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Aquaculture: Rs 16 millions d’investissement dans la production d’huîtres

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Aquaculture: Rs 16 millions d’investissement  dans la production d’huîtres | business-magazine.mu

Jusqu’à présent, les huîtres disponibles sur le marché local se développaient de manière naturelle dans le lagon, mais elles seront prochainement cultivées dans une ferme, puis exportées.

 

La compagnie Mascareignas Oysters (Mauritius) Ltd (MOML) mettra sur pied une ferme d’huîtres au sud-est du pays, au large de Mahébourg, à 3,8 kilomètres du littoral, sur un site couvrant 28 hectares au total. Mais, au préalable, elle devra obtenir tous les permis nécessaires. Ce projet novateur nécessitera un investissement de Rs 16 millions. Il est piloté par les trois principaux actionnaires de MOML, à savoir Jacques Lincoln, Keshaye Beeda et Petrus Lochner. Avec ce projet, MOML espère se positionner parmi les leaders de l’aquaculture à Maurice. L’objectif est de produire 20 000 huîtres par semaine de type Crassostrea Gigas destinées au marché d’exportation et 10 000 autres qui seront vendues sur le marché local. Ainsi, dans un premier temps, la ferme devrait produire 1,5 million d’huîtres par an. Par la suite, MOML espère passer à une production hebdomadaire de 80 000 huîtres par semaine.

La nouvelle ferme devrait atteindre son plein potentiel 20 mois après le début de ses opérations. Comme la production d’huîtres n’a pas encore été réalisée à Maurice sur une telle échelle, ce projet revêt une valeur symbolique surtout à l’heure où l’on parle d’industrie océanique et de la nécessité de diversifier les exportations.

La culture d’huîtres est une forme de mariculture, qui concerne l’élevage d’espèces marines en aquaculture dans des fermes placées directement en milieu naturel ou à partir d’eau de mer brute prélevée à proximité du site d’exploitation. La mariculture compte pour 15 % de la consommation mondiale de produits de la mer et la Chine en est le principal producteur. De nombreuses espèces d’huîtres sont élevées en fermes et plusieurs pays pratiquent cette activité, dont le Canada, l’Australie et le Vietnam. Il existe également différents types de cultures d’huîtres, dépendant du site où se trouve la ferme et de l’écosystème ambiant. Par ailleurs, la culture d’huîtres aide à diminuer les émissions de gaz à effet de serre en éliminant le gaz carbonique de l’océan car celui-ci sert à la fabrication de la coquille des huîtres.

 

Les marchés ciblés

Pour démarrer son projet, MOML  compte importer des graines d’huîtres (oyster seeds) de Namibie. Elle utilisera le Long line system pour cultiver les huîtres. Pendant la première année, 3 200 lignes seront installées, de 200 mètres de long chacune. Ces lignes à la verticale seront rattachées à des cordes retenues à la surface de l’eau par des flotteurs et rattachées au fond marin par des chaînes, elles-mêmes retenues par des blocs de béton. Selon les promoteurs, 80 % de la production sera vendue en Chine et à Hong Kong. D’autres marchés comme la Malaisie et Macao seront ciblés car la demande existe dans ces pays.

S’il comporte de multiples avantages comme doper et diversifier les exportations, ce projet impliquera toutefois des inconvénients comme le déplacement de certaines espèces marines naturelles, mais les promoteurs ont déjà identifié des mesures pour mitiger ces effets. De son côté, le gouvernement encourage ce type de développement. D’ailleurs, les projets aquacoles font partie du plan directeur du Board of Investment datant de 2006 et visant à faire de l’économie océanique un des piliers économiques, cela au moyen d’incitations aux investisseurs. À ce jour, la pêche, le seafood et l’aquaculture représentent quelque 19 % de nos exportations. Pour augmenter ce chiffre, le gouvernement a rendu accessibles 15 sites à l’intérieur du lagon, destinés à l’aquaculture. L’élevage d’espèces très recherchées sur le marché mondial est plus particulièrement encouragé, comme les concombres de mer, anguilles, oursins, poissons d’ornement et huîtres.