Type to search

Lifestyle

Chaos harmonieux, la mélodie des familles nombreuses

Share

Les familles nombreuses, véritables symphonies vivantes, résonnent d’une énergie tourbillonnante. Cependant, au milieu de ce chaos harmonieux, l’amour déborde en cascades, l’amitié s’épanouit en doux murmures, et la tendresse tisse des liens solides.

Les liens d’amour et d’enracinement ; La fierté de France Palmyre

France Palmyre, une veuve de 86 ans, est fière de sa tribu. Appartenant à une génération où les familles nombreuses étaient encore monnaie courante, elle a élevé 10 enfants, dont quatre ont déjà atteint l’âge de 60 ans. Chacun de ses enfants a également fondé sa proper famille, ce qui a donné naissance à de nombreux petits-enfants. «Lorsque toute la famille se réunit, le nombre d’enfants et de petits-enfants est impressionnant», révèle-t-elle avec un sourire radieux. Le mois de mai est un moment special pour France Palmyre, car c’est à cette période que sa petite tribu se réunit chez elle à Vieux Grand Port. C’est un mois doublement important, car non seulement c’est le mois de son anniversaire, mais aussi celui de la Fête des mères, où elle est choyée et a la chance de voir tous ses enfants. Certains sont restés dans le même village, tandis que d’autres ont tracé leur chemin à travers l’île.

Lors de ces retrouvailles, raconte-t-elle, France Palmyre se remémore avec émotion les souvenirs de ces moments lointains où ces derniers étaient encore petits et d’une vie douce-amère. «Nous n’étions pas riches, mais nous avions à manger. J’ai travaillé dur pour nourrir mes enfants, dans les champs de canne en tant que laboureur ou en faisant des travaux ménagers kot madam. C’était une vie difficile car il fallait travailler dur pour gagner peu. Mais la vie était belle aussi car on pouvait profiter de notre famille et la solidarité et l’entente régnaient.» Pourtant, cette vie n’était pas idyllique. «A l’époque, il n’y avait pas d’eau courante, il fallait aller chercher de l’eau à la fontaine, laver son linge à la rivière. L’accès à l’éducation n’était pas gratuite non plus. Mes enfants n’ont donc, pas pu aller au collège, d’autant plus que je suis devenue veuve assez jeune», poursuit-elle avant d’ajouter : «Le collège était payant. Même pour le primaire, il fallait trouver de l’argent pour les ardoises, les crayons, entre autres. Cela n’a pas été facile de tous les envoyer à l’école.»

Dans le passe, l’education etait prioritairement reservee aux garcons, se souvient Marceline Tourette (photo en haut à droite), la fille de France Palmyre. Les filles etaient souvent confinees aux taches menageres ou allaient apprendre la couture. ≪En tant que deuxième enfant et aînée parmi les filles, je n’ai pas été à l’école pendant longtemps. C’est moi qui me suis occupée des plus petits dès que j’ai eu 10 ans. Je m’occupais d’eux en attendant que ma mère rentre du travail et pendant qu’elle faisait à manger. Puis je servais le repas à tout ce petit monde≫, temoigne-elle. Marceline avoue avoir choisi de n’avoir que trois enfants pour cette raison : ≪Je voulais m’assurer qu’ils aient une vie moins dure et surtout accès à l’éducation.≫

Pourquoi avoir eu autant d’enfants malgré les difficultés de l’époque demande-ton à la doyenne. «Il n’y avait pas encore les moyens de contraception pour les femmes, ni les organisations comme l’action familiale. Une fois enceinte, nous n’avions plus le choix et pour moi l’avortement constitue un crime», confie celle pour qui chaque enfant reste une fierté malgré les difficultés.

Cependant, France Palmyre est pleinement consciente des défis auxquels sont confrontées les familles nombreuses de nos jours, et c’est pourquoi elle ne le recommande pas aux jeunes. «C’est difficile, il faut pouvoir accorder du temps à ses enfants, leur parler, les éduquer et de nos jours, les gens n’ont plus le temps même s’ils ont les ressources financières», conclut-elle.

Tags:

You Might also Like