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Transport aérien : Vecteur d’opportunités et d’échanges économiques

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Des avantages au-delà des frontières. L’industrie aérienne regorge de potentiel : elle assure la croissance et le développement de l’économie, et il convient de l’exploiter efficacement. Les opérateurs de ce secteur confirment sa reprise après la crise sanitaire et portent un regard optimiste sur son évolution.

Si la demande dans le transport aérien a augmenté avec le développement des économies, il peut être à la fois un facteur et un facilitateur de progrès économique. Le secteur de l’aviation n’est pas seulement une grande industrie qui emploie un grand nombre de personnes hautement qualifiées, mais c’est aussi un élément clé de l’économie mondiale en pleine croissance. Une plus grande connectivité au réseau mondial de transport aérien contribue à booster la productivité et tirer la croissance économique en améliorant l’accès au marché, en renforçant les interconnexions au sein des entreprises et entre elles, et en améliorant l’accès aux ressources et aux marchés financiers internationaux.

Il convient également de faire ressortir que notre aéroport est le centre névralgique de cette industrie. Celui-ci est un point d’entrée essentiel pour les voyageurs étrangers, qui apportent dans leurs valises d’importantes liquidités pour les communautés locales. La croissance du tourisme international a une influence directe sur l’économie locale, les aéroports jouant un rôle essentiel dans l’acheminement des recettes touristiques. D’ailleurs, selon les chiffres de Statistics Mauritius, Maurice a accueilli par voie aérienne uniquement 340 731 touristes de janvier à mai 2023.

Reprise dans le trafic de passagers

Étant en première ligne des activités économiques, cette industrie était toutefois à genoux pendant la fermeture des frontières en raison de la Covid-19. Et notre aéroport n’a pas été épargné. L’une des conséquences les plus immédiates a été la baisse significative dans le trafic de passagers, rappelle Deovrat Baichoo, le CEO d’AML/ATOL. Cette situation, enchaîne-t-il, a entraîné une baisse dans le nombre de visiteurs et une perte de revenus de plus de 75 % pour Airports of Mauritius (AML). Les revenus des compagnies aériennes, mais aussi des boutiques, restaurants et autres services opérant dans le terminal de l’aéroport, ont fortement chuté. De plus, la crise sanitaire a contraint AML à fermer le terminal passagers au public et suspendre les services commerciaux. Cela a accentué la baisse des recettes et perturbé les vols et opérations y relatives.

Face à ces défis, le propriétaire et l’exploitant de l’aéroport SSR a dû mettre en place un système de santé élaboré pour protéger ses employés qui sont en première ligne. Cela a nécessité un investissement important dans des équipements de protection individuelle. Ces mesures de santé et de sécurité ont ainsi fait grimper les coûts d’exploitation de l’aéroport à un moment où les recettes baissaient fortement. «Les difficultés financières nous ont forcé à repousser ou suspendre certains projets d’investissement. Ces retards peuvent évidemment avoir des implications à long terme pour le développement et l’amélioration de l’aéroport et de ses services. L’ensemble de ces impacts met toutefois en lumière la difficulté de la situation pour AML, mais aussi la résilience dont l’organisation a fait preuve pour faire face à ces défis sans précédent», fait part Deovrat Baichoo.

Pour contrer ces difficultés économiques, AML a dû adopter une série de mesures pour assurer sainement la poursuite de ses activités et préparer le futur. La priorité a été de réévaluer les projets et les priorités d’investissement. De ce fait, elle a optimisé ses dépenses. Cela a impliqué une réduction des coûts opérationnels et une meilleure gestion des ressources. Le CEO d’AML/ATOL poursuit qu’il était tout aussi essentiel de maintenir un dialogue ouvert et constructif avec les compagnies aériennes et autres partenaires de l’aéroport. Ces communications, concède-t-il, ont aidé l’entreprise à rester informée des changements dans le secteur et à coordonner les efforts pour la reprise des opérations.

Qu’en est-il de la situation actuelle ? Deovrat Baichoo reconnaît que la reprise est bien là. «En 2022, l’aéroport a accueilli 2,75 millions de passagers, et entre janvier et avril 2023, plus d’un million de passagers sont passés par l’aéroport. Ces chiffres montrent une reprise prometteuse du trafic de passagers. Si les conditions se maintiennent au niveau international, l’année 2023 pourrait être une très bonne année pour AML. La croissance du nombre de passagers est un signe positif et témoigne de l’efficacité des stratégies adoptées pour faire face à la crise

Même son de cloche au niveau de Rogers Aviation. Ce représentant de compagnies aériennes affirme qu’il s’est battu pour maintenir ses activités durant la Covid-19 et la fermeture des frontières. Le Country Manager de Rogers Aviation, Eshan Dahoo, se souvient que le premier impact a été une perte significative de revenus. En conséquence, L’effectif a été revu et a dû travailler différemment. Eshan Dahoo annonce que Rogers Aviation a retrouvé le niveau d’avant la période Covid-19 et que le chiffre d’affaires est le même qu’en 2019, ce qui traduit une bonne performance des compagnies aériennes qu’elle représente. «Nous parvenons à maintenir la qualité de nos services en investissant massivement dans de nouveaux outils d’apprentissage en ligne développés à 100 % en interne

La robustesse du fret aérien

Le transport de marchandises est une composante de taille dans l’industrie de l’aviation. Sans lui, il n’y aurait pas de progrès économique, pas de transport et de distribution de produits, et pas de développement humain en général. Cet acteur majeur de notre économie a également payé les frais des conséquences néfastes de la crise sanitaire. En raison des activités transfrontalières, la fermeture des frontières a entravé la capacité des entreprises proposant les services de fret à mener leurs opérations de manière fluide et efficace. Cela a causé des retards dans la livraison des marchandises et des perturbations dans la chaîne d’approvisionnement. Cependant, avec la réouverture progressive des frontières et la reprise des vols internationaux, elles ont pu s’adapter pour mieux répondre aux besoins de leurs clients. «Nous avons renforcé nos partenariats, tant au niveau local qu’international. En collaborant étroitement avec nos partenaires, nous avons pu profiter de la reprise de leurs activités et de leurs flux de marchandises pour stimuler notre propre croissance», assure Neerish Chooramun, le Corporate Manager – Marketing & Communication de Velogic.

Daniel Ng, General Manager d’ABC Shipping & Logistics, assiste depuis la reprise à une baisse significative des tarifs aériens qui reviennent progressivement à la normale. Cette baisse des tarifs se traduit par un regain d’activité de la part des importateurs et des exportateurs, ce qui laisse présager des jours meilleurs pour le secteur. Quelles sont donc les opportunités de croissance de ce secteur ? Avec l’internationalisation croissante des échanges grâce aux volumes d’importation, Neerish Chooramun observe que de plus en plus d’entreprises ont besoin de transporter rapidement et efficacement des marchandises en provenance de différentes parties du monde. Ainsi, il précise que Velogic se positionne pour saisir cette opportunité en développant des solutions de transport aérien efficaces, en améliorant leur capacité de traitement des importations et en renforçant les partenariats avec les acteurs clés de l’industrie.

En outre, le General Manager d’ABC Shipping & Logistics identifie les services de courrier express pour les achats en ligne comme une autre opportunité. Avec la mondialisation et les boutiques en ligne, l’achat d’un produit sur Internet est devenu monnaie courante pour de nombreux Mauriciens. «Par conséquent, offrir un service de collecte de ce type de marchandises pourrait constituer une opportunité intéressante à explorer. De plus, la volonté du gouvernement de faire de Maurice un hub logistique régional devrait inclure non seulement le fret maritime mais aussi le fret aérien», fait ressortir Daniel Ng. Pour Eshan Dahoo, le Moyen-Orient, l’Asie du Sud-Est et l’Afrique continuent de se développer à un rythme soutenu et représentent des aubaines. Avec leurs partenaires actuels, Rogers Aviation a l’intention de renforcer les échanges avec ces régions du monde. Eshan Dahoo observe que l’ouverture de l’Arabie saoudite au tourisme avec une nouvelle compagnie aérienne et la fusion de Tata SIA avec Air India vont certainement créer de nouvelles opportunités pour Rogers Aviation et celle-ci se positionne déjà sur ces nouveaux créneaux.

Investir dans la modernisation des infrastructures aéroportuaires

Avant la crise, les dépenses des aéroports s’orientaient vers la capacité et la durabilité et portaient sur l’amélioration de la capacité et la décarbonisation de l’aéroport. Cependant, la difficulté pour les aéroports au cours de l’année écoulée a été d’adapter leurs opérations à la “nouvelle normalité” tout en continuant à aller de l’avant.

Au niveau d’AML, Deovrat Baichoo, rappelle qu’investir dans la modernisation des infrastructures aéroportuaires et dans l’expansion des activités de fret aérien sont cruciales. Pour lui, ces éléments assurent la compétitivité et la croissance durable de l’aéroport. «Avec la reprise du secteur, nous pouvons maintenant reconsidérer les investissements pour la modernisation des infrastructures. Un élément clé de ces investissements est la réévaluation de notre projet d’expansion du terminal de passagers, qui augmentera notre capacité d’accueil actuelle de 4,5 millions de passagers. La pandémie et les changements drastiques qu’elle a entraînés dans le secteur nous obligent à prendre en compte de nouvelles données dans nos projets de modernisation», avance Deovrat Baichoo. Par conséquent, AML a identifié la nécessité de réaliser des études de trafic pour aider à mieux planifier les futurs projets. Ces études serviront non seulement à anticiper les flux de passagers, mais aussi à identifier les opportunités de nouvelles activités économiques. Cela permettra à AML d’adapter ses infrastructures et ses services aux besoins changeants du marché et de maximiser l’utilisation de nos installations. «Nous prévoyons de fournir des efforts pour encourager les opérateurs de fret aérien à s’installer dans la zone cargo de l’aéroport. Cette zone offre de nombreux avantages, notamment une sécurité renforcée et une proximité avec les zones d’embarquement. Nous croyons que ces atouts, combinés à notre engagement en faveur de la modernisation et de l’amélioration continue, feront de notre aéroport un choix attrayant pour les opérateurs de fret aérien. Notre objectif est de créer un environnement qui favorise non seulement la croissance du trafic passagers, mais aussi le développement du fret aérien

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