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Accord Russie-Ukraine : Vers une baisse des prix des produits alimentaires et du fret

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Avec la signature d’un accord entre la Russie et l’Ukraine pour faciliter l’exportation de 22 millions de tonnes de céréales, il faut s’attendre à une pression à la baisse sur les prix des produits alimentaires, mais aussi sur le fret lors des semaines à venir.

La Russie et l’Ukraine ont signé un accord soutenu par les Nations unies pour reprendre les exportations de céréales ukrainiennes par la mer Noire, vendredi dernier. L’Ukraine étant l’un des principaux exportateurs de blé au monde, cet accord s’avère très important pour l’approvisionnement alimentaire mondial.

Des millions de tonnes de blé sont restées bloquées dans ce pays déchiré par la guerre. Les exportateurs de céréales dans les villes portuaires ukrainiennes comme Odessa n’ont pas pu expédier leurs marchandises en raison du conflit, ce qui a alimenté une pénurie mondiale de cette denrée et fait grimper les prix des denrées alimentaires. L’accord entre l’Ukraine et la Russie sera valable pendant quatre mois. Soit le temps de sortir les quelque 22 millions de tonnes entassées dans les silos d’Ukraine alors qu’une nouvelle récolte approche.

L’Ukraine est l’un des principaux producteurs et exportateurs agricoles au monde. Selon l’United States Department of Agriculture, le pays est normalement le premier producteur mondial de tourteau, d’huile et de graines de tournesol. Elle est également le septième producteur mondial de blé. Les principales destinations des exportations de blé sont : l’Égypte, l’Indonésie, la Turquie, le Pakistan et le Bangladesh.

«L’accord signé permet désormais à l’Ukraine d’exporter environ 22 millions de tonnes de céréales et d’autres produits agricoles (précédemment coincés dans la mer Noire). Il permet aussi à la Russie de reprendre les exportations de céréales et d’engrais. Ainsi, nous nous attendons, comme prévu plus tôt dans l’année, à une forte pression à la baisse sur les prix des matières premières de base. Nous notons déjà que le S&P GSCI Softs – un indice qui suit les matières premières telles que le café, le sucre, le cacao, le coton et le blé – a perdu environ -21 % par rapport à son plus haut du 16 mai 2022. Nous nous attendons à une pression soutenue sur les produits de base à l’avenir, d’autant plus que les perturbations des chaînes d’approvisionnement mondiales se normaliseront d’ici la fin de 2022», observe Amit Bakhirta, CEO et fondateur d’Anneau.

De son côté, l’économiste Manisha Dookhony s’inquiète que quelques heures après la signature de l’accord, il y ait eu une frappe de missiles de la Russie sur Odessa, l’un des trois ports concernés. Et cela a fait remonter le prix du blé sur les marchés internationaux. Selon elle, il y a beaucoup de scepticisme sur cet accord car il y a un réel manque de confiance.

«On attend tous de voir si le plan sera un succès dans sa mise en application. Quoiqu’il faille le faire ressortir, ce plan est déjà du point de vue diplomatique un grand succès. On souhaite que dans le long terme cela contribue à atténuer les pressions sur le coût de la vie dans tous les pays du monde, incluant un grand nombre de pays africains ainsi que chez nous, à Maurice», espère-t-elle.

Les pénuries alimentaires précipitées par la guerre font grimper les prix des denrées alimentaires partout, les économies en développement où vivent les plus pauvres du monde étant les plus touchées. Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’indice mondial des prix alimentaires (IPA) s’est établi à 159,3 points en mars 2022, soit une hausse de 17,9 points (12,6 %) par rapport à février. Il s’agit du niveau le plus élevé depuis sa création en 1990. La dernière augmentation reflète de nouveaux sommets historiques pour les huiles végétales (248,6 points) et les céréales (170,1 points), soulignant l’effet négatif direct du conflit.

POSSIBLE APPRÉCIATION DE LA ROUPIE

Si l’on se concentre sur les statistiques nationales, le plus grand bond de l’inflation des prix alimentaires entre février et mars 2022 a été enregistré dans les régions en développement/émergentes telles que l’Afrique subsaharienne.

S’agissant du marché local, Amit Bakhirta prévoit invariablement une baisse des prix. «Alors que les prix des matières premières devraient baisser, pour un affaiblissement plus prononcé des prix, nous devrions également voir un affaiblissement des prix du fret à l’international et, espérons-le, une appréciation de la roupie mauricienne. Sinon, l’affaiblissement des prix des matières premières de base sera contenu», précise-t-il. Quant à Manisha Dookhony, elle estime qu’il y aura toujours de la volatilité tant que le problème de l’invasion de l’Ukraine ne sera pas résolu. Et que dans le cas de Maurice, il y a de forts risques que l’inflation alimentaire, avec la pénurie mondiale de céréales, se poursuive à court terme.

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