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Inigo de Prado : «Il faut encourager la production locale dans l’industrie alimentaire»

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Afin de s’imposer sur le marché de l’eau et des boissons non alcoolisées, Quality Beverages Ltd est consciente qu’elle doit pleinement embrasser un modèle de développement durable. Sous la houlette de son CEO, Inigo de Prado, elle a amorcé son virage écologique depuis 2014, avec des investissements conséquents pour diminuer le volume d’emballages en plastique. Parallèlement, la compagnie  a récemment investi Rs 220 millions dans une nouvelle unité d’embouteillage en verre. Dans l’entretien qui suit, Inigo de Prado revient également sur les ambitions de QBL sur le marché de l’alimentaire.

Vous avez une riche carrière internationale dans le secteur des boissons alcoolisées et non alcoolisées. Pouvez-vous en dire plus sur votre parcours professionnel ?

Je suis originaire du nord de l’Espagne. Depuis tout petit déjà, je caressais le rêve d’explorer le monde. J’ai débuté ma carrière au sein de la société KPMG, en Espagne. À l’âge de 29 ans, je me suis installé aux États-Unis où j’ai démarré ma carrière internationale en rejoignant la firme The Coca-Cola Company. J’étais affecté au département des finances internationales, ce qui me permettait de beaucoup voyager. J’ai parcouru les cinq continents à analyser les processus opérationnels des différentes entreprises de CocaCola à travers le monde. J’ai ensuite déménagé pour Amsterdam ou j’ai occupé le poste de Region Finance Manager pour le compte de Coca-Cola Pays-Bas. Par la suite, j’ai voulu essayer un domaine autre que la finance ; j’ai donc pris le poste de Business Development Director au sein du groupe CocaCola Asie-Pacifique à Hong Kong. Les activités du groupe couvraient couvraient 40 pays, incluant le marché indien en passant par celui du Japon et jusqu’en Australie. J’ai ensuite bouclé la boucle en retournant au siège social de Coca-Cola à Atlanta, où j’ai été nommé bras droit du Global President of Marketing, Strategy and Innovation. Après 12 ans passés chez CocaCola, j’ai décidé de rentrer en Espagne et j’ai commencé à travailler dans l’un des principaux vignobles d’Espagne en tant que directeur général. Comme c’était une entreprise familiale, cela m’a donné une perspective totalement différente de mes rôles précédents dans de grandes multinationales. J’y suis resté trois ans. L’envie de voyager à nouveau m’a finalement amené à Maurice !

Comment a commencé l’aventure mauricienne chez QBL ?

En 2012, j’ai été approché par une agence de recrutement à Paris pour le poste de General Manager chez Quality Beverages Ltd. Après presque 10 ans chez QBL, je peux dire que le reste n’appartient qu’à l’histoire.

Ayant évolué dans cette filière à l’étranger, quel regard jetez-vous sur le marché local des boissons ?

Le marché des boissons à Maurice est très dynamique. C’est un petit marché mais très complexe en même temps en raison de la diversité de sa population, les besoins des consommateurs qui sont très différents les uns des autres, et aussi les habitudes bien ancrées. Maurice demeure néanmoins une île magnifique avec un pot-pourri de cultures venant de différentes régions du monde. Cette particularité la rend extrêmement attrayante en tant que terrain d’apprentissage du marketing.

Le marché de l’eau et des boissons non alcoolisées pèse autour 100 millions de bouteilles d’un litre annuellement. Quelle est la part de QBL dans ce vaste marché ?

La part des boissons non alcoolisées sur le marché est conséquente. Selon nos estimations, le marché de l’eau et des boissons non alcoolisées représente toutes deux plus de 100 millions d’équivalents de bouteilles d’un litre annuellement. Les boissons non alcoolisées représentant à elles seules 44 millions de bouteilles d’un litre par an. Concernant nos marques, nous sommes leader dans la catégorie de l’eau de source, à travers notre marque Vital, et si l’on ajoute la part de marché que nous détenons dans la catégorie des boissons non alcoolisées, nous devrions atteindre les 36 % des parts de marché global.

Les grands challenges de cette filière demeurent la taxe sur le sucre et la nouvelle réglementation sur les bouteilles en plastique PET en vigueur depuis 2021. En tant qu’opérateur, comment est-ce que vous vous adaptez ?

Permettez-moi de commencer par la seconde partie de votre question. QBL s’est engagée dans la mise en œuvre d’un vaste programme de développement durable avant même que la réglementation sur les bouteilles plastiques en PET ne soit introduite. Cela fait plus de huit ans que nous avons mis en place une stratégie visant à réduire notre consommation de plastique, dont la quantité de plastique dans nos bouteilles en PET.

«Les boissons non alcoolisées représentent à elles seules 44 millions de bouteilles d’un litre par an»

En 2014, nous avons investi dans des équipements, qui nous ont permis de réduire la quantité de plastique utilisée dans la fabrication de nos bouteilles d’environ 1 000 tonnes annuellement. Par ailleurs, depuis mai 2020, nos bouchons sont en une pièce, cela représente environ cinq tonnes de plastique en moins annuellement. Nous continuons à explorer les avenues qui nous permettront de repenser nos emballages en plastique afin de les rendre plus respectueux de l’environnement. Pionniers dans ce domaine, nous pouvons affirmer que nous sommes les premiers à avoir aussi introduit les light-weight bottles sur le marché des boissons. Nous travaillons également avec les experts de Pepsico International afin d’introduire le plastique recyclé (RPET) dans nos bouteilles pour la gamme de boissons gazeuses et ainsi nous promouvrons davantage le concept de l’économie circulaire. Notre objectif est d’assurer que les marques PepsiCo sont embouteillées à partir de 37 % de plastique recyclé (RPET) d’ici à 2023, ce qui représente une élimination de 300 tonnes de plastique vierge. Outre les efforts consentis par QBL pour réduire sa consommation de plastique et son impact sur l’environnement, l’entreprise s’active pour proposer des produits à faible teneur en sucre, voire zéro sucre. Nous avons lancé le Pepsi Black Zero Sucre en 2021, un produit de la gamme Pepsi et avons réduit le taux de sucre de plus de 35 % dans les autres boissons que nous fabriquons comme la marque Mirinda, Lipton ou encore Mountain Dew. Nous travaillons actuellement sur d’autres offres produits ayant une faible teneur en sucre et qui sont plus saines pour la santé. Notre objectif est d’assurer que d’ici à 2025, au moins 54 % des produits que nous proposons sont plus allégés en sucre.

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