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Ces fonds publics qui limitent les risques dans les investissements privés

u003cpu003eDepuis les années 1990, lu0026rsquo;aide publique au développement (APD) connaît une profonde mutation. Alors quu0026rsquo;elle était conçue comme un appui direct aux États, elle est de plus en plus envisagée comme un catalyseur de flux financiers privés vers les États du Sud. Ainsi, le soutien des donateurs au secteur privé marchand a très sensiblement augmenté. En 2020, les financements vers les entreprises représenteront près du0026rsquo;un tiers de lu0026rsquo;APD mondiale, soit plus de 100 milliards de dollars.u003c/pu003eu003cpu003eLu0026rsquo;idée générale est que les financements publics jouent un rôle crucial pour permettre aux entreprises des pays du Sud du0026rsquo;accéder au crédit. Il constitue aussi un moyen pour limiter les risques financiers des investisseurs.u003c/pu003eu003cpu003eDeux grands types du0026rsquo;acteurs gèrent les fonds du0026rsquo;APD destinés au secteur privé : les institutions de financement du développement (IFD) et les États donateurs. Mais les IFD et les gouvernements nationaux ont de plus en plus tendance à su0026rsquo;associer afin de monter des opérations de mixage prêts-dons.u003c/pu003eu003cpu003eLes IFD (Banque Européenne du0026rsquo;Investissement, Banque africaine de Développementu0026hellip;) sont des banques créées par des États souverains qui en sont les actionnaires. Leur mission est de contribuer aux politiques du0026rsquo;aide des États nécessiteux et notamment à la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement. Les IFD acquièrent une importance croissante dans le paysage du financement du développement : leur budget su0026rsquo;élève aujourdu0026rsquo;hui à 100 milliards de dollars. Les IFD fonctionnent comme des établissements de crédit.u003c/pu003eu003cpu003eBien que lu0026rsquo;objectif des IFD ne soit pas de dégager des bénéfices, elles doivent cependant être suffisamment rentables pour couvrir leurs frais de fonctionnement et se constituer un capital de ressources propres. La variété des instruments pour soutenir les entreprises su0026rsquo;est considérablement élargie et offrent des services financiers sous forme de prêts (concessionnels ou non), de prises de participation au capital, du0026rsquo;octroi de ligne de crédit à des intermédiaires, de garanties bancaires, du0026rsquo;assistance technique afin du0026rsquo;accompagner le secteur privé.u003c/pu003eu003cpu003eParallèlement à lu0026rsquo;action des IFD, les États donateurs établissent des contrats du0026rsquo;aide où les ressources publiques sont versées soit à une agence de développement, soit au gouvernement du0026rsquo;un pays en développement. Plus de 50 % de lu0026rsquo;APD est accordée dans le cadre de contrats de marchés publics où un promoteur privé se voit attribuer une mission du0026rsquo;utilité sociale, comme la construction du0026rsquo;une infrastructure, la construction du0026rsquo;un dispensaire, du0026rsquo;une pharmacie, du0026rsquo;une école ou la fabrication de matériel éducatif. Il su0026rsquo;agit ici du0026rsquo;un engagement public du0026rsquo;achat.u003c/pu003eu003cpu003eLes financements constitués autour de partenariats public-privé (PPP) sont des dispositifs intéressants pour les investisseurs de lu0026rsquo;OI. Lu0026rsquo;aide des États donateurs est engagée dans une participation directe dans des PPP réalisés dans les pays en développement u0026ndash; elle peut cibler tout ou une partie du0026rsquo;un investissement (par exemple, la construction de logements sociaux, la production du0026rsquo;énergieu0026hellip;) Ce type de contrat est considéré comme un mode de financement innovant car il permettrait lu0026rsquo;amélioration de la gestion du0026rsquo;un projet du0026rsquo;intérêt public, placé sous la responsabilité mutuelle du0026rsquo;un gouvernement et du0026rsquo;un opérateur privé.u003c/pu003eu003cpu003eParmi la multitude de PPP, lu0026rsquo;un qui paraît particulièrement intéressant est le fonds danois pour lu0026rsquo;agroalimentaire, qui investit directement dans des sociétés du pays du0026rsquo;investissement. Ce fonds, qui sera toujours un investisseur minoritaire et un financement supplémentaire de projets, est nécessaire. Il peut su0026rsquo;agir du0026rsquo;investisseurs danois, du pays de lu0026rsquo;investissement ou, par exemple, de banques régionales de développement. Le financement du Fonds danois pour lu0026rsquo;agroalimentaire peut aller jusquu0026rsquo;à 20 millions de dollars dans un seul projet. Le principal intérêt de ce fonds est la mise en relation entre deux entreprises : lu0026rsquo;une du Nord (qui par exemple va acheter une partie de la production agricole sur plusieurs années) et lu0026rsquo;autre du Sud (qui va être créée pour produire). Dans ce cas de figure, le risque de lu0026rsquo;investissement est limité car si le projet est retenu par le fonds, cu0026rsquo;est que le porteur du projet a su défendre sa crédibilité et sa capacité à le porter.u003c/pu003eu003cpu003eLa question que lu0026rsquo;on peut se poser est comment accéder à ces fonds et monter les dossiers de financement. La réponse est assez simple ; il existe une catégorie du0026rsquo;experts : les experts du développement. Pour la plupart, ce sont des anciens du0026rsquo;organisations internationales qui combinent lu0026rsquo;expertise technique, le savoir-faire pour sélectionner ces fonds et monter ces projets, et nous en avons réuni plusieurs milliers à CREODEV.u003c/pu003eu003cpu003ePour conclure, je pose la question suivante : pourquoi un industriel de lu0026rsquo;OI qui souhaiterait faire un développement en Afrique ne pourrait pas su0026rsquo;appuyer en priorité sur ces dispositifs de financement qui ont un atout majeur : celui de limiter fortement leurs risques ?u003c/pu003e

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