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Recrutement : Embellie sur le marché de l’emploi après deux années de crise

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La crise a causé des perturbations majeures au marché du travail ces deux dernières années. Mais, graduellement, les nuages se dissipent. Quoique prudentes et soucieuses de l’état de leurs finances, un nombre important d’entreprises recrutent en ce début d’année, sachant que c’est en se dotant des meilleures compétences qu’elles seront en mesure de se reconstruire et de retrouver le chemin de la prospérité.

La pandémie aura certainement des effets durables sur le marché de l’emploi. Durement impactées par l’arrêt prolongé de leurs activités et l’impact de la crise sur la demande, les entreprises sont dans une situation précaire et font face à un manque de trésorerie et à des niveaux d’endettement élevés. Alors que l’on aborde 2022, force est de constater que la crise a eu des répercussions majeures sur le plan socio-économique avec le taux de chômage atteignant 9,5 % l’année dernière. Pour survivre dans cette nouvelle normalité, les opérateurs ont dû se repenser d’un point de vue financier, stratégique et opérationnel. Une étape fastidieuse, mais aujourd’hui il est clair que dans tous les secteurs d’activités confondus, les acteurs économiques sont armés comme il se doit pour faire face à l’avenir. De même, ils savent quels seront leurs besoins en termes de ressources humaines.

Au niveau des agences de recrutement, on note à nouveau une dynamique positive sur le marché de l’emploi. Et qu’après la période de disette, les entreprises desserrent la ceinture. Ainsi, selon Thierry Goder, Chief Executive Officer d’Alentaris, le marché du recrutement s’annonce prometteur. Du reste, depuis le second semestre de 2021, les campagnes de recrutement vont bon train avec des postes à pourvoir à différents niveaux hiérarchiques et dans des secteurs divers. Et en ce début d’année, il constate ainsi que les demandes ainsi que les opportunités d’emploi sont bien présentes. Toutefois, fait-il ressortir, «bien qu’il y ait des indicateurs positifs d’une reprise économique, il est prématuré pour se prononcer sur son impact sur l’emploi en raison de facteurs que personne ne maîtrise à ce jour».

Au niveau de Myjob.mu, plateforme en ligne recensant plus de 217 000 CV, on indique avoir enregistré à ce jour 1 037 offres d’emploi. Ce qui constitue une hausse de 26 % par rapport à la première quinzaine de janvier 2020. Selon Astrid VuddamallaySylvie, Team Management Lead, les trois secteurs qui recrutent le plus sont : les Tic (technologies de l’information et de la communication), le tourisme et l’externalisation (BPO). On retrouve ensuite le secteur financier, la restauration, le commerce, la logistique et les métiers techniques. «Nous avons clairement retrouvé un climat de confiance. De nombreuses attentes positives sont attendues sur le marché de l’économie, notamment en termes de création de postes et de revue à la hausse des salaires à l’embauche», observe-t-elle.

Les trois secteurs qui recrutent le plus : les tic, le tourisme et l’externalisation

LES ATTENTES DES EMPLOYEURS

Qui dit recrutement, dit attentes des employeurs par rapport aux compétences recherchées chez les candidats. On touche là bien entendu à la problématique de déséquilibre entre le potentiel réel des candidats et les attentes des employeurs. Ainsi, précise Astrid Vuddamallay-Sylvie, pour les postes à pourvoir dans les Tic et la finance, où il y a vraies opportunités, au niveau des pré-requis, les employeurs sont surtout en quête de profils ayant une licence ou un Master. Au-delà de ces qualifications académiques, ils s’attendent à ce que les candidats démontrent une expérience sur le terrain et possèdent des compétences transversales (soft skills) telles que l’adaptation, la proactivité, la capacité à être efficient dans un environnement en constante évolution. De ce fait, on comprend vite que la capacité à porter plusieurs casquettes à un seul et même emploi est devenue incontournable dans le présent contexte.

Abondant dans le même sens, Jennifer de Comarmond, directrice de Proactive Talent Solutions, observe que bien qu’il y ait une bonne reprise en général dans tous les secteurs confondus, un nombre plus important d’entrepreneurs et de free-lances se font également remarquer. C’est une tendance qui se précise. À son niveau, elle note que le secteur qui recrute le plus reste les Tic ; incluant l’informatique et le numérique. Ensuite, on retrouve la finance de conformité, la construction et l’immobilier. Et si nous parlons en termes de compétences, les recruteurs recherchent des candidats réactifs, flexibles et rapides, possédant de la résilience, de l’agilité, de l’intelligence émotionnelle et démontrant des aptitudes à faire évoluer leurs connaissances.

Pour sa part, Wardah Jhakri, directrice de Kestrel HR Consulting/Palicao, indique que la reprise économique a apporté pas mal de rebondissements sur le marché, surtout avec un flux de demandes plus important sur le marché de l’emploi. Valeur du jour, fait-elle ressortir, les entreprises favorisent plus de recrutements surtout pour des postes hybrides. Elle étaye ses propos : «Les postes les plus en demande se font au niveau de l’informatique, et cela même à l’échelle de l’international. La Covid-19 ayant amené dans son sillage la culture du télétravail, cela apporte ces résultats aujourd’hui ; dont un processus de recrutement beaucoup plus flexible où les entreprises s’adaptent au marché. Les entretiens se font par visioconférence, les processus sont beaucoup plus rapides avec des critères plus sélectifs. Les compétences plus recherchées sont : l’autonomie et la polyvalence. De manière générale, les entreprises recherchent des employés proactifs afin de relancer au plus vite leurs activités». Autre secteur où la demande est forte chez les employeurs : la vente. À ce propos, Wardah Jhakri fait ressortir que «les employeurs recherchent énormément de commerciaux sur le marché, des personnes qui ont cette capacité de vendre. Cela dit, la Covid-19 a toutefois encouragé pas mal de personnes à se lancer dans l’entrepreneuriat».

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