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Monde du travail: devenir une vraie valeur ajoutée pour l’entreprise

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Formation

L’alternance comme modèle d’études, la mobilité professionnelle comme terrain d’expériences ou de rebond, et la formation continue constituent les axes majeurs pour évoluer avec les disruptions actuelles dans le monde du travail et de l’entreprise. Les consultants RH Jenisha Bye Ramma-Mohabeer et Sanjay Halkhoree tiennent à skill up, Ebène, les 13 et 19 juillet, deux journées de formation autour du thème ‘Human Ressource Management : theory to practice’.

LA disparition, la refonte, ou l’autonomisation de certains métiers ; l’accélération de la digitalisation, et en général les mutations dans le monde du travail, posent de plus en plus de défis pour pratiquer certains métiers, même quand on est diplômé. L’alternance comme modèle d’études, la mobilité professionnelle comme terrain d’expériences ou de rebond et la formation continue constituent dès lors les axes majeurs pour conjuguer et évoluer avec les disruptions dans le monde du travail et de l’entreprise, notamment dans ce contexte post-Covid-19.

Jenisha Bye Ramma-Mohabeer, consultante et formatrice chez le relié consultancyAvec le nombre grandissant de robots qui permettent d’automatiser plusieurs des activités quotidiennes, avance Jenisha Bye Ramma-Mohabeer, consultante et formatrice chez Le Relié Consultancy, l’on ne peut plus se permettre de rester focalisé sur le maintien de méthodes traditionnelles de travail. «Nous devrions nous appuyer davantage sur la technologie et la formation continue, en cherchant constamment des stratégies innovantes et adaptées pour satisfaire les besoins de nos clients, quels que soient les secteurs d’activités, avec la contribution et la collaboration des employés, ainsi que le “Kaizen theory”. Avec la digitalisation, seules les sociétés qui travaillent de façon intelligente vont prospérer et seront pérennes car elles investissent à juste titre dans cet élément fondamental qui canalise les énergies de leurs ressources humaines et leur permet de se concentrer sur la qualité du rendu et la satisfaction des clients», soutient-elle.

Compétences nouvelles, sinon hautement spécifiques

D’après les enseignements des gourous du leadership, poursuit Jenisha Bye Ramma-Mohabeer, chaque individu est appelé à diversifier ses activités professionnelles et compétences afin de pouvoir être une vraie valeur ajoutée ; à la fois sur son lieu de travail, pour sa communauté et l’économie de son pays. Un facteur critique pour une croissance pérenne et forte, d’autant plus que l’économie mauricienne dépend de réformes structurelles et de la sophistication de certains secteurs clés, sans compter l’émergence de nouveaux secteurs. Cette transition nécessaire demande des compétences nouvelles quand elles ne sont pas hautement spécifiques.

Comment peut-on inciter dans l’immédiat et dans les court-moyen terme, les étudiants et les professionnels à devenir les agents de cette transition ? «Le destin de notre nation est à la croisée des chemins et il est impératif que les jeunes fassent cette prise de conscience. Depuis presque une dizaine d’années, nous parlons de réforme économique / réforme structurelle et bien souvent, nous nous retrouvons à la case de départ ; ou des fois les réformes sont enclenchées, comme nous l’avons vu sur plusieurs aspects dans le système éducatif. Et puis il y a rétropédalage suite à des pressions populaires et/ou la continuité des réformes n’a pas été proprement réfléchie et adaptée au contexte local», observe la consultante en ressources humaines et lois du travail.

Pour toute transition, il est primordial d’avoir des leaders visionnaires et transformatifs, à tous les niveaux, que ce soit dans la fonction publique et le privé, qui vont permettre aux jeunes d’investir leurs énergies dans la bonne direction et de leur influencer positivement afin qu’ils donnent le meilleur d’eux-mêmes, ajoute notre interlocutrice. Compte tenu du fait que Maurice a pour habitude de s’inspirer des lois et bonnes pratiques des autres pays, elle devrait songer à s’orienter vers une économie de services pérenne comme Singapour. «Comme le dit Samuel T. Reddy dans son livre Leavers To Leaders, “Opportunity is Nowhere, Opportunity is Now Here”. À chacun de trouver sa voie dans cette période de transition».

Pratiques salariales à Maurice : non incitatives et manque de transparence

UN billet d’une consultante en ressources humaines posté sur les réseaux sociaux qui se désespère des pratiques salaires dans sa filière de compétences a dernièrement fait le buzz. Il relance le débat sur le manque de transparence dans les pratiques salariales, à différents échelons professionnels, dans tous les corps de métier, et à travers les secteurs. «Depuis la nuit des temps, nous examinons un manque de transparence conséquent à tous les niveaux, à Maurice comme dans tant d’autres pays dans le monde, surtout dans le privé. Le salaire est encore et toujours quelque chose de tabou et de très confidentiel, d’autant plus quand il s’agit à Maurice de différents échelons professionnels. Chaque personne a sa propre perception de sa valeur ajoutée dans une société et le salaire qu’il/qu’elle doit potentiellement prétendre. La capacité de payer diffère grandement de société en société. Une secrétaire d’une PME peut toucher jusqu’à Rs 15 000 et une secrétaire d’une grosse société peut percevoir au moins Rs 25 000 pour presque la même charge de travail. Nous parlons certes du manque de transparence concernant les salaires mais le sujet des salaires contient une «ambiguïté» extraordinaire, si nous devons nous baser sur les charges de travail pour chaque poste et pour chaque nature de travail respectif. Nous retrouvons dans beaucoup de sociétés un indicateur de la base de salaire qui est ensuite camouflé par différents types de “primes” (intrinsèques et extrinsèques) qui sont cependant sujettes à plusieurs conditions sur le mois. La transparence des salaires implique plusieurs avantages et inconvénients ; comme la motivation pour certains et la démotivation pour d’autres

Sanjaya Halkhoree, consultant et formateur en ressources humainesÀ Maurice particulièrement, il y a un bon nombre de métiers qui ne sont pas valorisés à leur juste valeur, en l’occurrence les métiers manuels ou le travail d’ouvrier, souligne Sanjay Halkhoree, consultant et formateur en ressources humaines. «Cela est un point bloquant pour nos jeunes à poursuivre leur formation professionnelle dans ces domaines précis. Les grandes entreprises qui annoncent des profits par milliards et qui payent des salaires dérisoires aux employés, c’est quelque chose qui m’interpelle personnellement.» Heureusement, conclut Sanjay Halkhoree, que le salaire minimum est venu soulager bon nombre de Mauriciens engagés dans certains secteurs d’activités qui étaient jusqu’alors peu valorisés.

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