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Favorisons le partenariat pour relever nos défis communs

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Double nomination dans le groupe Ciel | business-magazine.mu

L'île Maurice a lancé il y a quelques semaines le début des festivités pour célébrer ses 50 ans d’indépendance prévus le 12 mars 2018. Que de défis relevés en 50 ans! Au fil des années, le partenariat s’est révélé être un levier de croissance capital pour le développement de notre pays. Que ce soit au niveau économique ou social, les avancées ont été nombreuses grâce aux différents accords stratégiques. Cependant, nous vivons aujourd’hui dans un monde ultra-compétitif et faisons face à des défis économiques et environnementaux majeurs. Si notre développement a été significatif, il reste encore de nombreuses améliorations à apporter. Nous devons avancer vite si nous ne voulons pas nous retrouver sur le banc de touche car dans un monde globalisé, qui change en permanence, nous devons constamment avancer.

Tous les acteurs sont concernés, et tous peuvent contribuer positivement à l’ambition du pays de se hisser dans la catégorie des pays à revenu élevé avant 2030. Si nous voulons un deuxième miracle économique, si nous voulons positionner le pays comme une plateforme régionale pour le commerce, les investissements et le secteur des services, nous devons mettre nos forces en commun, identifier nos faiblesses, pratiquer l’ouverture et construire les partenariats stratégiques qui feront l’île Maurice de demain.

Tout le monde s’accorde sur ce point : le partenariat a toujours été bénéfique pour la croissance économique de notre île, allant jusqu’à bouleverser son histoire. Je voudrais mettre ici l’accent sur quelques-uns des principaux axes de collaboration en lesquels je crois fortement.

Tout d’abord, le partenariat entre le secteur privé et l’État. À l’heure où certains reprochent au secteur privé son manque de critique envers la politique du gouvernement, il n’est pas inutile de rappeler l’importance d’un esprit de collaboration pour une croissance durable. Les développements majeurs de notre pays se sont faits dans le dialogue, dans une dynamique de propositions plutôt que dans une logique d’opposition. Prenons l’exemple des années ’70. Le taux de chômage était alors critique, menaçant l’équilibre social. La mise en place de l’Export Processing Act suite aux discussions public-privé a donné un coup de fouet à l’économie mauricienne au travers de la création de la zone franche. De nombreuses industries en ont bénéficié, dont le textile qui a fortement tiré la croissance et participé à la réduction du chômage. Le textile a, en effet, créé des milliers d’emplois et notre savoir-faire mauricien, désormais reconnu mondialement, ne cesse d’évoluer et de se réinventer afin de maintenir sa compétitivité. Il faut entretenir, renforcer ce dialogue public-privé dont la pertinence est aujourd’hui prônée non seulement à Maurice mais dans de nombreux pays à travers le monde. Nous avons un temps d’avance en la matière. Il nous appartient de garder cet avantage compétitif. Il ne s’agit pas d’accepter toutes les actions gouvernementales ou tous les agissements des politiques mais de travailler de concert autour d’objectifs communs.

Il y a également l’engagement qui lie les employeurs et les employés. Les expériences du passé nous le prouvent : ce partenariat est primordial au développement des entreprises et à leur bonne santé. Il s’agit d’un engagement mutuel, basé sur la confiance, avec pour chacun des devoirs et des obligations, que nous devons constamment entretenir, surtout aujourd’hui à l’ère où les talents représentent la plus grande force de toute entreprise, et où l’atmosphère au travail et les possibilités offertes aux employés de s’épanouir comptent souvent davantage que le salaire.

Nous avons l’opportunité de nourrir cette relation employeur-employé en encourageant «l’empowerment», en facilitant la formation ou en développant le flexi-travail lorsque cela est pertinent. La jeune génération a de nouvelles attentes et nous devons y être réceptifs. Par ailleurs, un personnel formé et mis en valeur par son management ne peut que créer de la valeur pour l’entreprise. L’investissement dans le capital humain doit être une priorité pour le secteur privé comme pour le secteur public, et ces deux secteurs doivent tout mettre en œuvre pour permettre aux Mauriciens d’accéder à une formation de qualité et de proximité, répondant aux besoins des entreprises.

Outre la formation académique, nous avons énormément à apprendre des compétences étrangères, surtout dans certains domaines d’activité comme la santé ou d’autres métiers de pointe pour lesquels les formations ne sont pas encore disponibles à Maurice.

Autre levier crucial et primordial pour notre croissance future : les partenariats internationaux. Notre marché est restreint et s’ouvrir à l’international, que ce soit pour attirer des capitaux, de nouveaux talents ou de nouvelles marques, offre des perspectives nouvelles à tous les niveaux. C’est en apprenant des autres – et des meilleurs – au niveau mondial que nous pouvons prétendre avancer et exceller.

Notre partenariat avec le Four Seasons, par exemple, acteur internationalement reconnu dans le domaine de l’hôtellerie pour son « customer service » entre autres, ouvre une dimension nouvelle aux prestations que l’on propose à Maurice et offre en même temps une opportunité extraordinaire de formation pour nos talents locaux. De la même manière, notre levée de fonds de 2 milliards de roupies auprès de groupes étrangers en 2014, l’arrivée dans notre actionnariat d’importants fonds et de fortunes étrangères nous ont permis de nous développer localement et à l’étranger. Nous avons ainsi investi plus de 4 milliards de roupies au cours des trois dernières années pour développer les secteurs dans lesquels nous opérons.

Au-delà des capitaux étrangers, nous bénéficions également de l’expertise de nos partenaires étrangers et de leurs réseaux qui sont des atouts primordiaux pour une croissance stratégique et durable. Avec des partenaires étrangers solides et de confiance, nous pouvons apprendre, nous perfectionner, grandir et faire grandir le pays, économiquement, socialement et culturellement.

Enfin, nous croyons fermement à l’importance d’un partenariat étroit avec les acteurs de la société civile pour une île Maurice inclusive et pérenne. Chez CIEL, nous avons à cœur de mettre en avant la solidarité nationale au travers de diverses initiatives sociales. Ainsi, notre fondation CIEL Nouveau Regard ainsi que la plateforme citoyenne ACTogether regroupent 120 ONG et permettent à tout citoyen de contribuer positivement à l’avancement de notre société.

Dans une démarche éco-citoyenne, nous souhaitons aussi préserver et mettre en avant la biodiversité de notre île. Au travers d’un partenariat entre le gouvernement mauricien et le groupe CIEL, nous avons mis en place la Vallée de Ferney Conservation Trust. Avec l’aide de la Mauritius Wildlife Foundation, le soutien du GEF Small Grants Programme du ‘Programme des Nations Unies pour le Développement’ (PNUD) et du ‘National Parks and Conservation Service’ (NPCS), un projet de relâches d’oiseaux endémiques – tels que des Pink Pigeons, des Echo Parakeets et des Mauritius Cuckoo-shrike – est actuellement en cours. La collaboration entre les divers acteurs de la société civile permet ainsi non seulement un champ d’action plus vaste, mais contribue aussi à éveiller la conscience des Mauriciens et des visiteurs étrangers.

Les clés de réussite de tout type de partenariat sont nombreuses mais nécessitent avant tout une analyse méticuleuse de la situation afin de définir ses faiblesses ou ses lacunes, identifier ses objectifs, et cibler les meilleurs partenaires pour les atteindre. La principale condition de tout partenariat réussi est la transparence : il est essentiel de bâtir, dès le début de la collaboration, une relation de confiance, saine et à double sens.

La création de partenariats stratégiques économiques, socio-économiques et humains figure parmi les leviers de développement incontestable pour l’avenir de Maurice. Il nous appartient à tous de les encourager et de les promouvoir afin de donner un nouvel élan à la croissance économique de l’île Maurice.