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NCCP 2022-2025 : La Prévention Au Centre De La Stratégie

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Le National Cancer Control Programme (NCCP) 2022-2025 a été élaboré pour fournir une orientation stratégique en vue d’une prise en charge et d’un traitement complet du cancer pour les patients. Cela par le biais de campagnes de promotion de la santé et de sensibilisation, d’activités de dépistage, de l’utilisation des dernières technologies en matière de traitement, d’infrastructures modernes de soins palliatifs et de l’amélioration des aptitudes et des compétences du personnel de santé.

LE cancer est la cause majeure de mortalité à l’île Maurice. Le taux de décès dû à ces maladies non transmissibles était de 595 pour 100 000 habitants en 2019, contre 474 en 2010. Le cancer, tous sites confondus, occupait la troisième position avec 1 441 (13,2 %) décès. Selon le National Cancer Registry, par rapport à l’année 2019, l’incidence du cancer en 2020 a augmenté de 8 % avec une augmentation de 7,8 % chez les femmes et une augmentation de 8,3 % chez les hommes. 2 883 nouveaux cas ont été enregistrés. Le nombre total de cas de cancer chez les hommes est de 1 198.

Le NCCP a donné la priorité aux cinq cancers les plus répandus au sein de la population mauricienne, à savoir, le cancer du sein, du col de l’utérus, le cancer colorectal, le cancer de la prostate et le cancer du poumon, sans laisser de côté les autres cancers. L’objectif du NCCP est de réduire l’incidence du cancer, ainsi que les indices de morbidité et de mortalité liés au cancer, grâce au renforcement des activités de promotion de la santé et de prévention, à l’amélioration des installations de diagnostic et à travers une approche holistique du traitement du cancer et l’utilisation des dernières technologies.

Le fardeau croissant du cancer à Maurice nécessite une planification et une coordination efficaces pour assurer une sensibilisation adéquate, la promotion de la santé, la prévention et le contrôle du cancer. Il est absolument nécessaire de mettre en place un National Steering Committee chargé de surveiller, d’évaluer et de mettre en œuvre les mesures prises pour lutter contre le cancer. Les outils de suivi devront être conçus en collaboration avec les cliniciens afin d’assurer la qualité et la rapidité des interventions.

PRÉVENTION

Les interventions au niveau de la prévention primaire sont reconnues comme étant le moyen le plus efficace de réduire la charge liée au cancer. Une approche basée sur la population, soutenue par des mesures politiques et législatives, est d’une grande importance pour encourager et soutenir les gens à adopter un mode de vie sain, à faire un dépistage pour la détection précoce et le traitement du cancer, améliorant ainsi la qualité de vie des patients atteints de cancer. Les mesures de prévention primaires peuvent prévenir jusqu’à 40 % de tous les types de cancers en réduisant les facteurs de risque, tels que le tabagisme, le manque d’activité physique, le surpoids et l’obésité, la consommation d’alcool, une alimentation malsaine, les bains de soleil excessifs et l’exposition à des substances cancérigènes dans l’environnement de travail, ainsi qu’en fournissant une immunisation contre certains types de virus et de bactéries. La prévention secondaire vise la détection précoce du cancer par un dépistage de masse. La détection et le traitement du can cer à temps améliorent le taux de survie global. La prévention tertiaire vise à minimiser les conséquences liées au cancer, en réduisant les complications, en prévenant les dysfonctionnements et en offrant une réadaptation et un soutien psychosocial efficaces afin d’améliorer la qualité de vie des patients atteints de cancer. Par ailleurs, à Maurice, les patients cancéreux nécessitant une intervention chirurgicale sont pris en charge par des chirurgiens généraux, des neurochirurgiens, des chirurgiens ORL, des chirurgiens maxillo-faciaux, des gynécologues et des chirurgiens orthopédistes. Selon l’étude EUROCARE-IV, l’absence de lignes directrices pour les procédures chirurgicales concernant les patients atteints de cancer diminue la survie à 5 ans d’environ 15 %. Il est donc nécessaire d’établir des directives pour les procédures chirurgicales et de former les chirurgiens et les gynécologues en oncologie pour obtenir de meilleurs résultats. Un département spécialisé d’oncologie chirurgicale doit être créé afin d’adopter une approche d’équipe multidisciplinaire dans la gestion des cas de cancer.

SOINS PALLIATIFS

Environ cinq millions de personnes dans le monde meurent du cancer chaque année sans avoir bénéficié de soins palliatifs. En 2020, 1 431 décès liés au cancer sont survenus à Maurice et selon le ministère de la Santé et du Bien-être, la plupart d’entre eux ont bénéficié de soins palliatifs. La feuille de route des soins palliatifs à Maurice a été établie par une équipe d’oncologues avec l’aide de l’OMS. Les services de soins palliatifs pour les patients atteints de cancer ont été lancés en 2017 à l’hôpital Victoria avec une clinique pour les patients externes et deux salles pour les patients internes. La même équipe assure également ce service dans quatre hôpitaux régionaux, à savoir : l’hôpital Victoria, Dr A.G. Jeetoo, l’hôpital Sir Seewoosagur Ramgoolam et l’hôpital Jawaharlal Nehru. En 2017, le financement d’une formation en soins palliatifs a été parrainé dans le cadre du plan de travail biennal de l’OMS. Ce cours a été dispensé conjointement par l’université de Cape Town, le St Luke’s Hospice et l’Hospice and Palliative Care Association of South Africa. Un oncologue, quatre infirmières de Maurice, une infirmière de Rodrigues et un travailleur médico-social avaient été envoyés pour la formation.

CANCER DU SEIN : LA MAMMOGRAPHIE EFFICACE POUR LA DÉTECTION PRÉCOCE

Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez les femmes à Maurice. Le dépistage du cancer du sein est proposé aux femmes qui fréquentent les centres de soins de santé primaires et les Caravanes de Santé à travers l’île. L’examen clinique des seins est effectué par des médecins de soins de santé primaires. L’auto-examen des seins est fortement recommandé et des brochures sont largement distribuées au niveau communautaire et sur le lieu de travail. Des services de mammographie sont proposés aux cas à haut risque. La mammographie a été reconnue comme la seule stratégie efficace de détection précoce du cancer du sein parmi la population et atténue le risque de morbidité et de mortalité spécifique au cancer du sein. L’Organisation mondiale de la santé recommande un intervalle de dépistage de deux ans à partir de 50-69 ans. Aux États-Unis, le taux de mortalité par cancer du sein a diminué de plus de 30 % avec l’avènement du dépistage par mammographie.

LE CANCER COLORECTAL EN AUGMENTATION

L’incidence du cancer colorectal a augmenté progressivement au cours des 30 dernières années et constitue un problème de santé majeur. La plupart des pays développés ont pris des mesures pour contrôler et réduire la mortalité due au cancer colorectal. Une étude pilote a été réalisée par le ministère de la Santé et du Bien-être en 2018. Les conclusions de cette étude pilote indiquent que le risque de cancer colorectal est de 60-70 ans avec une prédominance masculine. L’obésité et le surpoids (59 %) sont les principaux facteurs de risque et le test Faecal Immunochemical Test (FIT) est le dépistage de première ligne et est hautement spécifique ainsi qu’abordable. Il est proposé de dépister sur une période de cinq ans environ 10 000 adultes âgés de 60 à 70 ans pour la présence de sang occulte dans les selles à l’aide du test FIT. Les participants ayant un sang occulte positif doivent subir une coloscopie pour confirmer la présence d’un cancer ou de polypes adénomateux et un traitement approprié sera dispensé.

ONG : UN SOUTIEN PRÉCIEUX DANS LA LUTTE CONTRE LE CANCER

Les organisations non gouvernementales (ONG) actives dans le domaine du cancer jouent un rôle crucial dans le soutien et les soins apportés aux patients atteints de cancer. Elles sont engagées dans la prévention primaire et secondaire du cancer, fournissent un soutien psychologique et des services de réhabilitation. Les survivants du cancer qui sont membres des sociétés civiles peuvent donner des conseils sur tous les aspects du cancer, en partageant leurs expériences avec les patients qui ont besoin d’aide dès le diagnostic, et apporter un soutien psychologique pendant le traitement et la réadaptation. Ils peuvent contribuer à faire évoluer les mentalités en étant eux-mêmes un exemple. Elles n’ont pas de barrières bureaucratiques et aident à combler les lacunes. Les sociétés civiles ont aidé les patients atteints de cancer en fournissant des moyens de transport aux personnes en traitement, un soutien psychologique, des prothèses mammaires, des campagnes de sensibilisation, etc. Leur présence apporte un soutien précieux dans la lutte contre le cancer. Elles peuvent également apporter leur aide en matière de soins à domicile dans le domaine des soins palliatifs.

 

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