Type to search

Portrait Rencontre

Un dandy financier passionné par l’Afrique – Un dandy financier passionné par l’Afrique

Share
Un dandy  financier  passionné  par l’Afrique - Un dandy  financier  passionné  par l’Afrique | business-magazine.mu

La sapologie est issue de l’idéologie de «La SAPE». Acronyme de La Société des Ambianceurs et des Personnes Élégantes, elle définit, dans le jargon familier, le fait de s’habiller avec élégance et d’être une personne charismatique. Cette définition correspond parfaitement au Head of Financial Institutions de Bank One, James Kasuyi. D’ailleurs, petite anecdote, il est originaire du pays de «La SAPE», à savoir le Congo. Il nous reçoit dans les locaux de Bank One, à Port-Louis, dans une salle de conférence au style épuré et moderne. Vêtu d’un costume bleu chic, d’une cravate rouge et d’une barbe bien corrigée, James Kasuyi est, sans le dire, quelqu’un qui prend soin de lui.

Toutefois, le restreindre à cette description serait mal le connaître. Pour cause : avec son parcours, il est, comme disent les Anglais, un «self-made man». Un petit détour sur son histoire est donc nécessaire pour cerner le personnage.

Né au Congo, à Kinshasa, d’une mère et d’un père congolais, James Kasuyi a une attache particulière avec ce pays. Cependant, en raison des tensions sociales vers la fin des années 70, sa famille et lui-même ont dû fuir pour la Belgique. À ce moment, il n’était âgé que de 6 ans.

Deux ans plus tard, alors que sa famille et lui venaient de s’installer dans la capitale belge, une opportunité d’aller habiter aux États-Unis frappe à leur porte. Ils décident de déménager une nouvelle fois et tentent leur chance en quête de l’American Dream. James Kasuyi, qui avait alors 9 ans, passera plus de 25 années aux USA. Cette période de sa vie sera marquée par une enfance qu’il qualifie lui-même d’heureuse. Passant ses heures à jongler entre le basket-ball et la vie estudiantine, il garde de tendres souvenirs de cette période de sa vie.

À ses 18 ans, il a dû faire un choix. Il délaisse le basket-ball pour se consacrer pleinement à ses études afin de pouvoir intégrer l’université Johns-Hopkins. Faculté réputée dans le domaine médical, il entreprend un Bachelor of Arts Degree in Natural Sciences and Psychology. Au terme de son parcours, l’université lui offre l’opportunité de travailler dans leur hôpital.


Du domaine médical à la finance


Cependant, après deux ans dans cet univers, James Kasuyi n’arrive pas à trouver ses marques. «Le domaine médical est très politisé et réglementé ; je ne me sentais pas à ma place», lâche-t-il. Un de ses proches amis durant ses années au lycée le convainc de faire une reconversion professionnelle en entrant dans le monde de la finance. En 2002, âgé de 24 ans, il rejoint alors la compagnie Wachovia et y intègre le département Trade. Il s’occupe du back-office des transactions d’actions en Bourse en tant que Sales Trader. Cette expérience l’amène à grimper progressivement dans la hiérarchie de l’entreprise, jusqu’à gérer sa propre équipe. «J’ai adoré cette expérience. C’est une alliance équilibrée entre savoir collaborer avec ses équipes et être fort face aux sociétés concurrentes. C’est entre stratégie et cohésion d’équipe», raconte-t-il.

En 2008, James Kasuyi vit un tournant dans sa vie. Il se met à réfléchir sur son avenir et à ce changement drastique de voie professionnelle. Il décide alors de prendre du recul et rejoint ses parents qui se sont installés en Afrique du Sud.

Après quelques mois de réflexion, il décide de reprendre le chemin universitaire et de faire un Master en Business Leadership and International Financial Management. Son expérience dans le monde de la finance et son appétence naissante pour le management l’ont conforté à opter pour une filière conduisant à des postes de cadre. «Je voulais devenir un meneur d’hommes. Avoir la responsabilité d’une équipe, les guider et réussir ensemble ; c’était fait pour moi», soutient-il. Avant d’ajouter qu’il a beaucoup aimé le fait de revenir en Afrique.

Ce retour sur le continent lui a fait d’ailleurs réaliser qu’il était particulièrement attaché à ses terres. «J’adore l’Afrique, ses coutumes, sa culture et sa diversité», lance-t-il. Ainsi, après l’obtention de son diplôme à l’âge de 34 ans, il décide de rester en Afrique du Sud et de travailler dans un cabinet qui met en relation des businessmen et des investisseurs africains.

Cela a néanmoins été de courte durée. En janvier 2013, suite à une conférence qui s’est tenue au Japon, le président de l’institution financière Trade & Development Bank vient le rencontrer en Afrique du Sud. James Kasuyi est séduit par sa proposition de le rejoindre à Nairobi, au Kenya, et de devenir son Trade Finance Officer. «Nairobi est une belle ville, si ce n’est pas une de mes villes préférées. J’y ai rencontré ma moitié. La culture y est extraordinaire, la diversité et la mentalité sont vraiment formidables», s’empresse-t-il de faire remarquer. Avant de nous expliquer, les yeux admiratifs, sa relation avec sa femme. «C’est une journaliste de Reuters et elle vit au Kenya, pendant que je suis ici. Notre relation est tellement forte que l’on résiste même à la fermeture des frontières. D’ailleurs, il me tarde tellement de la revoir», confie-t-il.

En 2019, tandis qu’il se trouve toujours au Kenya, il se lance dans un nouveau défi en intégrant le groupe MARA. Il doit trouver des solutions pour commercialiser les premiers Smartphones africains de la marque. Six mois plus tard, il rencontre son ancien collègue de la Trade & Development Bank, Carl Chirwa, qui est devenu le Head of International Banking de Bank One. Carl Chirwa le fait alors rencontrer Ravneet Chow-dhury, l’ex-CEO de Bank One. Tous deux le convainquent de se joindre à la société dans le cadre d’un nouveau projet, et pour lequel il occupera le poste de Head of Financial Institutions. James Kasuyi accepte cette proposition et s’installe à Maurice début 2019.

Aujourd’hui, à 43 ans, il se sent comme un poisson dans l’eau. «Je fais le lien entre les compagnies opérant dans le secteur des services financiers et Bank One. Ma position m’amène à entretenir mes relations nouées en Afrique et de suivre avec attention ce qui se passe à l’international», dit-il.

Or, bien qu’il soit un fou du travail, il aime aussi se détendre. D’ailleurs, celui-ci apprend à découvrir l’île en faisant des randonnées sur les montagnes et endroit naturels de Maurice, comme le Morne. Le week-end, il aime aussi aller se prélasser sur une des plages du nord de l’île. Habitant la région de Grand-Baie, il vient tout juste de reprendre le basket-ball. Ayant joué à tous les postes dans sa jeunesse, il se cantonne désormais à jouer au poste de meneur. Cependant, «cela n’a rien à voir avec mon poste ! C’est parce qu’aujourd’hui physiquement, c’est un peu plus compliqué», lâche-t-il en s’esclaffant de rire.


• Livre fétiche ? 

Le Seigneur des Anneaux pour l’univers vaste et la profondeur de l’histoire et des personnages.

• Citation préférée ? 

“Win the battle, fight the battle” de Tzun Tzu dans The Art of War

• Film préféré ? 

Je n’ai pas de film préféré en soi, mais j’adore l’univers des Marvel. J’ai une affection particulière pour Hulk et Black Panther.

• Cuisine préférée ? 

Tous les plats congolais ! Il y en a un qui se nomme le fufu ; il est à base de manioc.

Tags:

You Might also Like

Leave a Comment