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Vasish Ramkhalawon: « Les assureurs s’attendent à près de 1 000 demandes d’indemnisation pour des véhicules endommagés dans le sillage de Belal»

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Avec le changement climatique, les cas de catastrophes naturelles subites et impromptues sont appelés à se multiplier. sommes-nous préparés à des menaces climatiques extrêmes, à l’image de ce que le pays a vécu la semaine dernière ? Toute catastrophe du type du cyclone Belal aura un impact sur n’importe quel pays, en particulier lorsqu’il s’agit d’un petit état insulaire isolé comme l’île maurice, d’où la nécessité d’anticiper de tels phénomènes météorologiques et de se protéger à travers une couverture ppropriée en termes d’assurance, soutient Vasish Ramkhalawon. les préjudices causés par le cyclone auront certainement un impact socio-économique qui pourrait aller jusqu’au moyen terme, prévoit le secrétaire général de l’insurers association of Mauritius.

Après les ravages du cyclone Belal, causant des pertes et des dommages à travers l’île aux biens matériels, immobiliers, automobiles et infrastructurels, quel constat faitesvous de l’impact économique, même socio-économique de cet évènement climatique ?

Tout d’abord, je voudrais dire que toute catastrophe de ce type aura un impact sur n’importe quel pays, en particulier lorsqu’il s’agit d’un petit État insulaire isolé comme l’île Maurice, et il est normal que les impacts soient dimensionnels. Cependant, une bonne chose que nous notons est que lorsque nous parlons de la perspective économique, l’île Maurice a une économie progressive qui se porte bien et qui est stable. Si tout va bien, cet impact sera de courte durée. Il y aura probablement un impact sur le secteur agricole, qui a définitivement été touché ; nous savons tous très bien que la reprise dans ce secteur sera très rapide. D’autres secteurs pourraient également être touchés, avec des dommages potentiels aux actifs immobiliers. Malgré le fait que les dommages soient importants, par rapport à la taille du secteur, il se pourrait que la reprise soit également très rapide.

Mais si l’on considère l’impact socio-économique que vous m’avez mentionné, l’impact serait à court et à moyen termes parce que les gens sont impliqués. Je pense que l’impact sur les gens serait d’abord d’ordre environnemental, mais il y a aussi un impact sur le mode de vie des gens. Le mode de vie a été perturbé et cet impact peut se répercuter sur leurs revenus, leur richesse, etc.

Si l’on prend l’exemple de l’île Maurice, il faut savoir que le taux d’épargne y est en baisse. Cela montre que beaucoup de gens n’épargnent pas assez et consomment plus, et beaucoup de gens ont peut-être fait des emprunts et des crédit-baux pour leur voiture, leur maison, etc., principalement les classes populaires. S’ils ont à subir un préjudice lorsqu’ils sont dans une situation où ils sont déjà à rembourser leurs prêts et crédit- baux, les préjudices causés par le cyclone auront certainement un impact socio-économique qui pourrait aller jusqu’au moyen terme. Les gens devront donc réévaluer leurs besoins, redéfinir leurs priorités… Cela aura également un impact sur leur comportement d’achat et sur bien d’autres choses.

Avez-vous à ce jour une estimation du montant global des dégâts causés, et quel pourcentage de ce montant sera pris en charge par les assureurs ?

À ce stade, il nous est très difficile de quantifier le montant total des dommages, mais nous espérons que le niveau ne dépassera pas le milliard de roupies. Une grande partie de ces dommages sera probablement prise en charge par les compagnies d’assurances.

Prenons le cas des véhicules endommagés. La plupart de ceux couverts par des polices d’assurance au tiers, ou ne disposant pas d’une protection contre les inondations, sont généralement des véhicules d’un certain âge ou sont considérés de faible valeur. La plupart des véhicules endommagés et ayant une valeur commerciale élevé sont probablement assurés contre les cyclones ou les inondations.

En ce qui concerne les ‘property damages’ , la plupart des entreprises touchées, notamment les commerces de détail et les entreprises, ont été affectées par les inondations mais la plupart des entreprises de taille moyenne et grande sont correctement couvertes. Je ne suis pas sûr que les micro- et petites entreprises soient correctement couvertes ou que certaines maisons individuelles soient couvertes par une assurance. Par conséquent, lorsque vous quantifierez, les compagnies d’assurances vont prendre en charge une grande partie de ces coûts. Il est évident que nous devons quantifier cela du point de vue de l’assurance, mais nous espérons que cela ne dépassera pas le milliard de roupies.

Savez-vous le nombre de demandes d’indemnisation qui a été formulé dans le sillage des dégâts causés par le cyclone Belal, et quel pourcentage concerne les résidences personnelles, les propriétés d’entreprises et de sociétés, les véhicules, les biens des entreprises… ?

Pour ce qui est de la taille, nous l’envisageons sous deux angles : l’assurance moteur et l’autre, que nous appelons le côté ‘property damage’, qui comprend tout. Nous nous attendons à ce qu’il y ait entre 200 et 250 demandes d’indemnisation pour les dommages matériels et près de 1 000 demandes peut-être, voire plus, pour les véhicules. Certains véhicules ont été inondés, d’autres ne l’ont pas été complètement, mais ils ont tout de même subi des dommages qui sont couverts par les compagnies d’assurances. C’est un montant assez important et c’est ce à quoi nous nous attendons. Espérons qu’il ne dépassera pas ce montant.

Les voitures empilées les unes sur les autres ou entassées côte à côte sur un amas de détritus est une image impérissable, et un froid témoignage de la violence du passage de Belal ce funeste 15 janvier 2023. D’après des constats encore préliminaires, environ 300 véhicules endommagés et abandonnés ont été répertoriés à travers l’île. L’on estime à plusieurs centaines le nombre de véhicules endommagés. Quelle est votre lecture de la situation ?

Comme vous l’avez dit, ce sont les chiffres des véhicules inondés dont nous disposons à ce stade. Je viens de parler aux représentants des grandes compagnies d’assurances. À hier (ndlr : jeudi 18 janvier 2024), nous avons dépassé les 500 demandes d’indemnisation.

C’est pourquoi je disais que de notre côté, nous nous attendons à près de 1 000 demandes d’indemnisation pour des véhicules ou plus. Et si l’on tient compte de certaines des réclamations qui ont été enregistrées directement auprès de la FSC, nous dépassons le chiffre de 500 réclamations, et c’est une question qui préoccupe tout le monde.

Il est important que les gens comprennent qu’un véhicule n’est pas un achat normal. C’est un achat unique et très important pour de nombreuses familles. En fait, beaucoup de personnes associent leur véhicule à leur progrès et à leur style de vie. Lorsque vous imaginez, en particulier ceux qui ont probablement un véhicule avec un contrat d’assurance au tiers, le chemin parcouru pour franchir cette étape a pu être très difficile. C’est pourquoi les compagnies d’assurances, le gouvernement, la FSC sont en train de voir ce qu’ils peuvent faire, parce qu’il ne faut pas que les gens qui ont progressé en acquérant un véhicule se retrouvent demain dans une telle situation. Espérons que nous pourrons nous en remettre rapidement.

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