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Piscine et traitement d’eau dynamique et résilient

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Le constat est sans équivoque. Le marché de la piscine et du traitement d’eau a bonne mine et affiche la résilience. En effet, la pandémie suivie des restrictions sanitaires, dont le confinement, n’ont en rien ralenti l’activité du secteur tandis que les fortes chaleurs de l’été ont grandement dynamisé cette industrie. Toutefois, le ralentissement économique pourrait jeter un caillou dans les rouages de ce secteur.

BEAUCOUP associent la piscine avec l’été, la détente, la forme physique et le plaisir. Ses avantages vont bien au-delà de sa commodité évidente. Une piscine ouvre la porte à un mode de vie plus sain et est considérée comme un moyen de se ressourcer. Elle permet de passer plus de temps en famille, avec les amis, à faire de l’exercice et à se rafraîchir, tant physiquement que psychologiquement. D’où sa popularité.

Curieusement, la pandémie et ses restrictions n’ont entravé qu’une infime partie de cette tendance. Qui plus est, aucune étude n’indique que le virus responsable de la Covid-19 puisse être transmis aux individus par l’eau. Les constructeurs de piscines et les prestataires offrant les solutions de traitement d’eau ont même noté une hausse de leurs activités ces deux dernières années. «Le confinement a fait exploser la demande de construction de piscines privées. En effet, les clients ont eu le temps de réfléchir à leur projet, et se sont indéniablement recentrés sur la famille proche, et le bien-être à la maison. La fermeture des frontières a accentué cette tendance, et les projets de voyage ont été annulés au profit de vacances à la maison», explique Guy Merven, le Sales Manager de Nabridas, entreprise spécialisée dans la conception et la fabrication de piscines en fibre de verre à l’île Maurice.

C’est le même son de cloche pour l’entreprise SEE, qui offre ses prestations dans la conception et la construction de solutions sur mesure dans le secteur de l’eau. Bien que son Managing Director, Mathias Echevin, concède que «l’année 2020 a été principalement marquée par l’arrêt complet de nos activités pendant 2,5 mois et donc une baisse d’activité, il convient de noter que lors du confinement de 2021, notre activité a été reconnue prioritaire pour des raisons sanitaires, en l’occurrence, l’entretien des bassins et des stations d’épuration. Par conséquent, nous n’avons pas connu de récession».

Toutefois, pour de nombreux opérateurs, ce marché pourrait fléchir sous le poids du ralentissement économique. La guerre russo-ukrainienne et la poussée inflationniste n’arrangent en rien la situation, surtout pour les entreprises qui importent leurs matériaux «Actuellement, l’impact négatif le plus important est la dévaluation de la roupie par rapport aux devises étrangères et en particulier l’euro, car notre stratégie commerciale est d’importer des matériaux d’origine européenne, notamment, la France, l’Allemagne et l’Angleterre, garantissant qualité et durabilité sous les normes européennes», confie Mathias Echevin. Il ajoute que la principale difficulté est l’augmentation conséquente du coût des matières premières et du fret. Les perspectives à court et moyen termes sont inquiétantes avec la crise énergétique, dit-il.

Par ailleurs, d’aucuns peuvent avancer que les demandes de rénovation de piscines ont crû en ces temps postpandémiques. Cependant, Rishi Ramsahye, le Sales Manager de Resiglas relève que «celles-ci sont minimes pour les rénovations de piscine car un revêtement en fibre de verre est très durable».

Le maintien d’un niveau élevé de la qualité de l’eau de piscine est essentiel pour en assurer la sécurité. Si l’eau de la piscine n’est pas traitée, des bactéries dangereuses telles que l’E. coli, la salmonelle et la légionellose peuvent se développer et constituer une menace majeure pour la santé humaine. La chimie de l’eau doit être ajustée afin de maintenir la qualité de l’eau. Par conséquent, quels sont les traitements pour les eaux de piscine?

«Du traitement au chlore en passant par le sel, il existe différents produits ou équipements pour désinfecter la piscine, chacun ayant ses avantages. Traiter l’eau de la piscine avec des produits chimiques, notamment le chlore, est certainement la technique la mieux connue et la plus répandue chez les particuliers» ,concède Guy Merven. Il soutient que le chlore est un des traitements les plus efficaces contre les bactéries, les champignons, les virus et les matières organiques. «Le chlore est le plus souvent utilisé sous forme de poudre ou de galets que l’on peut facilement trouver dans nos quatre magasins de piscines de l’île. L’électrolyseur au sel ou au magnésium, avec tous les avantages que l’on connaît, est une solution très confortable, saine et naturelle pour traiter l’eau de la piscine. Nous le recommandons à nos clients. »

Quid du traitement des piscines d’hôtels ? Pour les piscines d’un volume supérieur à 200 mètres cubes et à usage intensif, l’entreprise SEE recommande un dispositif entièrement automatisé, équipé de capteurs pour mesurer les niveaux de chlore et le pH de l’eau. «Ce système est assez cher, mais c’est le seul qui soit normalisé pour les piscines publiques et qui garantit la sécurité des baigneurs», avance Mathias Echevin. Pour sa part, Resiglas estime qu’un chlorinateur au sel serait le moyen le plus simple d’entretenir une piscine d’hôtel. Ses avantages, entre autres, sont de préserver les peaux sensibles et de garder l’eau claire les jours de pluie.

En outre, Mathias Echevin argue que SEE mise sur la compréhension des besoins des clients, la faisabilité technique et les compétences des futurs opérateurs. «À ce titre, nous réalisons des sessions de formation avec les clients et leur personnel technique et proposons un service de gestion/d’exploitation de piscines et de bassins. Il est prioritaire que les traitements soient conformes aux normes internationales en matière d’automatisation et de systèmes de contrôle. Actuellement, il n’y a pas de normes spécifiques en vigueur à Maurice. BLUE apporte son savoir-faire et ses recommandations à ses clients.»

Il est essentiel de maintenir une piscine saine et pour ce faire, il faut faire circuler l’eau et la filtrer correctement, éliminer les débris et les zones mortes et équilibrer la chimie de l’eau. La fréquence d’entretien y joue un rôle majeur. Pour Remy Motet, directeur d’Around The Pool, l’eau d’une piscine doit être traitée en permanence afin de garder un niveau de désinfection optimal.

Mathias Echevin nous en dit plus sur les dispositifs de traitement. «Ceux-ci fonctionnent en continu. Pour les piscines privées, l’électrolyse du sel de sodium est la plus utilisée. Elle produit du chlore désinfectant. C’est un système simple à mettre en œuvre et très efficace. Il nécessite néanmoins un entretien rigoureux, réalisé par des professionnels. Pour les piscines publiques, on utilise généralement un système d’injection automatique de chlore pour la désinfection et d’acide pour la régulation du pH. Il existe également d’autres systèmes : électrolyse des sels de magnésium, traitement par ultraviolets, ozone ou autres.»

De quoi faut-il tenir compte pour choisir des solutions de traitement d’eau ? Remy Motet énumère plusieurs éléments, notamment, le volume, le type de filtration mécanique, l’ensoleillement, le nombre de visiteurs, les préférences ou les problèmes de peau des baigneurs. À ce sujet, Guy Merven estime qu’il est préférable de choisir un système facile à utiliser afin que les propriétaires puissent s’y habituer rapidement. La fréquence d’utilisation est un critère important : une piscine utilisée uniquement en été et couverte en hiver nécessitera moins d’entretien qu’une piscine utilisée toute l’année. Il est nécessaire de prendre en compte le paysage dans lequel la piscine est construite ; son environnement immédiat. La présence d’arbres, d’insectes ou d’animaux est susceptible d’accélérer le dépôt d’impuretés dans l’eau. Enfin, il faut prendre en compte le coût énergétique sur le long terme. Autant d’aspects à considérer pour profiter longtemps d’agréables moments passés à la piscine, notamment lorsque l’été bat son plein avec les périodes de grande chaleur.


L’écologie, une pièce maîtresse

Avec une sensibilisation accrue à l’amélioration de l’environnement et une tendance au retour vers la nature, on assiste depuis quelques années, sur le plan international, à un regain d’intérêt pour les piscines biologiques et leur utilisation comme alternative à la forme traditionnelle de la piscine. Les piscines durables et écologiques, ainsi que celles qui utilisent de l’eau salée au lieu du chlore, sont deux des solutions les plus populaires. Dans quelle mesure est-ce réalisable à Maurice ? «Le principal problème est le coût de l’investissement. L’écologie coûte cher et est généralement mise de côté pour cette raison. Les traitements de l’eau dits naturels, qui consistent par exemple en des filtres plantés, sont intéressants. Mais il faut accepter que la piscine soit un espace naturel dans lequel certaines algues peuvent se développer et attirer les crapauds. La piscine devient un peu comme une rivière ou un lac avec ses avantages et ses inconvénients», observe Mathias Echevin.

Guy Merven considère qu’il y a de multiples solutions pour optimiser le traitement et le chauffage de l’eau en utilisant des énergies propres. Pompe à chaleur, chauffage solaire ou couverture thermique sont autant de moyens de profiter du confort d’une piscine tout en respectant l’environnement. Et sur le long terme, le verdict est clair : ces systèmes sont beaucoup plus économiques. L’électrolyse du sel ou du magnésium transforme le sel en chlore naturel et en soude caustique pour désinfecter l’eau de la piscine de manière plus écologique.


Traiter l’eau à quel prix ?

Quelles seraient les fourchettes de prix pour les solutions de traitement d’eau ? Remy Motet indique que le plus basique est le chlore. Celui-ci peut être dispersé manuellement dans la piscine pour un coût d’environ Rs 200 par kilo. Le traitement au sel varie entre Rs 25 000 et 50 000 pour les modèles courants. Les prix peuvent toutefois grimper rapidement en fonction de la marque et de la qualité de l’équipement, admet-il. Rishi Ramsahye, de son côté, décline les prix comme suit : Rs 1 300/gallon pour le chlore granulé, qui est considéré comme la base. Rs 360/gallon pour l’acide chlorhydrique, Rs 550 pour 25 kg de sel et Rs 2 900 pour 25 kg de magnésium. Les quantités à utiliser varient en fonction du volume de la piscine.


Automatiser l’entretien

De nombreuses innovations technologiques en matière de traitement d’eau visant à faciliter l’utilisation et l’entretien des piscines sont déjà disponibles sur le marché. Par exemple, des robots nettoyeurs, des boîtiers électriques capables d’optimiser automatiquement la filtration. De plus, de nombreux systèmes peuvent désormais être pilotés à distance, via des applications, pour surveiller et agir à distance sur l’état de l’eau, mettre en route l’éclairage, la pompe à chaleur, le robot. Ces solutions sont cependant coûteuses.

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