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Diane Maigrot (directrice de la Turbine) : «Je suis convaincue que c’est l’entrepreneuriat qui va nous permettre de sortir de la crise actuelle»

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Diane Maigrot, directrice de la Turbine

C’est positif pour le futur de Maurice de voir qu’il y a des gens motivés qui souhaitent développer leurs projets d’entreprise et qui se donnent à fond dans leur aventure entrepreneuriale. Pour Diane Maigrot, directrice de la Turbine, c’est ce qu’il faut encourager, soutenir et financer pour le futur. Elle est convaincue que c’est l’entrepreneuriat qui permettra à l’île Maurice de sortir de la crise actuelle. Il faut donc encourager le développement d’entreprises innovantes qui pourront demain servir Maurice, l’Afrique, l’Europe, l’Asie. Car c’est à travers les entrepreneurs que nous pourrons renforcer notre économie.

Le nombre de personnes souhaitant développer leurs projets d’entreprise et qui se donnent à fond dans leur aventure entrepreneuriale est-il en augmentation ?
Je n’ai pas les chiffres ou les statistiques pour répondre à cette question. Cependant, étant à la Turbine depuis cinq ans, je note que nous avons de plus en plus d’entrepreneurs souhaitant se lancer dans leurs projets professionnels qui nous approchent car ils reconnaissent le support et l’encadrement de la Turbine comme important au bon développement de leurs entreprises. Estce qu’il y a plus d’entrepreneurs qui se donnent à fond dans leurs projets ? Les enjeux financiers sont conséquents et beaucoup d’entrepreneurs préfèrent jouer la prudence avant de quitter leurs emplois et se lancer à fond sur leurs projets. Ils doivent pour la plupart sécuriser un investissement qui va pouvoir leur garantir un revenu le temps que leurs entreprises décollent.

Certains observateurs pensent que c’est l’entrepreneuriat qui permettra à Maurice de sortir de la crise actuelle. Selon eux, il faut encourager le développement d’entreprises innovantes qui pourront demain servir Maurice ou encore l’Afrique ? Partagez-vous cet avis ? Estce à travers les entrepreneurs que nous pourrons renforcer notre économie ?
Je suis convaincue que c’est l’entrepreneuriat qui va nous permettre de sortir de la crise actuelle. La technologie nous permet aujourd’hui de développer des solutions innovantes pouvant s’internationaliser et toucher un marché global. Il nous faut renforcer les capacités de nos jeunes à entreprendre, à développer des solutions technologiques et leur permettre d’exporter leurs solutions.

La Turbine

La Turbine vient de fêter ses cinq ans. Comment a-t-elle évolué au cours de ces cinq dernières années, et quel est son impact sur l’écosystème économique mauricien ?
La Turbine travaille depuis cinq ans à la construction d’un écosystème qui permet aux entrepreneurs d’avoir les services et les facilités qui leur permettront de réussir. En 2017, nous lançons nos premiers programmes d’incubation de start-up. Ils s’étendent sur trois phases – Test Drive, Incubation et Scale Up (accélération) – permettant aux start-up de mieux se structurer, d’être autonomes et de grandir. Nous offrons des services et facilités tels que l’espace de travail, le coaching, la connaissance, la mise en relation, les services administratifs et légaux ainsi que l’accès à l’investissement.

La Turbine se met aussi au service des entreprises ; l’innovation n’est pas un vain mot pour nous. Ainsi, nous organisons régulièrement des appels à solutions innovantes pour de grandes entreprises en quête de nouvelles technologies ou de nouveaux services pour améliorer leurs opérations ou leurs expériences clients. Ascencia, MUA, ENL et l’Ambassade de France à Maurice ainsi que le Lycée des Mascareignes ont fait appel à l’expertise de la Turbine dans leurs démarches de digitalisation et d’innovation.

Pouvez-vous nous détailler votre fonctionnement ?
La Turbine est un incubateur et accélérateur de start-up. Nous avons pour objectif de faire décoller et grandir les start-up qui participent à nos différents programmes. Nous demandons une participation au capital de 10  % pour le programme d’incubation et de 5  % pour le programme d’Accélération. Cette participation donne droit à l’entrepreneur à un support dédié de la part de son business coach, à des ateliers de travail délivrés par des professionnels de renom, à un espace de travail dans un très beau coworking, à un accompagnement pour lui permettre d’accéder à de l’investissement et à une mise en relation avec des clients et partenaires éventuels. Étant partenaire dans la start-up, la Turbine fait de son mieux pour permettre à celle-ci de réussir car nous espérons faire une plus-value de nos parts dans l’entreprise et ainsi permettre à notre organisation de s’autofinancer.

Combien de start-up sont passées par la Turbine et peut-on savoir le montant des investissements sécurisés par ces start-up auprès des investisseurs ?
Nos statistiques depuis 2017 sont 1  000 idées entrepreneuriales reçues et examinées, 150 participants à nos programmes de préincubation, 32 startup incubées et 7 start-up accélérées qui ont reçu ensemble Rs 4 millions d’investissement. À l’heure actuelle, 9 start-up de la Turbine génèrent des revenus et une d’entre elles a sécurisé Rs 40 millions d’investissement. Elles emploient ensemble plus de 30 personnes.

Un obstacle majeur pour les start-up est le manque de financement. Qui sont les collaborateurs de la Turbine pour aider les start-up à recevoir des fonds ?
Le groupe ENL étant l’instigateur de cette initiative, il est l’acteur principal du fonctionnement de la Turbine. Nous pouvons également compter sur le soutien précieux d’acteurs publics tels que le Mauritius Research and Innovation Council (MRIC) et le National SME Incubator Scheme (NSIS) qui soutiennent nos frais opérationnels. Au niveau du privé, nous avons depuis trois ans la MCB comme sponsor, ce qui nous aide à améliorer et renforcer notre offre d’accompagnement aux entrepreneurs. Nous collaborons également avec un réseau d’investisseurs et de Business Angels qui sont prêts à investir dans les start-up incubées et accélérées lorsque celles-ci reemplissent les critères d’investissement.

Pouvez-vous nous en dire plus sur Seed Capital, votre nouvelle structure d’investissement ?
L’accès à l’investissement est un composant primordial pour le développement et le succès des nouvelles entreprises. Aujourd’hui, nous sommes en mesure d’annoncer la mise en place d’une structure d’investissement qui se nomme «Seed Capital» destiné à investir dans les start-up incubées et accélérées de la Turbine. Cette structure se compose de plusieurs investisseurs privés mauriciens et permettra aux entrepreneurs d’avoir du capital, ce qui est primordial pour le développement de leurs entreprises. Cette structure de financement vient renforcer notre offre existante.

En quoi consiste votre partenariat avec ENSafrica (Mauritius) et Asterism ?
ENSafrica (Mauritius) est la plus grande firme légale à Maurice. Ce nouvel accord va permettre aux entrepreneurs de la Turbine d’avoir un accompagnement pour leurs besoins légaux. Il est nécessaire d’être accompagné par les meilleurs quand on démarre son entreprise. Enfin, Asterism va apporter aux start-up de la Turbine les services de secrétariat de compagnie et s’assurer que les formalités et obligations de l’entreprise sont respectées. La Turbine s’assure grâce à ces partenariats de fournir à ses entrepreneurs le support et l’encadrement nécessaires pour que ceux-ci puissent se développer dans les meilleures conditions.

Vous lancez le programme Scale Up en janvier prochain. Concrètement, que comprendra ce programme et à quel type de start-up celui-ci se destine-t-il ?
Scale-Up est un programme intensif de six mois qui a été conçu pour les entreprises existantes afin de leur permettre d’accéder à de l’investissement, à des ateliers sur mesure et à un soutien des meilleurs experts et leaders du secteur. Le programme Scale-Up de la Turbine est une réelle opportunité de faire grandir son entreprise. Les bénéfices du scale-up comprennent entre Rs 1 million et Rs 3 millions d’investissement de Seed Capital, 20 ateliers de travail d’une valeur de Rs 400 000, une campagne marketing d’une valeur de Rs 100 000 ou encore un budget de Rs 200 000 sur Amazon Web Services (AWS). Nous annoncerons très prochainement des journées portes ouvertes.

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