Bhadain déclare la guerre au gouvernement

L’ex-ministre de la Bonne gouvernance et des Services financiers, Roshi Bhadain, a donné une nouvelle dimension à l’expression «briller par son absence» le lundi 23 janvier, quand il ne s’est pas présenté à la cérémonie de prestation de serment du nouveau Premier ministre et du nouveau cabinet ministériel. Raison évoquée : la passation de pouvoir entre sir Anerood Jugnauth (SAJ) et son fils Pravind serait contraire aux principes de la bonne gouvernance.

Lors d’une conférence de presse mardi après-midi, Roshi Bhadain a dit avoir soutenu Pravind Jugnauth depuis quatre ans alors qu’il traversait des épreuves, ajoutant qu’aujourd’hui, le nouveau Premier ministre est entouré d’une «mafia» au sein même du gouvernement et que celle-ci a «tout accaparé».

Roshi Bhadain a par ailleurs fait ressortir que SAJ n’a donné aucune raison valable pour sa démission ; une décision qu’il attribue là encore à l’influence de ladite mafia et à des manœuvres stratégiques, en l’occurrence, la «cuisine interne» de Pravind Jugnauth. «En tant que ministre de la Bonne gouvernance, il m’était impossible d’accepter qu’un père nomme son fils comme Premier ministre et que ce dernier se nomme lui-même ministre des Finances et ensuite qu’il nomme son père en tant que ministre mentor. Pas possible non plus de faire partie d’un gouvernement composé de deux transfuges», a souligné Roshi Bhadain.

Il a, en outre, indiqué détenir des informations contre ses détracteurs qu’il utilisera en temps et lieu. En termes de projets, Roshi Bhadain compte lancer son propre parti dans deux semaines. Celui-ci, a-t-il dit, ciblera tout d’abord les jeunes et les 37 % de la population qui ne retrouvent plus leurs valeurs dans aucun parti politique existant. L’ancien ministre a aussi énuméré 10 principes qui gouverneront son parti. Parmi, la présentation d’un bilan financier annuel audité par un des Big 4 de l’île, une composition d’au moins 30 % de jeunes et de femmes ainsi que la déclaration de tous les biens et actifs des candidats du parti sept jours après le Nomination Day. «Le passé, c’est le passé, je ne vais pas critiquer le gouvernement dont j’ai fait partie, mais il y a beaucoup de scandales à exposer», a lancé celui qui siégera pour l’heure en tant qu’indépendant à l’Assemblée nationale.