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Chelvin Ramsamy – Un artisan de l’intégration régionale à l’Union africaine

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Chelvin Ramsamy - Un artisan de l’intégration régionale à l’Union africaine | business-magazine.mu

Âgé de 25 ans et originaire du village de L’Escalier, Chelvin Ramsamy a récemment été nommé conseiller adjoint spécial sur l’intégration régionale à l’Union africaine (UA). Il a rejoint l’organisation internationale la plus influente du continent africain après plus de deux années passées dans le secteur des services financiers à Maurice.

Titulaire d’un LLB et d’une maîtrise en droit de l’Université de Middlesex, Chelvin Ramsamy débute sa carrière à la Financial Services Commission en tant que jeune stagiaire diplômé, en mars 2018. Il y passe un peu plus d’un an à fournir une assistance directe à l’Office of the Chief Executive et à l’Operations Directorate. Il rejoint ensuite la firme d’expertise comptable KPMG, l’année dernière, en tant que conseiller fiscal avant de partir pour l’UA. Il occupe actuellement de nombreux postes de direction clés et siège au conseil d’administration de différentes ONG internationales en tant que directeur de continent (Africa-Asia Youth Foundation), associé régional pour l’Afrique australe (Youth Alliance for Leadership and Development in Africa), représentant de pays (African Youth for Development Commission), directeur de pays adjoint (International Youth Society) et cofondateur-secrétaire (Let’s Glow Organisation).

Chelvin Ramsamy attribue son succès à son engagement continu, son travail acharné et sa persévérance. Le jeune homme souligne que ses parents se sont toujours dévoués pour qu’il ait une vie meilleure et termine ses études. Il exprime aussi sa gratitude envers ses anciens employeurs et collègues pour l’avoir aidé à persévérer jusqu’au bout.

Contribuer au développement de l’Afrique

Aujourd’hui, il réalise enfin son rêve de longue date de contribuer au développement de l’Afrique et de travailler à la réalisation de l’Agenda 2063 de l’UA - une Afrique prospère, pacifique et intégrée, dirigée par ses citoyens. «Il y a probablement des moments dans la vie de chacun où l’on ressent un sentiment d’exaltation extraordinaire, un sens particulièrement élevé de la vie, lorsqu’on se sent partie intégrante de notre continent», confie-t-il.

C’est ainsi que Chelvin Ramsamy décrit le moment d’excitation et de joie en apprenant cette année qu’il rejoignait l’UA. Pourtant, rien ne le prédestinait à cette carrière, avoue-t-il. Tout en étant citoyen africain, à l’adolescence, il affirme avoir été déconnecté de son origine africaine, l’école ne l’ayant pas aidé à dresser un bon portrait du continent. «C’est à l’université, me spécialisant en commerce international pendant ma maîtrise en droit, que le discours a commencé à changer. Économiquement, l’Afrique avait un grand potentiel et les économies avec la croissance la plus rapide des vingt dernières années se trouvaient sur le continent», reconnaît-il. Parallèlement, de par son implication dans le social, il va suivre plusieurs formations sur le continent, notamment le Young African Leaders lancé par Barack Obama.

Il découvre alors le vrai visage du continent avec des pays comme l’Afrique du Sud et l’Égypte, et réalise que le continent n’est pas seulement porteur de difficultés mais aussi de nombreuses opportunités. «Il y a certes l’instabilité politique, le terrorisme, la corruption et le chômage, mais c’est aussi le lieu où il y a le plus de jeunes au monde, soit 1,2 milliard ! Ce nombre va doubler d’ici à 2050, et c’est une très grande opportunité. Beaucoup de ces jeunes sont des entrepreneurs avec des idées innovatrices et qui peuvent surtout être les moteurs du changement», insiste celui qui entend bien faire partie des jeunes qui changent la face de l’Afrique.

La nomination de Chelvin Ramsamy coïncide d’ailleurs avec l’un des accords les plus importants d’une décennie pour stimuler l’intégration régionale en Afrique : la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) qui vise à rassembler les pays africains avec une population de plus d’un milliard d’habitants et un PIB combiné de plus de

3 000 milliards de dollars. Chelvin Ramsamy souligne que les marchés régionaux sont cruciaux pour le progrès des économies, et la mise en place de la ZLECA sert de pierre angulaire pour réaliser des économies fortes pour les pays africains et approfondir les efforts d’intégration régionale.

«Je suis convaincu que la ZLECA pourrait aider les économies africaines à rebondir et à se remettre de l’impact de la Covid-19. Stimuler le commerce régional intra-africain peut servir de plan de relance alternatif pour la création d’emplois, les devises, le développement industriel et la croissance économique», souligne le jeune homme. Il ajoute que la Covid-19 a prouvé que les pays africains peuvent s’adapter et répondre à la demande.

Ardent défenseur du panafricanisme

La date du début du commerce axé sur la ZLECA a été reportée à janvier 2021. Ce retard offre une fenêtre d’opportunités pour une réflexion créative sur la façon dont la ZLECA peut être reconfigurée pour refléter les nouvelles réalités et les risques du 21e siècle. «Cela est nécessaire pour mieux positionner l’économie africaine face aux futures catastrophes émanant, entre autres, de nouveaux virus et du changement climatique.»

La pandémie a d’ailleurs quelque peu modifié ses plans en ce qui concerne sa prise de fonction. En mars, il reçoit sa confirmation au poste de conseiller adjoint spécial et devait rejoindre l’organisme continental à Addis-Abeba en mai. Mais Covid-19 oblige, il travaille de L’Escalier en attendant de pouvoir s’envoler pour le continent avec ce que cela implique comme difficulté, notamment, avec les infrastructures locales, l’accès à l’électricité et Internet n’étant pas suffisamment développé. «Travailler dans la plus haute institution continentale est accompagné de ses propres défis. La plupart des choses restent à faire, ce qui implique beaucoup de travail et des heures supplémentaires. La mise en œuvre du projet évolue à chaque étape ; chaque initiative doit être validée avec les États membres, élaborée avec les partenaires et les autres départements, et aucun outil de communication efficace n’est encore en place», avoue Chelvin Ramsamy. Il estime néanmoins qu’il a une chance unique de travailler avec les commissaires, les ambassadeurs et les membres des comités des 55 pays africains, tous défendant un véritable sentiment de panafricanisme.

En tant que jeune qui participe activement à l’intégration continentale, il milite pour que les jeunes soient inclus dans la gouvernance. «Nous ne devons pas seulement avoir des gouvernements, mais de jeunes gouvernements», insiste-t-il. Pour Chelvin Ramsamy, la gouvernance, c’est d’abord le pouvoir du peuple et la participation citoyenne ; deuxièmement, être à une table représentative de la jeune population, diversifiée et non homogène ; et, troisièmement, avoir des jeunes occupant des postes clés de leadership afin que ces jeunes en dehors des processus puissent élaborer des stratégies avec eux pour faire entendre leurs voix. Ils devraient être parlementaires, ministres, maires, présidents et CEO d’entreprise. Il encourage tous les jeunes à montrer de l’intérêt pour les projets de l’UA sur le continent et d’avoir une perspective panafricaine dans toutes leurs actions. «Ne laissez pas les nombreux gouvernements africains vous empêcher d’atteindre vos objectifs et de générer de l’espoir pour vos concitoyens», plaide-t-il. Il encourage tous les jeunes à briller en aspirant continuellement à ces valeurs tout en ne compromettant pas leur moralité.



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En aparté

Inspiré par Nelson Mandela et Robin Sharma : Nelson Mandela est une de ses sources d’inspiration. «Nelson Mandela a été avocat et a beaucoup fait pour son peuple. Tout le monde connaît son héritage pour l’Afrique du Sud. Pourquoi ne pas propager ce qu’il a fait pour son pays aux 55 nations du continent ?», dit celui qui est aussi inspiré par le style de leadership prôné par Robin Sharma.

Lecteur et auteur : Lecteur avide, pour le plaisir mais aussi pour se tenir informé, Chelvin Ramsamy vient aussi d’écrire son premier livre. Il traite de l’Afrique contemporaine, de la jeunesse africaine et de ses défis. Le lancement est prévu le jeudi 13 août.

Dévoué au social : Actif sur le plan social dans son village, Chelvin Ramsamy œuvre pour le rendre encore meilleur. Il a déposé une candidature et après une procédure qui a duré plusieurs mois, L’Escalier a été officiellement désigné première ville internationale de la paix pour Maurice. Chaque ville de paix se démarque dans la consolidation de la paix communautaire et L’Escalier rejoint ainsi les rangs de Hiroshima et de Nagasaki (Japon), de Coventry (Angleterre), de Berne (Suisse), de Nanjing (Chine), d’Amsterdam (Pays-Bas) et de Berlin (Allemagne).

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