance vers le digital ?

La technologie est l’avenir du paiement, mais également celui du monde. Si on prend les chiffres pour Maurice, environ sept Mauriciens sur huit utilisent un Smartphone aujourd’hui. C’est donc en toute logique que les modes de paiement transiteront vers cet appareil qui s’est démocratisé dans le monde. Je pense que la prochaine étape pour Maurice sera les cartes digitales qui seront disponibles dans un avenir proche.

Aussi, j’aimerais dire que l’e-commerce a progressé de 55 % sur le marché mauricien, selon les chiffres de la MCB. Cette tendance va progresser dans les prochaines années, notamment avec des plateformes comme Netflix, Amazone Prime ou encore Deezer et Spotify. Ces modèles d’entreprises vont démocratiser davantage les paiements en ligne, ce qui dynamisera tout l’écosystème des modes de paiement.

Élargissons le débat, Maurice fait partie de l’Afrique qui avance à vitesse grand V dans le domaine de la technologie. Pourquoi a-t-on le sentiment d’être en retard ?

De mon analyse, il est vrai que l’Afrique, y compris Maurice, accuse du retard par rapport à la technologie, mais cela est infime. On a ce sentiment de retard, car le marché africain a une spécificité unique en son genre. Prenons l’exemple de la finance : les paiements en Afrique sont gérés davantage par des géants de la téléphonie plutôt que les banques, qui sont un marché de niche. Si on regarde le verre à moitié vide, l’on aura tendance à penser que l’Afrique est en retard, mais si on le regarde à moitié plein, l’on comprend que ce marché est unique et qu’il peut développer des produits adaptés à ses besoins. L’Afrique a un énorme potentiel dans la technologie de paiement, ce qui peut révolutionner le secteur.

Revenons à Maurice. Cette année marque les 30 ans du Centre financier international mauricien qui a surmonté de nombreux défis. Il a d’ailleurs répondu aux 40 recommandations du GAFI. En quoi cette avancée en matière de conformité est bénéfique pour les investisseurs et les opérations de Visa ?

La conformité est importante aussi bien pour les multinationales qui souhaitent avoir un pied à Maurice que pour les investisseurs qui souhaitent utiliser le centre financier international mauricien. Chez Visa, on accorde une importance capitale à la conformité. Nous respectons toutes les recommandations d’instances internationales de renom, mais nous venons également nous conformer aux règles nationales des pays où nous opérons.

Nous sommes donc ravis que Maurice investisse en matière de conformité, car c’est un gage de confiance en tant qu’opérateur. D’autant qu’il faut rappeler que le pays a été un visionnaire en se positionnant comme un centre financier unique, à la croisée de l’Afrique et l’Asie. Toute cette stratégie de positionnement et de conformité de Maurice le place comme étant une plateforme incontournable pour les acteurs économiques. Aussi, pour revenir à Visa, cela nous ouvre du potentiel aussi bien pour les investisseurs que pour les entreprises souhaitant s’établir ici.

«La protection des données n’est pas une compétition, mais plutôt l’affaire de tous. Il est donc impératif d’avoir une homogénéité des normes et standards»

Maurice a de grandes ambitions au niveau de la finance. Le pays prévoit d’ailleurs de lancer sa monnaie numérique en cette fin d’année 2022. Comment accueillez-vous cette nouvelle ?

C’est la responsabilité de la Banque de Maurice d’explorer les différentes alternatives technologiques pouvant diversifier les solutions financières mauriciennes. Pour nous, la monnaie numérique est un produit auquel nous avons également des solutions. C’est donc avec plaisir que l’on pourrait collaborer avec la Banque de Maurice afin de structurer ce projet. Toutefois, il m’est difficile de me prononcer davantage sur le sujet, car bien que nous ayons la technologie, tout dépendra du cadre, des règlements et des lois accompagnant la monnaie numérique mauricienne.

 Ne pensez-vous pas que cela pourrait favoriser les échanges régionaux ?

Effectivement, cela peut renforcer les liens entre les pays africains et Maurice. J’aime regarder cet aspect sous le prisme d’un enrichissement mutuel. Par exemple, l’on pourrait développer des partenariats avec Maurice qui pourrait apporter sa patte dans le textile et le Kenya qui pourrait exporter des fleurs et du café sur le sol mauricien. Plus on facilite les mécanismes de paiement, plus les collaborations entre pays africains peuvent se renforcer.

L’un des événements du moment est la Coupe du monde 2022 au Qatar. Visa est d’ailleurs l’un des partenaires de prestige de cet événement. Quelle est l’importance de soutenir un tel événement planétaire ?

Le football est le sport le plus populaire de la planète et la Coupe du monde est l’événement mondial par excellence. On constate que les audiences télévisuelles montrent un engouement. Pour nous, c’est un privilège d’être un partenaire de ce genre d’événement «melting pot» qui rassemble toutes les nations autour d’un sport commun. Au Qatar, nous avons également 7 000 points de

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