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L’industrie touristique mauricienne promeut à l’unisson le tourisme durable

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Les hôtels et resorts s’engagent à adopter des pratiques respectueuses de l’environnement, sensibilisent les clients et collaborent avec les communautés locales à cet effet. Les défis persistants sont loin de décourager l’île dans son ambition de devenir une référence mondiale du tourisme durable d’ici à 2030.

Les opérateurs touristiques ne cessent de le faire remarquer : les nouvelles tendances du tourisme s’orientent vers des offres durables. Et le Budget 2023-2024 souligne l’objectif du gouvernement de faire de Maurice une destination certifiée verte d’ici à 2030.

Joelle Edwards-Tonks, Chief Sustainable and Marketing Officer de Sunlife, reconnaît que le tourisme durable dans les petits États insulaires comme l’île Maurice se heurte à des difficultés : ressources limitées, vulnérabilité environnementale, capacité de charge, saisonnalité et préservation de la culture. Pour relever ces défis, il faut une collaboration entre les parties prenantes, une gouvernance efficace, un renforcement des capacités, l’implication des communautés et une planification durable. L’évolution mondiale vers des offres durables dans l’industrie du tourisme n’est pas passée inaperçue, et il est crucial pour l’île Maurice de se positionner en tant que leader dans ce mouvement.

«Pour y parvenir, les opérateurs des secteurs public et privé doivent collaborer davantage en termes d’offres durables, allant de l’énergie et des transports à l’alimentation, aux déchets et à la conservation de la biodiversité. Concernant le gaspillage alimentaire, il est nécessaire d’établir des réglementations et des lignes directrices pour une bonne gestion des déchets alimentaires et sensibiliser aux impacts du gaspillage alimentaire. Pour améliorer les pratiques de gestion des déchets, il faut appliquer les 9 R de la gestion des déchets (réduire, réutiliser, recycler, etc.), passer à une économie circulaire et collaborer avec les organisations locales de conservation pour préserver la biodiversité. Chez Sunlife, nous avons travaillé en étroite collaboration avec The Pledge pendant un an et avons mis en place des règlementations strictes pour éliminer à 95 % le gaspillage alimentaire dans nos resorts.»

Geraldine Koenig, Chief Risk & Compliance Officer de Beachcomber Resorts & Hotels, indique qu’il est essentiel de préserver et de valoriser ces richesses naturelles et culturelles. Une réflexion est déjà en cours pour renforcer l’attrait du pays en tant que destination de tourisme durable, et elle espère voir des actions se concrétiser prochainement. «L’objectif est de mettre en place des mesures et des initiatives visant à préserver les écosystèmes fragiles, à promouvoir la biodiversité et à encourager les pratiques respectueuses de l’environnement dans l’industrie touristique. Cela pourrait inclure des programmes de sensibilisation pour les touristes, des partenariats avec les opérateurs touristiques locaux pour encourager les pratiques durables, ainsi que des investissements dans des projets de conservation et de préservation à plus grande échelle. En travaillant ensemble, les opérateurs publics et privés de l’île Maurice peuvent renforcer leur engagement en faveur d’un tourisme durable et s’assurer que les générations futures pourront continuer à profiter de la beauté naturelle et de la richesse culturelle de l’île

Défis de l’industrie du tourisme durable à l’île Maurice

L’industrie hôtelière de l’île Maurice doit faire face à plusieurs défis dans sa quête d’un tourisme durable. Geraldine Koenig souligne à cet effet le besoin de susciter une prise de conscience nationale quant à l’importance de protéger les ressources naturelles et de prendre des mesures concrètes pour préserver l’environnement. Elle met en évidence les problèmes d’insalubrité récurrents sur certaines plages à la fin des week-ends, l’accumulation de déchets le long des routes et la transformation des terrains vagues en dépotoirs. Pour résoudre ces problèmes, elle souligne l’importance d’une sensibilisation continue et renforcée, ainsi que d’un système de contrôle efficace et mis en place par les autorités compétentes.

Un autre défi majeur est l’érosion côtière, qui représente une menace pour les ressources naturelles et l’industrie touristique de l’île Maurice. Il est crucial de trouver des solutions durables pour préserver les magnifiques plages, qui sont l’un des atouts majeurs de la destination.

«Pour relever ces défis, il est essentiel de renforcer la coopération entre les autorités publiques, les opérateurs privés, les organisations environnementales et la société civile. Des campagnes de sensibilisation doivent être menées à tous les niveaux de la société. Des programmes éducatifs peuvent être mis en place dans les écoles pour inculquer aux jeunes générations les valeurs de la préservation de l’environnement, et des incitations peuvent être offertes pour encourager les comportements responsables, tels que la réduction et le tri des déchets ainsi que le recyclage. Enfin, il est crucial de mettre en place une réglementation et des mesures de contrôle efficaces pour prévenir la pollution et les abus environnementaux. Des sanctions doivent être appliquées de manière stricte en cas d’infractions et des mécanismes de surveillance doivent être renforcés pour assurer le respect des normes environnementales», avance-t-elle.

Joelle Edwards-Tonks enchaîne, elle, que l’île Maurice, en tant que destination long-courrier, doit relever le défi de réduire l’empreinte carbone du tourisme. Pour y parvenir, des initiatives axées sur l’efficacité énergétique et la sensibilisation des voyageurs sont mises en œuvre. Elle estime cependant que la priorité devrait être accordée aux projets de conservation de l’environnement et de la biodiversité. «L’initiative “Île Maurice durable” devrait promouvoir des projets qui protègent les habitats naturels, soutiennent la conservation de la faune et de la flore et améliorent la biodiversité. Ces projets compenseraient l’impact environnemental des voyages et préserveraient les écosystèmes», explique-t-elle.

Shazia Tincowree-Beegun, responsable d’agence de Shamal Travels, constate que l’industrie de tourisme durable à Maurice est confrontée à des défis tels que la sensibilisation, l’adoption généralisée de pratiques durables, la préservation de la biodiversité et la gestion des impacts environnementaux. Cependant, elle est confiante que ces défis peuvent être surmontés grâce à des initiatives de sensibilisation, à des réglementations adaptées, à des certifications telles que la Blue Oasis Certification du MSB, à une collaboration étroite avec les communautés locales et à l’engagement fort de toutes les parties prenantes impliquées.

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