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Ces entrepreneurs français séduits par Maurice

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Ces entrepreneurs français séduits par Maurice | business-magazine.mu

Ils ont choisi de quitter la France et de créer leur entreprise sous d’autres cieux. Notre île semble avoir la cote auprès de ces entrepreneurs en exil, pour diverses raisons.

 

De plus en plus d’entrepreneurs français font le choix de s’expatrier. Sur la liste de leurs terres de destination, Maurice figure en bonne position. Pourquoi prennent-ils la décision de quitter la France et pourquoi sont-ils attirés par notre pays ? Un récent forum organisé
par la branche mauricienne du Centre des jeunes dirigeants (CJD) a été l’occasion d’obtenir quelques réponses.  Près de 200 entrepreneurs français ont participé à cet événement. Certains étaient venus de Madagascar et d’autres pays africains où ils font déjà prospérer leur business. D’autres avaient fait le déplacement depuis la France. Parmi eux, plusieurs envisagent sérieusement de venir dans l’île avec leurs familles et d’y créer une ou plusieurs entreprises.

«Les Français viennent ici mais ils partent également un peu partout dans le monde. Ce n’est pas tant Maurice qui est hyper attractif. Ce sont les gens qui ont envie de quitter la France», estime le président du CJD Maurice, Guillaume de Bricourt. Un ensemble de facteurs peuvent expliquer cette volonté de départ : des perspectives économiques peu réjouissantes, une taxation et des coûts élevés pour les entreprises, la menace terroriste, le repli identitaire et les incertitudes politiques qui les accompagnent, mais aussi le simple désir personnel de vivre sous d’autres latitudes. 

En comparaison avec la France, Maurice peut faire figure de paradis des entrepreneurs, tout en offrant la qualité de vie d’une île tropicale dotée d’infrastructures modernes. Bien positionné dans le classement Ease of Doing Business, le pays ne manque pas d’attraits : la stabilité politique et sociétale, un système d’imposition simple et favorable aux entreprises, le coût relativement bas de la main-d’œuvre, une situation géographique intéressante entre Asie et Afrique, et de nombreux potentiels qui restent à exploiter.

Alexandre Cornillon est à la tête de deux sociétés en France, dans les domaines du bâtiment et du développement de zones commerciales. Il compte s’installer et faire des affaires très bientôt à Maurice, tout en poursuivant ses activités françaises à distance. Avant de porter son choix sur l’île, il a étudié d’autres options : la Nouvelle-Zélande, les États-Unis et l’Indonésie. «Ce sont des collaborateurs puis mes rencontres ici avec des dirigeants d’entreprises de divers secteurs qui m’ont persuadé que Maurice était le lieu idéal. D’ailleurs, en l’espace d’une seule journée durant le forum, j’ai pu identifier plusieurs opportunités sur le marché local.» 

Le réseau semble effectivement jouer un rôle clé dans le choix de la destination. «Le fait que les entrepreneurs français installés ici disent du bien de ce pays dégage une onde positive qui donne envie à d’autres. D’autant plus qu’ils sont nombreux à rêver de monter leur boîte dans un milieu idyllique», affirme Nicolas Goldstein, qui a fondé la plateforme Mauritius Start-Up Incubator et qui accompagne ses compatriotes dans leur création d’entreprise. Il considère aussi que «la main- d’œuvre bilingue et ouverte à la formation est un élément important qui séduit les entrepreneurs français, surtout ceux qui souhaitent évoluer dans le secteur des services».

Rémi Bonasse, lui, a développé le spectromètre DietSensor, qui a remporté le prix de la meilleure innovation au dernier Consumer Electronic Show de Las Vegas. Cet appareil permet aux diabétiques de compter les glucides dans la nourriture et d’équilibrer ainsi leur alimentation. C’est son partenaire en affaires, Astek International qui a une filiale à Ébène, qui l’a convaincu que Maurice était le meilleur endroit où s’installer pour élaborer une base de données qui permettra au spectromètre de reconnaître les aliments. Rémi Bonasse a donc débarqué avec sa famille en septembre 2015 et a recruté une équipe de Mauriciens pour travailler dans son laboratoire à Tamarin.

Notre pays a-t-il autant à y gagner que les expatriés qu’il accueille ? Certainement, sinon les procédures pour obtenir les permis d’occupation et autres autorisations d’opérer n’auraient pas été simplifiées au fil des années. Pour Maurice, voir débarquer des entrepreneurs français avec des projets viables dans leurs valises ne peut être que bénéfique. Leur installation est une promesse de création d’emplois, de contribution au dynamisme économique et de revenus fiscaux supplémentaires. Contribuables, consommateurs à fort pouvoir d’achat, investisseurs et souvent exportateurs, ces résidents étrangers participeront sans doute activement à la croissance du pays. Les portes du Board of Investment leur sont donc grandes ouvertes.