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Exportations: Le secteur du textile à un carrefour de son développement

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Cinquantenaire, le secteur du textile et de l’habillement mauricien tourné vers l’exportation se trouve à un carrefour. En effet, sa pérennité dépend de la diversification de ses marchés d’exportation, de sa transition vers un modèle opérationnel plus ‘capital-intensive’, du verdissement de ses processus opérationnels et pratiques managériales, de l’offre de produits innovants, de flux d’investissements nouveaux et des opportunités qu’offrent les accès préférentiels aux marchés américains, européens, africains et indiens. 

LES rapports ne manquent pas pour situer les défis et les enjeux auxquels le secteur du textile et de l’habillement mauricien, tourné vers l’exportation, est confronté. Pourtant, il demeure le principal sous-secteur tirant la performance financière des exportations mauriciennes, et qui lui a permis de franchir en 2022 la barre de Rs 100 milliards. Un record, d’après ce qu’en avait dit le ministre Renganaden Padayachy lors de la présentation du Budget 2023-2024. En 2022, l’exportation des produits textile et de l’habillement ont représenté 30 % des exportations mauriciennes d’après l’édition 2023 des Exports Insights de la MCCI. Capable de renouer avec des opportunités d’expansion et de croissance robuste, d’après le rapport du cabinet McKinsey commandité par le gouvernement, le secteur du textile et de l’habillement mauricien tourné vers l’exportation doit transitionner d’un secteur labour-intensive à un secteur plus capital-intensive.

Dans l’édition 2023 d’Exports Insights, publication éditée par la Chambre de Commerce et d’Industrie de Maurice (MCCI), l’organisme livre une lecture décennale de la performance et du développement du secteur des exportations mauriciennes. Comme le pointe la publication, les catégories de produits exportés sont restées les mêmes ces dix dernières années, le poisson et les préparations à base de poisson, le sucre de canne, le textile et l’habillement étant les principaux marchés d’exportation, ces trois catégories de produits représentant 71 % des exportations totales mauriciennes.

L’analyse sectorielle de 2012 à 2022 font ressortir que les exportations de produits textile et d’habillement sont passées de Rs 26,67 milliards en 2012 à Rs 24,55 milliards en 2022, faisant la contribution du secteur passer de 40 % à 30 % dans la totalité des exportations mauriciennes. Ce recul dans la performance financière des produits textile et d’habillement exportés est de fait une exception dans la mesure où tous les produits traditionnellement exportés par l’île Maurice ont progressé, bien que par des proportions variables. De Rs 12,73 milliards, Rs 8,14 milliards et Rs 4,27 milliards en 2012 respectivement, le chiffre d’affaires pour l’exportation de poissons et produits à base de poissons transformés, de sucres de canne et d’articles de bijouterie est passé à Rs 14,92 milliards, Rs 8,80 milliards et Rs 5,96 milliards respectivement en 2022. Bien que le textile et l’habillement ait été un moteur de l’industrialisation et du développement de l’île Maurice, il a connu une tendance à la baisse depuis 2012, démontre l’édition 2023 de l’Export Insights de la MCCI, chiffres à l’appui.

Tributaire des contextes et conjonctures internationaux, le marché du textile et de l’habillement mauricien tourné vers l’exportation a subi une succession de contraintes, dont un repli dans le flux d’investissements privés dans le secteur, une majoration des coûts de production et opérationnels, notamment en raison des fluctuations dans le fret et la hausse continue de la rémunération des employés.

«Les forces grandissantes de la mondialisation et de la libéralisation du commerce ont fait des ravages dans l’industrie, tandis que les causes internes de son déclin sont principalement l’augmentation des coûts de la maind’œuvre et d’autres coûts liés à l’exercice d’une activité commerciale. L’industrie n’a pas réussi à concurrencer les grands acteurs mondiaux du textile comme la Chine et le Vietnam. Le rythme de la restructuration et de la diversification a été relativement lent et la pénétration de nouveaux marchés limitée. Outre l’élimination des préférences commerciales, le secteur a été affecté par la concurrence accrue des fabricants à bas prix et par les coûts élevés du fret aérien et maritime et du transport maritime par rapport aux pays concurrents sur des marchés similaires, en raison de son positionnement en dehors des principales routes maritimes. Les défis opérationnels auxquels l’industrie est confrontée ont incité de nombreuses usines à se délocaliser à Madagascar et au Bangladesh», détaille-t-on dans Strategic Options for the Mauritius Textile and Apparel Industry. Une publication d’analyses et d’introspections sur le secteur textile et d’habillement mauricien, sorti en décembre 2020, et éditée par le Bureau mauricien du PNUD, le bureau sous-régional pour l’Afrique australe de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), et la Banque Africaine de Développement (BAD).

DE LABOUR-INTENSIVE À CAPITAL-INTENSIVE

Sur la période 2012-2019, la rétribution moyenne des employés des entreprises de textile s’est améliorée de 5,3 % annuellement, tandis que la productivité du travail s’est repliée en moyenne de 2,5 %, «ce qui a nui à la compétitivité de l’industrie», étaye le ‘Discussion Paper’. Bien qu’opérant dans un contexte mondial hautement concurrentiel, propice à la génération d’obstacles pour sa compétitivité, le secteur mauricien du textile et de l’habillement a pu compter sur «la dépréciation substantielle de la roupie par rapport aux principales devises, ce qui a contribué à préserver la compétitivité internationale des produits de l’habillement et a plus qu’annulé les augmentations relativement élevées de tous les coûts intérieurs liés à ce secteur», fait-on ressortir dans la publication ‘Strategic Options for the Mauritius Textile and Apparel Industry. Une situation qui a invariablement contribué à ce que de nombreuses entreprises revoient leur modèle d’entreprise en privilégiant les petites commandes, la production en flux tendu et la rapidité de mise sur le marché. «Si les grands exportateurs ont tiré leur épingle du jeu, très peu de petits et moyens entrepreneurs ont rejoint la ligue des exportateurs de produits de haute qualité.»

Malgré des défis qui persistent, le secteur du textile et de l’habillement mauricien tournée vers l’exportation a encore de beaux jours devant lui. Un rapport du cabinet McKinsey commandité par le gouvernement relève que des opportunités d’expansion et de croissance robuste peuvent même être envisagées dans le secteur du textile et de l’habillement mauricien tourné vers l’exportation si ce dernier se concentre dans les activités de filature et de fabrication de tissus avec les clients africains comme principaux marchés d’exportations.

La transition et la transformation du secteur actuellement majoritairement labour-intensive vers un secteur plus axé sur le capital-intensive est générateur de nombreux atouts pour le secteur textile et d’habillement mauricien. L’étude de faisabilité de McKinsey confirme que Maurice sera plus compétitif dans le domaine de la filature, du textile et de la fabrication du tissu, nous dit-on. Cette composante inclut l’importation du coton et des fibres, que l’on convertit en fils, qui servent ensuite à la transformation en tissus alors que pour le moment, l’on se concentre davantage sur l’importation de fils et de tissus pour la confection de produits vestimentaires.

Étant par nature capital-intensive, la filière ‘textile-yarn-fabric’ misera davantage sur les infrastructures et la technologie, et moins sur la main-d’œuvre. «L’implémentation de ce projet de transformation du secteur textile mauricien résoudra le manque de main-d’œuvre, et compte tenu de nos avantages différentiels dans le développement de ce domaine, nous serons définitivement plus compétitifs dans notre positionnement. Le ‘textile-yarn-fabric’ s’oriente plus vers l’autonomisation, la transformation, plus d’innovation. Il s’apparente à une industrie plus moderne, et aura recours à des compétences plus qualifiées, à des higher-skilled workers.» À l’instar d’ingénieurs, de sustainability officers, de techniciens avec des connaissances pointues, ce qui se relève, nous dit-on, plus attrayant face à la mauvaise perception dont souffre le secteur.

Pour la jeune génération de travailleurs, c’est synonyme de plus d’employabilité et de meilleurs salaires par rapport aux compétences requises ; définitivement de nouvelles donnes qui inverseront la tendance des images dont le secteur est affligée. L’île Maurice représente à ce jour 9 % de l’approvisionnement des pays africains en fils et tissus.

De plus l’AGOA, l’APEi, la SADC/ le COMESA et le CECPA, et l’accès préférentiel aux marchés américains, européens, africains et indiens qu’ils offrent sont des promesses d’opportunités continues et parfois non pleinement exploitées encore au secteur du textile et de l’habillement mauricien tourné vers l’exportation.

Naushad Elias : «Nous sommes aux normes les plus rigoureuses en matière de durabilité»

Depuis quand Vector International dessert-il le secteur du textile et de l’habillement ?

Créée en mars 2006, Vector International marquera en 2024 ses 18 ans d’activité. Nous sommes une société mauricienne engagée dans la conception des vêtements en maille haut de gamme. Nous travaillons avec le secteur haut de gamme, dit du « luxe accessible ». Nos clients sont toutes des marques de luxe de renommée internationale : Hugo Boss, Giorgio Armani, Zadig & Voltaire, Cavalli Class, Marina Rinaldi et Gerard Darel, entre autres.

Notre bureau basé à Maurice se charge du design, du marketing et de la gestion complète de la chaîne d’approvisionnement de la matière première et des accessoires, entre autres, en passant par la logistique. Tandis que l’exportation des produits vers nos clients se fait à partir de Madagascar, où est installée notre unité de production. C’est un modèle d’affaires qui s’adapte à la réalité de l’écosystème du secteur aujourd’hui. Plusieurs avantages sont d’ailleurs associés à l’adoption de ce modèle d’exploitation, où l’île Maurice, où nous sommes installés, capture toute la valeur ajoutée, bénéficie de l’injection des revenus et d’une entrée non négligeable des recettes en devises étrangères dans son économie.

Nous avons besoin d’être soutenus dans notre démarche de régionalisation et d’intégration régionale avec Madagascar dans le secteur du textile et de l’habillement, quitte à inciter, par exemples, d’autres fabricants-exportateurs de produits textile et habillement à suivre notre exemple afin de générer plus d’exportations, de recettes de devises étrangères, et d’opportunités d’expansion et de croissance des fabricants, pour l’économie mauricienne.

Comment cette offre s’est-elle développée jusqu’à ce jour ?

Si nous devions prendre la période de la pandémie de la Covid-19 pour exemple, nous nous sommes réinventés complètement depuis. Nous nous sommes mis au pas des normes les plus rigoureuses en matière de durabilité. Nous sommes aujourd’hui certifiés Global Organic Textile Standard (GOTS), norme internationale de traitement des textiles pour les fibres biologiques, très exigeant pour concevoir des créations en matières organiques.

Nous sommes également certifiés Responsible Wool Standard (RWS), norme qui prouve que nous sommes sélectifs au niveau de notre matière première et que nous maintenons une ligne de production intègre, garantissant à nos clients que nous nous approvisionnons en laine provenant uniquement d’animaux (moutons) qui ne sont pas maltraités au moment du tondage. C’est un critère essentiel pour le haut de gamme et les clients qui souhaitent soigner leur image de marques éthiques.

Nous sommes également certifiés auprès de la SMETA, qui déploie une méthodologie d’audit éthique englobant tous les aspects d’une pratique d’affaires responsable, et vient mettre en avant la qualité de notre relation industrielle avec nos partenaires et employés. Au-delà de la créativité, de la qualité, et de fiabilité de notre service, le fait d’être une entreprise conforme aux critères et exigences internationaux de notre filière d’activités nous place en première ligne de ce que recherchent le plus aujourd’hui nos partenaires sur la plateforme internationale.

Quelles sont les dernières nouveautés à découvrir dans l’offre de votre prestation?

Je vous invite à jeter un coup d’œil sur notre site HYPERLINK “http://www.vector. mu/” \t “_blank” www.vector. mu pour un aperçu de notre savoir-faire et de notre expertise, et à y effectuer une visite virtuelle de notre unité de production basée à Tana.

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