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Croissance: après une année 2014 terne, les espoirs reportés sur 2015

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Croissance: après une année 2014 terne

La performance de l’économie mauricienne devrait être sensiblement meilleure en 2014 avec une croissance attendue de 3,5 % contre 3,2 % en 2013. Il faudra toutefois attendre la publication des prochains comptes nationaux le 23 décembre pour savoir si l’institut de statistiques maintiendra ses dernières prévisions qui remontent au mois de septembre.

Au niveau du Fonds monétaire International (FMI), l’on est moins optimiste. En octobre, l’organisation de Bretton Woods a ramené ses prévisions de croissance de 3,7 % à 3,3 %. Du côté de la Banque de Maurice, on table sur un taux se situant entre 3,4 % et 3,6 %. Alors que le dernier MCB Focus prévoit que la croissance sera inférieure à 3,3 %.

De l’avis de Swadicq Nuthay, CEO d’AfrAsia Capital Management, l’instabilité politique qui a prévalu tout au long de 2014 et la morosité sur nos marchés d’exportation avec l’Europe, qui réalisera une croissance de 0,8 %
contre des estimations initiales de 1,2 %, sont les deux principaux facteurs qui sont à l’origine de la performance en demi-teinte de l’économie mauricienne. 

« Il est clair que l’économie a été reléguée au second plan. Il n’y a pas eu de grandes réalisations au niveau de l’économie cette année. Beaucoup de projets n’ont pas abouti ni reçu l’attention nécessaire », observe-t-il. De plus, plusieurs projets dans le secteur portuaire et en matière de développement durable ne se sont pas concrétisés. Ce qui l’amène à dire que « nous allons peut-être réaliser 3,3 %. Nous devons nous estimer heureux si nous pouvons atteindre 3,4 %. »

Le prolongement de la récession dans la construction a également impacté sur la croissance. Selon les dernières estimations de Statistics Mauritius, la décroissance dans ce secteur devrait être de 6,7 %. Jean Michel Giraud, CEO d’UBP, commente : « La contraction de 11 % dans le secteur du ciment en 2014 est un indicateur flagrant. J’espère qu’il y aura une relance des gros chantiers de construction en 2015 et que les entrepreneurs mauriciens seront privilégiés. »

Si sur le plan économique 2014 n’est pas une année à marquer d’une pierre blanche, 2015 est toutefois porteuse d’espoir. Le FMI prévoit d’ailleurs une croissance de 3,9 %.« 2015 sera très intéressante pour notre économie. La machinerie économique devrait s’emballer suivant le Budget qui sera présenté après les législatives »,
observe l’économiste Georges Chung.

La relance de l’investissement sera un facteur déterminant pour revigorer la croissance. Pour 2014, Statistics Mauritius anticipe une baisse de 1 % (-3,3 % en 2013) du taux d’investissement et de 4,3 % (-2,8 % en 2013) dans le taux de l’investissement privé. Alors qu’un rebond de 9,5 % est attendu s’agissant de l’investissement public après une baisse de 4,9 % en 2013. Pour booster l’investissement, Swadicq Nuthay préconise d’ouvrir davantage l’économie mauricienne, d’attirer l’expertise étrangère et de revoir pas mal d’institutions : « Il faut revoir la ‘Business Facilitation Act’ pour accélérer la réforme de nos institutions et des secteurs clés comme le port. Le taux d’investissement étranger doit être supérieur aux 21 % actuels. »