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Portrait Rencontre

Shateeaum Sewpaul (General Manager, Harel Mallac Technologies) – Placer l’humain au centre de la technologie

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Shateeaum Sewpaul (General Manager

Bien organisée en amont par des collaborateurs affables, la rencontre avec le General Manager de Harel Mallac Technologies se passe dans une atmosphère paisible. Les locaux respirent la sobriété et la convivialité. Loin de l’image de geek désordonné, les jeunes informaticiens s’affairent dans l’open space en tenue classique, parés à répondre aux requêtes des clients et partenaires aux quatre coins du monde. C’est dans cette fourmilière moderne que nous accueille Shateeaum Sewpaul, dont l’allure commande le respect.

Son ikigai, ce qui donne sens à son chemin de vie, Shateeaum Sewpaul l’a trouvé très tôt dans l’informatique. Il n’hésitera pas à s’engager dans des cours à distance dès le plus jeune âge afin de poursuivre cette passion qu’il conjugue toujours au présent. Sa passion, il l’inscrit dans l’énergie vibrante du monde. «Tous les matins, mon rituel est de prendre le pouls du monde, de m’informer. Je zappe une multitude de chaînes d’informations internationales et je me nourris de l’information recueillie», confie-t-il. Le GM  

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«Pendant que je conduis jusqu’au bureau, j’écoute évidemment les informations, ou encore de la musique. Mes goûts sont très éclectiques : cela peut varier de la musique traditionnelle au rock ; ce qui importe, c’est la qualité. Et c’est aussi un moment rare où je suis seul et peux écouter du contenu de type inspirant, voire spirituel», dévoile-t-il. Pour le GM de HMT, être humain dans son approche de la vie et de la profession est essentiel, afin que l’humain reste au centre de la préoccupation de la technologie, pas l’inverse.

«Chaque Mauricien doit être responsable vis-à-vis de lui-même, et vis-à-vis de la société. Et la formation et l’éducation sont des éléments clés pour toute société. Pour soutenir le développement économique du pays, c’est la même chose. Il faut de la rigueur, de la discipline et faire des changements systémiques pour avoir un impact sur la société, dans tous les secteurs», soutient-il. Pour Shateeaum Sewpaul, l’exemple vient d’en haut, quel que soit le domaine que l’on souhaite améliorer grâce à la technologie. Il s’intéresse particulièrement à l’apport de la technologie dans la vie quotidienne des personnes âgées et dans le secteur de la santé, à l’instar de la robotique développée au Japon pour assister le quotidien des personnes vulnérables. «Quand on parle d’emerging technologies, on a tendance à croire que c’est cher à adopter. En vérité, plus on les développe, moins cela coûte. Par exemple, l’utilisation de WhatsApp est quasiment gratuite. Et avec l'adoption de l'Internet des objets, voire de la Blockchain, le service de santé va en bénéficier, qu’il s’agisse des patients ou des administrateurs. Par exemple, cela permettra au gouvernement de limiter le gaspillage de médicaments et de gérer les ressources hospitalières avec une plus grande efficience. Cela peut se mettre en place très rapidement. Il est temps de prendre le taureau par les cornes», lance-t-il.

Interrogé sur les problématiques de protection des données confidentielles, Shateeaum Sewpaul commente qu’il y a un aspect culturel à prendre en considération à Maurice. Entre attitude responsable et «leaks» de données privées pour diverses raisons, le pas peut être franchi, estime-t-il. «Quand on s’engage dans un projet d’envergure pour le bien commun, on n’a pas le choix que de croire dans la bienveillance des gens et un bon usage. Toutefois, il existe aussi désormais des systèmes de tracking qui peuvent permettre de remonter aux utilisateurs qui ont cherché à accéder à des informations. On peut solidement verrouiller un système informatique contre le 'data leakage', notamment quand il y a des informations sensibles qui s’y trouvent», explique-t-il. Philosophe, il ajoute : «Ce qu’il faut savoir, c’est que dans 95 % des cas, le piratage vient de l’intérieur, pas de l’extérieur. Au final, c’est toujours l’humain qui contrôle le système informatique ; donc le risque zéro n’existe pas, mais il peut être limité de manière drastique».

Père de famille, Shateeaum Sewpaul a un regard lucide sur l’utilisation des réseaux sociaux et l’exposition précoce des enfants aux médias en ligne. Pour lui, «everything starts at home. Mes deux fils ont accès aux outils et 'smart gadgets' auxquels on n’avait pas accès auparavant. Ils ont développé des réflexes et adoptent des discours propres à leur génération. Toutefois, lors de nos conversations intimes parents - enfants, je me rends compte qu’ils s’accrochent aux valeurs ; c’est réconfortant.» Selon lui, même si l’établissement scolaire a un rôle à jouer dans l’éducation, la responsabilité relève majoritairement des parents. «Si je peux me permettre, les jeunes sont jeunes ; c’est pour cela qu’on les appelle ainsi. Ils n’ont pas l’expérience de la vie encore, et pourtant, ils ont l’impression de tout savoir, des fois. The parenting, the coaching, the guidance of parents are important», affirme Shateeaum Sewpaul.

Interrogé sur l’invasion du téléphone portable dans la sphère familiale, il souligne que ses enfants n’en possèdent pas encore. «S’il n’y a pas un besoin organisationnel, je ne trouve pas la nécessité qu’ils aient déjà un téléphone personnel. Dans l’industrie, je le constate, certains ne donnent pas la tablette à leurs enfants. Chez moi, ils ont accès aux mobiles et autres équipements informatiques, mais qui sont partagés par les adultes. Nous savons ce qu’ils font et il faut contrôler. Cela fait partie du rôle des parents de les responsabiliser, de les guider et de les éduquer», soutient-il.

Que pense-t-il des comptes Facebook créés par les parents au nom de leurs enfants en bas âge, et qui les taggent sur des photos et ainsi de suite ? Shateeaum Sewpaul avertit : «Ce n’est pas une démarche responsable que de créer des pages Facebook pour des enfants mineurs. Cela les expose malheureusement à un âge vulnérable à des personnes malveillantes qui peuvent faire un mauvais usage des données auxquelles elles ont accès. Pour moi, exposer les enfants en bas âge ou les mineurs, c’est un high risk». Il explique que, tout en défendant la liberté d’expression, il faut inculquer la communication de manière responsable. «Tous les jours, je reçois des centaines de messages de personnes à travers le monde, mais il faut rester responsable dans ses interactions», observe-t-il.

Quel est son secret pour garder la forme et relever ses responsabilités ? «I work hard and play hard», avoue-t-il. Fan de football, Shateeaum Sewpaul a récemment découvert le futsal. Par ailleurs, il adore lire tout ce qui est ancré dans la réalité. «J’aime les choses vraies, comme les biographies, les histoires ; cela m’apprend l’expérience de la vie. Les gens surmontent des épreuves incroyables. Cela montre la force à l’intérieur de l’humain. Cela m’a appris que rien n’est hors de portée. Quelqu’un a dit: «Impossible is written in a fool’s dictionary.» Je pense que tout ce que l’esprit peut concevoir et imaginer peut être réalisé. On développe la force pour atteindre nos objectifs et, comme on le dit, l’univers s’organise pour que nos rêves se réalisent.»

• SA SOURCE D’INSPIRATION

Son guide spirituel

• CE QU’IL AIME

Les voyages, les découvertes, l’innovation constante, le travail sur soi.

• SON ÉQUIPE

«Les champions, après beaucoup d’années ! »

• SON ‘ME TIME’

Aller à la gym, la musique et la lecture. 

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