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Secteur de l’élevage vers une production plus durable

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L’élevage occupe une place clé dans le secteur de l’agriculture en fournissant des produits alimentaires essentiels tels que la viande, la volaille, les œufs et le lait, entre autres. ce secteur évolue vers une production plus durable, prenant en compte les enjeux environnementaux, sociaux et économiques.

SELON une récente publication de Statistics Mauritius, la production de bétail a baissé tandis que celle de volailles et de poisson s’est améliorée en 2023 par rapport à l’année précédente. La quantité de viande bovine produite par l’abattage de bovins importés a augmenté de 2,5 %, évoluant de 1 948 tonnes à 1 996 tonnes, représentant ainsi 97,4 % de la production totale. En revanche, la production de viande bovine produite localement a diminué, passant de 123 tonnes à 53 tonnes. La production de viande de chèvre et de mouton a également baissé de 16,4 %, de 55 tonnes en 2022 à 46 tonnes en 2023. Enfin, la production de viande de porc a connu une légère baisse, passant de 583 tonnes en 2022 à 572 tonnes en 2023, soit une réduction de 1,9 %.

Bien que l’autosuffisance en volaille ait été atteinte, d’autres segments comme l’élevage de bovins et de petits ruminants a connu des fluctuations, comme indiqué par les chiffres de Statistics Mauritius. Cela est en partie attribuable à la concurrence des importations de viande, souvent moins coûteuses. «Pour maintenir la compétitivité des agriculteurs locaux, un soutien accru est nécessaire, comprenant des incitations financières, l’accès à des technologies agricoles avancées et des programmes de renforcement des capacités», soutient Arnaud Marrier d’Unienville, CEO d’Alteo Agri Ltd. «La qualité et la durabilité devraient être mises en avant pour répondre aux préoccupations croissantes des consommateurs et pour assurer la prospérité à long terme du secteur, une approche holistique et collaborative entre les différentes parties prenantes est nécessaire.»

Du côté d’Inicia, la compagnie s’est imposée comme une force motrice dans l’agro-industrie mauricienne, se spécialisant dans la production et la distribution de viande de poulet. Avec une croissance constante de la production de poulet à Maurice, Inicia a su doubler sa production au cours des cinq dernières années pour répondre à une demande nationale croissante.

Pour Denis Claude Pilot, le Directeur Général d’Avipro Co. Ltd, la filière avicole est déjà un exemple concret de réussite en matière d’autosuffisance alimentaire. «L’autosuffisance alimentaire est à l’origine même de notre création et est au cœur de notre mission : « Nouri Nou Pei ». Cette autosuffisance est une vraie force pour le pays ; elle offre une sécurité alimentaire aux Mauriciens, génère des emplois, favorise des investissements locaux, réduit les risques d’approvisionnement et de coûts liés à l’importation», soutient-il. «De plus, cela permet le développement d’une expertise que l’on exporte aujourd’hui dans plusieurs pays d’Afrique. Les autres filières d’élevage ont, elles aussi, toute leur importance et les mêmes impacts positifs. Par conséquent, malgré les nombreux défis, il est important de continuer à les accompagner pour favoriser cette autosuffisance ».

LES TENDANCES

Les consommateurs favorisent de plus en plus les produits locaux, ce qui est bénéfique à l’élevage mauricien dans son ensemble. «Au niveau du secteur avicole, au fil des années, notre expertise s’est développée et de nouveaux produits ont émergé. Du surgelé au frais, de l’entier au découpé, du « readyto-eat » au poulet fermier… Autant d’innovations portées par Avipro depuis sa création qui permettent de mieux répondre aux demandes des consommateurs», communique Denis Claude Pilot. «Avipro Co. Ltd ne se voit pas comme un simple producteur de poulet, mais comme un acteur économique dynamique ayant à cœur le bien-être de ses employés, l’adoption de pratiques durables et respectueuses de l’environnement ainsi que le développement de la communauté dans son ensemble. C’est en prenant en considération ces éléments que nous pourrons continuer à faire progresser ce secteur.»

Pour la compagnie Inicia, les marques phares Marilyn et Label 60 symbolisent la qualité et l’engagement de l’entreprise envers ses clients. «La clé de cette expansion réside dans la capacité d’Inicia à offrir du poulet à des prix compétitifs, en grande partie grâce à notre savoir-faire au niveau de la production et de la logistique. Par ailleurs, le fait d’être 100 % locale nous permet non seulement de contrôler les coûts, mais aussi de réduire la dépendance à l’égard des importations, une considération essentielle face aux fluctuations du marché international», explique Bruno Florens, Chief Sales & Marketing Officer d’Inicia Ltée.

PROPOSITIONS POUR LE PROCHAIN BUDGET

Dans le Budget 2023- 2024, Renganaden Padayachy, ministre des Finances, du Plan et du Développement économique, a souligné que le secteur de l’élevage joue un important rôle dans la stratégie de sécurité alimentaire au regard de la production locale. Il a rappelé que le gouvernement soutient les fermiers et éleveurs à travers l’île pour qu’ils produisent plus. À cette fin, un grant accordé aux agriculteurs pour la construction de deux «sheltered farms» sera étendu de 50 % à hauteur de Rs 500 000. De plus, la Development Bank of Mauritius effacera les prêts datant de plus de 20 ans ainsi que ceux d’agriculteurs décédés. Aussi, le grant maximum pour l’achat de bétail sera augmenté de 50 % pour atteindre Rs 225 000. Cette mesure sera étendue à l’achat de porcs et le montant de la subvention accordée pour l’achat de nourriture animale sera augmenté de 50 %, ce qui représente une augmentation de Rs 15 par kilo. Pour terminer, une subvention de Rs 1 000 sera accordée aux éleveurs et agriculteurs pour couvrir les frais vétérinaires.

Dans ce contexte, Denis Claude Pilot, le General Manager d’Avipro Co. Ltd, suggère, dans le prochain Budget 2024- 2025, de protéger le secteur de l’aviculture plus efficacement. Cela implique de renforcer les mesures de biosécurité, notamment en interdisant l’importation de volaille crue et les produits importés qui ne respectent pas les mêmes normes de qualité. Les compagnies seront amenées à se réinventer afin de prendre en considération la transformation numérique, l’automatisation et la robotisation nécessaires pour continuer à s’améliorer.

«Par conséquent, il serait opportun de mettre en place des mesures incitatives qui favorisent et facilitent les investissements nécessaires, y compris les initiatives en énergies renouvelables et en efficacité énergétique par le secteur. L’amélioration de l’efficience au niveau du port permettrait de nous positionner comme un hub régional, assurant un approvisionnement en maïs et soja à un moindre coût tout en favorisant l’exportation de leurs produits», évoque Denis Claude Pilot. «Le fait d’enlever la taxe sur les équipements d’élevage apportera un soutien non négligeable au secteur. Enfin, le secteur a besoin de main-d’œuvre motivée et professionnelle : la formation et la valorisation des métiers d’élevage sont plus que jamais à l’ordre du jour.»

Arnaud Marrier d’Unienville est du même avis : «Pour améliorer le secteur de l’élevage à Maurice, nous recommandons des programmes de formation et de conseil pour les éleveurs et producteurs locaux afin d’améliorer les pratiques d’élevage, la gestion et la commercialisation. La promotion de pratiques durables et la valorisation des produits locaux via des campagnes de sensibilisation publique sont également essentielles».

UNE APPROCHE RESPONSABLE POUR L’ENVIRONNEMENT

L’élevage à forte intensité peut avoir des répercussions sur l’environnement et l’écologie. Chez Alteo, ils sont profondément engagés dans des pratiques agricoles durables, qui sont ancrées dans leur identité même. Consciente de sa responsabilité envers la région, le pays et les concitoyens, la compagnie met un point d’honneur à opérer de manière respectueuse de l’environnement. Son approche va bien au-delà de la simple augmentation de la production de viande ; elle vise à privilégier la qualité tout en préservant les écosystèmes locaux.

Même son de cloche du côté d’Avipro Co. Ltd ; le respect de l’environnement a toujours été au cœur de sa stratégie. La compagnie a travaillé sur des projets concrets et des objectifs clairs pour limiter l’impact de son activité. «Nous avons établi un objectif zero waste opérationnel d’ici 2028 grâce à la valorisation de ces déchets sous différentes formes telles que le compost, la farine pour aliments pour chien, entre autres. Les résultats sont d’ailleurs déjà là puisque depuis 2020, 50 % du volume de nos déchets ne sont pas envoyés à Mare Chicose», communique Denis Claude Pilot. «Après notre barquette en bagasse pour l’emballage de nos produits frais, nous sommes désormais engagés dans l’optimisation des dimensions et épaisseurs des sacs en plastique pour nos produits frozen. Dans la même lignée, au niveau de notre franchise Chantefrais, depuis 2018, tous les ‘packing bags’ sont biodégradables et même compostables.»

Avipro Co. Ltd s’est, par ailleurs, engagée à calculer son impact sur le climat en mesurant son empreinte carbone sur toute la chaîne (du fournisseur d’aliments au consommateur). Elle a ainsi pu identifier et initier certaines actions afin de permettre de réduire de 33 % de son empreinte énergétique d’ici à 2027. «Nous assurons la mise en place d’équipements moins énergivores sur tous nos sites, une meilleure gestion du gaz, mais surtout un projet photovoltaïque qui nous permettra de produire l’équivalent de 100 % de notre consommation d’électricité», dit-il fièrement.

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