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Recommandations de l’article IV : Moderniser le cadre de politique monétaire pour parer aux effets inflationnistes

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Si l’économie continue de se redresser après la forte contraction de 2020, elle est toujours confrontée à de nouveaux défis. Le principal challenge consiste à trouver un équilibre subtil entre le soutien à la reprise et la maîtrise de l’inflation, tout en commençant à consolider la position budgétaire.

Dans son dernier rapport sur Maurice rendu public durant le week-end suivant les consultations sur l’Article IV, le Fonds monétaire international (FMI) insiste que le principal défi macroéconomique pour Maurice est de poursuivre sa reprise économique tout en maîtrisant l’inflation dans un environnement mondial caractérisé par des prix élevés des carburants et des denrées alimentaires et par une lente reprise de la demande en raison de la guerre en Ukraine. À mesure que la reprise se consolide, Maurice doit poursuivre l’assainissement budgétaire pour restaurer l’espace budgétaire et assurer la viabilité de la dette.

La normalisation de l’orientation de la politique monétaire en temps voulu devrait permettre de faire face à la hausse des anticipations d’inflation et aux éventuels effets de second tour. La mise en place progressive d’un cadre de politique monétaire modernisé et la révision de la stratégie d’intervention sur le marché des changes contribueront à l’efficacité de la politique. L’amélioration de la compétitivité et le lancement d’une transformation structurelle pour accroître la viabilité et la résilience de l’économie doivent rester des priorités. Le rapport du FMI révèle que le dosage des politiques macroéconomiques sera compliqué par les arbitrages potentiels, ce qui nécessite une politique coordonnée et bien communiquée. Limiter les interventions de change dans le contexte du nouveau cadre de ciblage de l’inflation pourrait entraîner une dépréciation du taux de change à court terme – en particulier si la reprise du tourisme est retardée –, accroître les pressions inflationnistes et avoir un impact négatif sur les bilans sectoriels.

UNE HAUSSE DU COÛT DES EMPRUNTS À PRÉVOIR

Pour faire face à ces conséquences, un resserrement plus prononcé de la politique monétaire pourrait être nécessaire pour assurer la stabilité des prix. Alors que des mesures macro-prudentielles doivent être envisagées pour préserver la stabilité du secteur financier. Toutefois, le FMI précise que le durcissement de la politique monétaire et des conditions financières en général entraînera une hausse du coût des emprunts pour les secteurs public et privé. Ce qui réduira la marge de manœuvre budgétaire et ralentira la reprise. Enfin, le déploiement du nouveau cadre de politique monétaire, la recapitalisation de la Banque centrale et la reprise de la Mauritius Investment Corporation (MIC) nécessiteront des ressources budgétaires. D’un autre côté, le besoin global de financement devrait encore diminuer pour atteindre 3,9 % du PIB au cours de l’exercice 2022-2023, en partie grâce au projet des autorités de vendre des actifs non stratégiques.

Des rentrées de fonds supplémentaires sont attendues de la vente d’actifs publics, dont le produit sera utilisé pour rembourser la dette. Alors que le ministère des Finances estime que la cession d’actifs pourrait atteindre Rs 22 milliards (4 % du PIB), les services du FMI prévoient que la moitié seulement de ces ventes sera réalisée au cours de l’exercice 2022-2023. En l’absence d’opérations ponctuelles, le besoin global de financement serait plus élevé, à 5,9 % du PIB pour l’exercice 2022-2023. Le FMI est revenu sur notre système de pension. Selon l’Article IV, la réforme du système de pension reste une étape essentielle pour soutenir la viabilité budgétaire. Tout plan d’assainissement budgétaire devra s’attaquer à la disparité entre les dépenses et les recettes de pension. Ce qui devrait s’accentuer avec l’entrée en vigueur de nouvelles prestations au cours de l’exercice 2023-2024. Effectivement, avec l’entrée en vigueur des paiements de la Contribution sociale généralisée, les dépenses de retraite combinées devraient atteindre 8,4 % du PIB, tandis que les recettes de pension s’élèveraient à 1,5 % du PIB. Cet écart devrait s’accroître étant donné que la société mauricienne vieillit rapidement, ce qui aggraverait le taux de dépendance des personnes âgées et augmenterait les dépenses de retraite. Selon une évaluation de la Banque mondiale, la pension, qui représente actuellement plus de 50 % des dépenses de pension, est de plus en plus coûteuse, mal ciblée et crée des incitations négatives sur le marché du travail. Selon le FMI, notre système de pension n’est pas favorable aux pauvres car le montant par habitant reçu ne diminue pas avec le revenu avant impôt du bénéficiaire, ce qui le rend moins justifiable pour des raisons de pauvreté et d’équité.

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