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Croissance en berne pour l’endettement du secteur privé

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Croissance en berne pour l’endettement du secteur privé | business-magazine.mu

Si l’endettement de l’État ne cesse d’augmenter, atteignant Rs 289 milliards à fin mars, soit 65,6 % du produit intérieur brut (PIB) contre 64,3 % à fin mars 2016, par contre, la situation est différente au niveau des entreprises. En effet, la croissance du crédit bancaire alloué au secteur privé a ralenti ces derniers mois.

Au deuxième semestre 2016, la croissance du crédit au secteur privé était en baisse. Ainsi, à fin décembre 2016, le crédit octroyé au privé par les banques a baissé à Rs 285,5 milliards, contre Rs 286,2 milliards un an auparavant. La même tendance est observée pour la période de douze mois se terminant en avril 2017 : le crédit bancaire accordé au secteur privé n’a crû que de 0,9 %, comparé à 3,4 % pour l’année précédente. Ce ralentissement est attribué au processus de désendettement en cours dans le secteur privé, surtout dans le tourisme. Autre facteur expliquant ce recul, le fait que les grandes entreprises tendent à délaisser le financement bancaire pour privilégier l’émission d’obligations par voie de placements privés.

De plus, même si plusieurs grandes entreprises restent surendettées, la situation est suivie de près par les autorités car une amélioration dans le climat économique local et international devrait leur donner un nouveau souffle à moyen - long terme. Et le régulateur prévient d’ailleurs qu’en vue d’empêcher un endettement excessif des big corporates, les défauts de paiements et autres problèmes doivent être surveillés de près par les banques en vue de détecter les moindres vulnérabilités et risques systémiques potentiels. D’autant plus que les banques sont très exposées au secteur privé en termes de risques. Les big corporates représentent ainsi 68 % du crédit total alloué au secteur privé. Donc, la performance de ces grandes entreprises est étroitement corrélée à la stabilité du système financier.

Par ailleurs, la baisse dans la croissance du crédit se conjugue également à la détérioration de la qualité des actifs bancaires. Les prêts non performants ont gonflé à 6,8 % des prêts totaux, à fin décembre 2016, comparé à 6,4 % (à fin décembre 2015). La détérioration de la qualité des actifs concerne le financement tant local que transfrontalier. S’agissant des prêts accordés localement, les créances douteuses sont non seulement plus élevées, mais également en hausse. Elles sont passées de 7,9 % en décembre 2015 à 8,2 % fin décembre 2016). Malgré ces prêts non productifs, le secteur bancaire demeure adéquatement capitalisé. Selon le dernier Top 100 Companies, ses actifs étaient évalués à Rs 1,2 billion et ses profits consolidés à Rs 19,5 milliards.