Les maladies non transmissibles restent un gros défi

Malgré les progrès considérables accomplis dans le domaine de la santé, Maurice est confronté à certains défis, notamment la charge croissante des maladies non transmissibles (MNT), les besoins de santé complexes de la population vieillissante, le développement de la médecine personnalisée et les attentes croissantes des patients pour des soins de meilleure qualité et davantage axés sur le patient.

UNE enquête sur les maladies non transmissibles, utilisant des méthodologies et des critères similaires à ceux des enquêtes menées à Maurice les années précédentes (1987, 1992, 1999, 2004, 2009 et 2015), a été réalisée en 2021 et publiée en juillet 2022. Parmi les principales maladies non transmissibles qui touchent la population figurent le diabète, les maladies cardiovasculaires et le cancer. L’augmentation de ces maladies et des affections chroniques qui leur sont associées est responsable de la plus grande partie de la morbidité, de la mortalité et de l’invalidité, et représente un défi majeur pour le système de santé dans son ensemble. Les MNT représentent 85 % de tous les décès et 80 % de la charge de morbidité. Des habitudes malsaines au sein de la population, telles que le tabagisme et l’abus d’alcool, la consommation de mauvais aliments et un style de vie sédentaire, ont contribué à la forte prévalence des MNT dans le pays.

La forte prévalence des MNT et le traitement à long terme des maladies chroniques, la demande croissante de services gériatriques, le développement des infrastructures de santé, l’acquisition de nouveaux médicaments plus efficaces et de technologies médicales avancées sont les principaux facteurs de l’augmentation des coûts des soins de santé à Maurice. Les patients sont également de plus en plus demandeurs de services de qualité supérieure et de niveau international.

Il existe un engagement politique fort pour lutter contre les MNT et un certain nombre de mesures fiscales et de cadres réglementaires sont en place. Des enquêtes régulières sur les MNT et leurs facteurs de risque sont menées et des plans d’action nationaux avec une participation multisectorielle ont été élaborés et sont en cours de mise en œuvre. Les principaux défis sont une forte coordination intersectorielle, le changement de comportement par l’autonomisation des communautés et l’application des réglementations sur le tabac et l’alcool. Le gouvernement doit également faire preuve d’une grande persévérance pour répondre à l’évolution des modèles de maladies transmissibles.

DIABÈTE DE TYPE 2

Le diabète de type 2 représente au moins 90 % de l’ensemble des diabètes. Il s’agit désormais d’un problème de santé mondial courant et grave qui, dans la plupart des pays, a évolué en association avec des changements culturels et sociaux rapides. Il s’agit notamment du vieillissement des populations, de l’urbanisation croissante, des changements alimentaires, de la réduction de l’activité physique, des troubles du sommeil conduisant à l’obésité et d’autres modes de vie et de comportement malsains. Nombre de ces facteurs de risque du diabète de type
2 sont également des facteurs de risque de maladies cardiovasculaires et d’autres maladies chroniques.

L’ampleur de la prévalence de diabète à Maurice, associée à la mauvaise santé et aux décès prématurés dus à l’énorme fardeau associé aux complications du diabète, y compris les maladies cardiaques et rénales, annonce la nécessité d’une attention et de ressources accrues. Le fait que de puissants facteurs de risque environnementaux et comportementaux pour le diabète de type 2, tels que l’obésité et l’exercice physique, soient modifiables, plaide en faveur d’une intervention sur le mode de vie. Cela implique l’adoption d’un régime alimentaire sain avec une augmentation de l’activité physique et une diminution de l’activité sédentaire ; des stratégies qui ciblent également l’obésité comme moyen de réduire l’impact de cette épidémie. Étant donné que cette enquête met en évidence une diminution de la prévalence du diabète, les mesures prises ces dernières années pour prévenir le diabète devraient être renforcées et étendues.