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Maurice est le troisième pays le plus endetté de la SADC

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Maurice est le troisième pays le plus endetté de la SADC | business-magazine.mu

L’African Forum & Network on Debt and Development (Afrodad) passe à la loupe la gestion de la dette publique à Maurice. L’organisme, qui a mené une recherche sur cette problématique, devrait bientôt soumettre son rapport final.

Pour communiquer ses premières observations, l’Afrodad, en collaboration avec la Mauritius Council of Social Service (MACOSS), a organisé un séminaire fin mai. Y étaient réunis des décideurs économiques, universitaires et représentants de la société civile. Les avis des participants seront pris en considération dans le rapport final. 

D’ores et déjà, le rapport intérimaire souligne un fait important: Maurice est le troisième pays le plus endetté de la Southern African Development Community (SADC) derrière le Zimbabwe et les Seychelles. Afrodad observe qu’en 2015, la dette publique s’élevait à 57,7 % du produit intérieur brut (PIB), un taux inférieur au seuil de 60 %, soit la cote d’alerte de Maastricht. «La dette publique prend une courbe ascendante en raison de la prédominance de la dette domestique sur la dette extérieure», souligne le rapport. Afrodad pointe, par ailleurs, du doigt les autorités mauriciennes qui, en 2008, ont amendé le Public Debt Management Act, afin que les dettes des compagnies publiques ne soient pas prises en considération dans le calcul du seuil de la dette publique. Ce qui fait que cet indicateur a, jusqu’ici, été artificiellement maintenu en dessous des 60 %, donnant ainsi l’impression que la dette est soutenable.

Il faut toutefois souligner que les observations d’Afrodad ne tiennent pas en compte la nouvelle posture du gouvernement. En effet, le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a annoncé lors de la présentation du Budget que le Public Debt Management Act serait amendé afin d’inclure les dettes des compagnies publiques dans le calcul de la dette publique. Ce faisant, Maurice s’aligne désormais sur les normes du Fonds monétaire International (FMI) en matière d’administration de la dette. Ainsi, selon les projections du ministère des Finances, à fin 2018, la dette publique sera d’environ Rs 301,5 milliards, soit un taux de 63 % du PIB. L’objectif du gouvernement est de ramener progressivement la dette sous la barre de 60 % à travers une gestion saine de ses finances.

Si Maurice a déjà pris les devants en s’alignant sur les normes internationales, il a tout à gagner en suivant d’autres observations d’Afrodad. Ainsi, l’une des recommandations pertinentes de l’organisme est que l’Assemblée nationale soit habilitée à approuver toutes les transactions du gouvernement touchant à la dette publique.

«Le ministre des Finances devrait présenter à l’Assemblée nationale des copies de chaque accord de prêt conclu. Des rapports sur la performance de ses prêts et leur capacité à répondre ou pas à leurs objectifs fixés devraient être soumis à l’Assemblée», souligne le rapport intérimaire.

Par ailleurs, Afrodad préconise une approche plus stricte dans la gestion des finances publiques afin d’éviter les gaspillages. De même, elle recommande que les citoyens soient mieux informés sur les implications liées à l’endettement et qu’ils puissent avoir voix au chapitre lors de la prise de décisions.