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ASHWIN CHINNAYYA : «La terre demeure une valeur refuge pour les investissements»

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Pouvez-vous nous donner un aperçu général du marché immobilier actuel à l’île Maurice ?

Le marché immobilier actuel à l’île Maurice reflète une atmosphère économique légèrement incertaine, où l’attention est fortement portée sur l’échiquier politique. Les élections générales ont traditionnellement un impact significatif sur ce marché, et cette année ne fait pas exception. Les acheteurs, en particulier les investisseurs, adoptent une attitude prudente et une approche de «sit and wait», attendant probablement les annonces budgétaires pour 2024-2025 et/ou les programmes électoraux.

Un développement positif à noter est l’introduction en juin 2022 du « Home Ownership Scheme ». Ce schéma permet aux acheteurs, quel que soit leur statut social, de bénéficier d’un remboursement de 5 % des droits d’enregistrement payés à l’acquisition d’une propriété résidentielle, jusqu’à un montant de Rs 500 000 par transaction. Cette initiative reconduite en 2023 a insufflé un dynamisme positif sur le marché.

Cependant, le coût de la construction a connu une hausse significative d’au moins 20 % après la pandémie de Covid-19. De nombreux propriétaires terriens ont ajusté leurs prix en conséquence, entraînant une augmentation des prix des terrains et des biens immobiliers existants. Par conséquent, les biens immobiliers sont désormais entre 30 % et 50 % plus chers qu’en mars 2019, ce qui a un impact négatif sur les ventes.

En outre, l’augmentation du taux d’intérêt au troisième trimestre de 2023, couplée à une augmentation du coût de la vie, a entraîné une baisse significative des transactions. En ce qui concerne les investissements, les taux allant jusqu’à 4,5 % sur les dépôts à terme ou les comptes courants rémunérés diminue l’attractivité des placements locatifs pour certains, qui oublient que l’inflation est favorable à l’investissement immobilier à moyen et long termes.

Quels sont les types de propriétés les plus demandés en ce moment ?

La terre. La terre demeure une valeur refuge pour les investissements. Les morcellements se vendent rapidement, souvent dans une optique spéculative, pour des projets futurs, ou pour la construction de résidences familiales. Les terrains agricoles et les morcellements agricoles sont également très demandés. Cependant, en raison du coût de construction élevé et des prix des biens en général, nous observons une tendance où les célibataires, jeunes couples et personnes âgées, qui vendent souvent de grandes maisons sur de vastes terrains, se tournent vers des appartements en milieu urbain ou côtier. Cela s’explique non seulement par des considérations budgétaires, mais aussi par d’autres avantages tels que la sécurité, l’entretien réduit et la facilité de “lock and leave”.

Quels sont les quartiers ou régions les plus prisés par les acheteurs ou les locataires ?

Actuellement, chaque région possède son charme et son authenticité distincts. Le développement urbain s’est étendu à des endroits autrefois moins accessibles il y a une décennie. On observe un certain mouvement de migration des villes vers les villages côtiers, ainsi que des mouvements de villages vers les villes, voire même des migrations de villages vers d’autres villages côtiers. Cependant, le centre de l’île, le Nord et l’Ouest demeurent les régions les plus prisées par les acheteurs et les locataires. Les biens immobiliers mis sur le marché dans ces régions trouvent rapidement preneur si leur prix est justifié par la qualité de la prestation. En ce qui concerne la location, les expatriés ou les locataires à court/moyen terme en provenance d’Afrique du Sud ou d’Europe préfèrent le Nord et l’Ouest, tandis que les Asiatiques et les Malgaches favorisent le centre.

Quelles sont les perspectives pour le marché immobilier dans un avenir proche ?

L’immobilier reste un investissement sûr et fiable. Actuellement, nous faisons face à quelques défis sur le marché en raison de certaines variables économiques et politiques. Cependant, nous anticipons une évolution positive du marché après les élections et le dépôt du Budget. Le nouveau schéma permettant à un étranger détenteur d’un permis de résidence (investisseur, travail ou retraité) d’acquérir un bien immobilier, en dehors des programmes dédiés aux étrangers tels que le PDS, le RES, etc., pour un prix minimum de 500 000 $, devrait contribuer de manière positive à cette dynamique. Nous suivrons de près ces développements.

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