Type to search

Interview Rencontre

Mario Radegonde, (Head of CSR, ENL) – Dépasser le cadre du CSR philanthropique

Share
Mario Radegonde

Après dix ans, quel bilan faites-vous des activités d’ENL Foundation ?

Le bilan est positif car nous avons atteint l’un de nos objectifs, c’est- à-dire maintenir une certaine proximité avec les communautés vulnérables. Nous avons toujours été pour un CSR de proximité, et avons refusé d’agir en délivrant uniquement des chèques à des organisations non gouvernementales. Nous estimons qu’il est de la responsabilité sociale de l’entreprise d’être activement impliquées dans la société. C’est ce que nous nous attelons à faire dans les communautés où nous sommes implantés comme Pailles, Alma, Cité Sainte- Catherine, Telfair et L’Escalier.

Malheureusement, nous ne pouvons nous occuper de toutes les régions à problèmes. C’est pour cela que nous avons privilégié ceux qui se trouvent à proximité de nos entreprises.

Quelle est votre vision pour ces communautés ?

Notre objectif ultime est de nous orienter vers un concept de développement communautaire afin de venir en aide aux plus vulnérables. Pour ce faire, nous sommes résolus à ne plus avancer dans la logique de l’assistanat, mais penchons pour l’autonomisation des personnes vulnérables et de la communauté. Nous mettons en place des plateformes communautaires où elles seront amenées à être partie prenante de leur destinée. Celles-ci regroupent tous ceux de la communauté, intéressés par l’avenir et le développement de leurs régions.

Par la suite, elles deviennent de petites organisations non gouvernementales (ONG) qui se structurent de manière à pouvoir continuer le travail que nous avons commencé. C’est à peu près ce que nous faisons actuellement à Rivière

Noire avec le Kolektif Rivier Nwar ou encore à Alma avec Alma on the move, entre autres.

Le CSR a beaucoup évolué depuis son introduction en 2009. Comment la fondation s’est-elle adaptée ?

Même si nous ne finançons pas les ONG, notre mission a toujours été de nous inscrire de manière active dans la communauté et dans l’allègement de la pauvreté. Nous avons démarré en 2009 en adoptant une méthode de travail relativement scientifique au fil des années. Nous nous faisons un devoir d’être à l’écoute de la communauté en mettant en avant ses besoins. Ces besoins varient d’une région à une autre. Et c’est ce qui définit à présent nos actions. Nous avons des équipes composées de travailleurs sociaux qualifiés et de psychologues. Nous jouissons aussi d’une crédibilité sur la place publique ainsi que des fonds qui nous viennent de l’Union européenne, de la National CSR et de la HSBC International. Avec unedouzainedepersonnes impliquées dans la fondation et un budget qui varie de Rs 25 millions à Rs 30 millions, nous sommes sur le bonne voie.

},

Que rapporte le CSR à la compagnie ?

Ne nous voilons pas la face. Il faut dire que la responsabilité sociale de l’entreprise contribue à notre image. Avec l’avènement du développement durable, je pense qu’on s’attend à ce que les entreprises soient en faveur de la communauté, de l’environnement et du bien- être de ses employés.

Comment le CSR va-t-il évoluer dans les années à venir ?

Nous avons un plan stratégique étalé sur trois ans. Du coup, d’ici à 2023, nous prévoyons de nous diriger vers le shared-values concept, qui est une étape au-dessus du CSR philanthropique. Nous souhaitons promouvoir l’intégration du CSR dans nos entreprises en assurant une liaison entre les besoins de la communauté et ceux de l’entreprise. Par exemple, l’idéal serait de mettre en avant un concept où les jeunes en situation de chômage dans la communauté, pourraient être formés à répondre aux besoins des ressources de l’entreprise. Nous croyons en la croissance inclusive où l’entreprise participe à la valorisation des gens de la communauté pour qu’ils puissent à leur tour faire partie de l’entreprise.

Qu’en est-il de projets à venir ?

Nous gérons actuellement un projet de l’Union européenne connu comme Leave no one behind, et ce, à hauteur de Rs 17 millions oùnousavonsétéparmiles quatre sélectionnés sur une cinquantaine d’organisations. Nous avons aussi été invités à participer à un deuxième appel à candidatures à hauteur de Rs 24 millions sur la valorisation de la femme. Nous projetonsdelancerunprojet de Rs 8 millions pour le compte de HSBC International sur l’employabilité et qui concerne 80 jeunes au chômage. Nous nous positionnons aussi pour un projet du Commonwealth et l’UNDP.