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Portrait Rencontre

La Tenace

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Doriane Denise-Rama (Group Head of Talent and Culture, ENL)

La group head of talent and culture d’enl gère d’une main de maître sa vie qui défile à cent à l’heure. Entre le travail, la famille et le conseil du women’s directors forum, à sa manière elle apporte son soutien aux femmes.

«DÈS le début, j’avais compris que je suis faite pour les ressources humaines. Avec le temps, j’ai appris tous les aspects du métier», dit Doriane Denise-Rama qui a passé 20 ans de sa vie à élaborer des plans et des stratégies pour améliorer les performances de recrutement et la gestion des talents. Depuis quatre ans, elle travaille avec les différents CEO d’ENL. «Cela comprend aussi beaucoup d’engagements. C’est pour cela que dans mon titre, il y a le mot culture. Dans notre entreprise, nous croyons que la culture est vraiment la base», explique la femme de 39 ans qui a débuté sa carrière à la MCB, où elle a passé 15 ans. «Juste après le collège, j’ai rejoint le groupe ; j’avais 19 ans.» Rapidement, elle rejoint le département de la stratégie de la MCB. Elle y découvre un autre univers. Elle commence à accompagner ses collègues et les aide à faire de la veille stratégique.

Année après année, la détentrice d’un degré en Business Administration et d’un MBA avec spécialisation en stratégie ne cesse d’évoluer. Elle poursuit : «Certains disent trop facilement qu’il suffit d’aimer les autres pour faire carrière dans les ressources humaines. Or, ce n’est pas ça. Il faut être excellent dans la gestion des ressources humaines». C’est un métier qui s’apprend avec de vrais concepts et techniques. «Aujourd’hui dans mon rôle, je suis dans ce qu’on appelle la sphère des ressources humaines stratégiques. Je ne suis pas dans les opérations quotidiennes», souligne cette optimiste qui dit s’émerveiller toujours devant les choses.

Pour se conforter

Or, être une femme ne l’a jamais freinée dans ses ambitions. La raison pour laquelle l’ancienne élève du Queen Elizabeth Collège pense qu’il est important que les femmes se mettent en réseau non pas uniquement pour réussir en entreprise mais pour exploiter leur potentiel. «Fonctionner en réseau signifie qu’une femme peut appeler quelqu’un qui a vécu la même chose qu’elle, il y a dix ans ou qui vit la même chose qu’elle aujourd’hui», ajoute celle qui prône la bienveillance. Selon elle, certaines femmes ont tendance à croire qu’elles sont seules à vivre ce qu’elles vivent et qu’elles doivent trouver des solutions, seules. «Le réseau permet de se conforter et d’avancer beaucoup plus vite.»

«Il est important que les femmes se mettent en réseau»

Doriane Denise-Rama (Group Head of Talent and Culture, ENL)De plus, cette maman de deux enfants – Sarah, 16 ans et Noah, 15 ans – a toujours été encouragée dans sa carrière. «La femme qui a réussi ne veut pas forcément aider l’autre. C’est connu. Pour ma part, je suis entourée et encadrée par des femmes et des hommes qui ont réussi, et j’ai réussi grâce aux opportunités qui m’ont été offertes», raconte la tenace qui avance tout en ne négligeant pas sa famille. «Mon fils Noah est autiste non verbal. Cela apporte un autre challenge à ma vie personnelle. Tout cela a contribué à ma personnalité», livre-t-elle à cœur ouvert.

Ainsi, pour Doriane DeniseRama, les femmes ont cette capacité à gérer plein de choses à la fois. «Auparavant, beaucoup pensaient qu’il fallait séparer vie professionnelle et vie personnelle.» Elle ajoute qu’il est nécessaire d’accepter que les deux coexistent. Il faut apprendre à comment capitaliser sur ce qu’une femme vit chez elle. «Nous sommes appelées à gérer la maison, le ménage et les enfants. Pourquoi ne pas se dire : je sais le faire chez moi, je peux aussi le faire au bureau ?»

Somme toute, dans son combat, la Head of Talent and Culture d’ENL veut s’investir davantage pour le bien-être des autres. Elle a à cœur de mettre en place un groupe pour les parents d’enfants en situation de handicap. «C’est comme pour les femmes, nous les parents, nous avons aussi besoin de partager pour parler de choses diverses.» Et d’ajouter : «Je veux toujours avancer dans ce domaine ; les choses changent tellement vite. L’employé est en quête de sens et d’expérience. Je veux m’investir dans la compréhension presque psychologique de l’employé», livre celle qui puise sa force de sa famille. «Je veux encourager plus de femmes à croire en elles… Fight for your dreams. Continuez à vous éduquer et cultivez-vous. Devenez crédibles !»

Women’s directors forum soutenir les femmes professionnelles et cadres

Créé il y a plus d’un an sous le leadership de Sheila Ujoodha, la CEO du MIoD, le Women’s Directors Forum est une plateforme qui promeut et met en œuvre des mesures pour une plus grande diversité des femmes dans les conseils d’administration et à des postes de direction, entre autres. Ainsi, cette rubrique a été réalisée en collaboration avec le Women’s Directors Forum du MIoD. «Il y a à peu près une trentaine de femmes qui œuvrent à mettre en place des actions variées. Nous nous engageons à les aider à croire en elles. Nous sommes vraiment investies», précise Doriane Denise-Rama, membre du forum. Parmi, il y a le programme phare : la Women’s Leadership Academy en partenariat avec Dale Carnegie Mauritius. Ainsi, les femmes dirigeantes qui participent à ces sessions bénéficient du même programme enseigné au Royaume-Uni et en Inde.

AUTOUR DE VALEURS COMMUNES

 «À ENL, nous faisons en sorte que la culture existe comme une personne. Elle porte même un nom : #myENL. Donc, quand une personne est employée dans une de nos entreprises, elle devient exemple de la culture. Nous avons des comportements qui sont déterminés et validés. Ça crée une harmonie au sein du groupe», explique Doriane Denise-Rama. Ils s’assurent, à travers leur structure, que toutes ces choses sont institutionnalisées dans les filiales.

Les femmes touchées par le syndrome de l’imposteur

«Cela n’engage que moi, mais je pense que la femme recherche la légitimité chez l’autre. Alors qu’une femme doit elle-même être fière de ce qu’elle fait», lâche-telle. Selon elle, les femmes sont celles qui souffrent le plus du syndrome de l’imposteur. «Il faut arrêter de se dévaloriser. Nous devons avoir le courage de prendre notre place.»

 

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