Ismaïl Pomiès (Senior Fund Manager d’AXYS) – «AXIOM Africa Equity Fund s’adresse principalement aux investisseurs de long terme»

L’AXIOM Africa Equity Fund, qui a une visibilité sur l’Afrique, vient d’être lancé. Quelles sont les spécificités de ce nouveau fonds d’investissement déve-

loppé par AXYS ?

Notre nouveau fonds, AXIOM Africa Equity Fund, vient compléter la suite AXIOM proposée par AXYS. Ce fonds, qui cible le continent africain, vise à sélectionner les valeurs que nous estimons être les plus prometteuses. Notre conviction est que l’Afrique offre des opportunités que nous jugeons historiques, et nous souhaitions mettre à la disposition des investisseurs un véhicule leur permettant d’y accéder.

Jusqu’ici, quelle est la performance de ce fonds ?

Nous sommes sur le point de finir notre deuxième mois d’opération et sommes dans l’attente des performances pour le mois de septembre. Cela dit, nous avons réussi à générer une performance positive dès le premier mois d’opération, lors de la phase de déploiement du capital. En USD, cette performance s’élève à 67 points de base alors que dans le même temps, notre univers de référence a cédé 1,35 %.

En cette période de crise, le marché des actions reste fortement volatil. Quelle stratégie d’investissement proposez-vous aux investisseurs qui optent pour la formule AXIOM Africa Equity Fund ?

Il est vrai que dans cette période d’incertitude liée à la crise de Covid-19, la volatilité des marchés est élevée. Nous faisons partie de ceux qui estiment que la gestion des risques doit être une partie intégrante du processus d’investissement en guidant nos décisions de la phase d’identification jusqu’à l’exécution. C’est la raison pour laquelle nous avons intégré dans notre processus d’investissement un modèle d’allocation stratégique quantitatif qui tient compte des risques de marché.

Comme vous le savez, depuis le début de l’année, la plupart des bourses internationales sont dans le rouge ; cela n’a pas empêché certaines valeurs de se distinguer. Comme c’est souvent le cas, une crise met en valeur des gagnants mais aussi des pendants. La faiblesse que nous pouvons noter sur la plupart des marchés n’a pas empêché les actions des entreprises offrant de belles perspectives de s’illustrer. À titre d’exemple, l’action de FAWRY, une valeur que nous affectionnons particulièrement, a généré près de 250 % de rendement en USD depuis le début de l’année.

Il est possible d’investir dans l’AXIOM Africa Equity Fund moyennant un minimum de

$ 1 000. À qui s’adresse principalement ce produit d’investissement ?

AXIOM Africa Equity Fund est un fonds qui s’adresse principalement aux investisseurs de long terme désirant allouer une partie de leurs capitaux dans des actions de sociétés africaines cotées que nous jugeons être les meilleures dans leurs segments. Le spectre des investisseurs concernés couvre aussi bien les particuliers que les institutionnels : fonds de pension, assurances, gestionnaires d’actifs… Outre le bénéfice de diversification qu’offre AXIOM Africa Equity Fund dans le cadre d’un portefeuille d’investissement, ce fonds offre l’opportunité d’investir dans les sociétés que nous jugeons être les mieux positionnées pour profiter des mégatendances africaines telles que le boom démographique et la révolution digitale.

Après avoir enregistré une croissance moyenne d’environ 5 % ces dernières années, la région de l’Afrique subsaharienne se contractera d’environ 1,6 % selon l’OCDE. Dans quelle mesure cela pourrait-il impacter la performance de fonds ayant une visibilité sur l’Afrique ?

Il est clair que l’impact de la pandémie sur l’économie mondiale est très sévère. Bien qu’aucun pays ne soit immunisé contre les effets néfastes de la pandémie, le choc sur les économies peut être plus ou moins fort. À titre d’exemple, si l’on reprend les projections de l’OCDE pour l’année 2020, la contraction du PIB réel mondial serait de -4,5 % et celle de la zone Euro de -7,9 %. Si l’on se base sur les dernières projections de l’African Development Bank (source : African Economic Outlook 2020 - Supplement) pour 2020, l’Égypte devrait voir son PIB réel croître de +0,8 % selon l’hypothèse la plus pessimiste et atteindre +2,2 % si le scenario de base devait se réaliser. Le risque d’une dégradation de l’économie existe et nous essayons grâce aux moyens dont nous disposons de diversifier notre fonds.

Comme je l’ai indiqué précédemment, la contraction économique mondiale et la baisse générale de la plupart des marchés n’ont pas empêché certaines valeurs de bien se comporter. Les crises permettent à certaines valeurs d’émerger et nous nous tenons prêts à saisir toutes les opportunités que nous estimons être bénéfiques pour nos clients.

Vous avez souligné le potentiel du marché africain, notamment en termes de digitalisation et de pénétration des nouvelles technologies. Sur le long terme, comment cela participera-t-il à l’attrait de toute stratégie d’investissement ciblant l’Afrique ?

La digitalisation va agir comme un exhausteur de goût ! Nous aimons beaucoup cette analogie car elle permet d’éclairer sur ses effets. Nous pensons que les réseaux digitaux vont permettre aux économies africaines de pouvoir accélérer leur processus de croissance en créant de nouvelles opportunités et en rationalisant les organisations.

Le potentiel de création de nouvelles opportunités liées à la digitalisation est immense. Le premier Smartphone a été lancé il y a un peu moins de 15 ans et aujourd’hui regardez toutes les richesses que cette invention a pu créer. Le boom démographique sans précédent que nous vivons est en train de créer une nouvelle demande substantielle. Nous avons la conviction que les entreprises qui intègrent dès à présent la digitalisation comme axe principal de leur stratégie de développement en Afrique créent les conditions de leur réussite.

«La digitalisation va agir comme un exhausteur de goût»